L’industrie militaire israélienne se porte (presque) bien par Maxime Perez

Perspectives régionales

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Maxime Perez

En dépit du climat de crise économique, les exportations d’armes israéliennes en Europe, aux Etats-Unis et en Asie sont au beau fixe. Seul Tsahal, affecté par un plan d’austérité, altère cette bonne appréciation générale.
Contre toute attente, 2012 a été l’année de tous les records pour l’industrie militaire israélienne. D’après les chiffres tout justes publiés par le ministère de la défense, les exportations d’armes et d’équipements militaires ont atteint 7,47 milliards de dollars. Un résultat légèrement supérieur à ceux, déjà historiques, enregistrés en 2009 et 2010  (7,41 milliards de dollars), et qui permet de tirer un trait définitif sur le difficile exercice 2011 : les ventes avaient chuté de 20% pour atteindre 5,82 milliards de dollars.
Ce bilan 2012, qui ferait d’Israël le 8ème pays exportateur d’armes au monde, a agréablement surpris les responsables de la défense. Leurs prévisions négatives étaient justifiées par les coupes entérinées dans le budget de nombreux pays européens – conséquence de la récession économique – et, surtout, aux Etats-Unis depuis que le Pentagone s’est vu imposer une purge de 600 milliards de dollars en dix ans. A ce constat s’ajoute un ultime facteur contraignant : le retrait des troupes américaines en Irak, puis celui, en préparation, des provinces afghanes – y compris par l’OTAN. Soit la perte de deux marchés prolifiques.
 
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tank Merkava

En réalité, Israël doit son salut à la réalisation d’un « méga-contrat » avec l’Italie et plusieurs pays de l’Asie du sud-est, à l’instar du Singapour, dont les clauses restent secrètes. Avec l’Italie, l’accord cadre prévoit la livraison par l’IAI (Israeli Aerospace Industries) de deux avions CAEW, équipés de système d’alerte avancée et de contrôle, ainsi que celle d’un satellite de surveillance. Le montant de la transaction avoisine le milliard de dollars, dont un peu plus de la moitié sera reversé au grand constructeur aéronautique Alenia Aermacchi pour la livraison à Israël d’avions d’entrainement M-346.
En 2013, la tendance semble se confirmer. Au premier semestre de l’année, les exportations militaires ont déjà franchi la barre des 4 milliards de dollars. Le SIBAT, organisme israélien de régulation en la matière, investit actuellement beaucoup d’efforts sur le marché brésilien où deux évènements sportifs majeurs doivent se dérouler : la coupe du monde de football (à l’été 2014) et les Jeux Olympiques de 2016. L’expertise israélienne en matière de sécurité peut se révéler être un atout majeur. Pour preuve, la police brésilienne a récemment décidé de passer à 14 sa commande de drones au géant aéronautique israélien IAI, ce qui représente une manne financière de 350.000 millions de dollars.
Tous les indicateurs ne sont pas tous au vert, l’armée israélienne se trouvant soumise à une cure d’austérité qui contraint les industries de défense à limiter, voire dans certains cas, à suspendre des programmes d’armements. C’est le cas du Merkava-V, amené à devenir le char d’assaut le plus avancé technologiquement au monde – il sera entièrement automatisé. Une équipe du ministère de la défense a été mandatée afin d’étudier plusieurs alternatives qui permettraient de ne pas pénaliser la progression de l’armée de terre. Pour rappel, le ministère de la défense doit théoriquement économiser 3 milliards de dollars (800 millions de shekels) jusqu’à 2016.
 
 
 
 

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