Bon Mercredi
Juillet 1976 : opération Entebbe
Dora Bloch, 74 ans, fait partie des 4 victimes. Exécutée.
Hospitalisée parce qu’elle venait de s’étouffer avec un os de poulet, elle avait disparu quand les Israéliens ont fait repartir l’avion…
On retrouvera son corps 3 ans plus tard dans une plantation…
Octobre 2018 : tuerie dans une synagogue de Pittsburgh.
11 victimes.
Dont la plus âgée, Rose Mallinger, 97 ans.
Il n’y a pas de hiérarchie de l’horreur…
Juste une sidération révoltée qui révulse le cœur et l’estomac.
Si j’établis un parallèle entre ces deux femmes, c’est que les gens âgés, comme les enfants, possèdent une part d’impuissance , réelle ou imaginée, qui nous lacère le cœur d’une douleur convulsive …
Il n’y a pas de morts plus affligeantes que d’autres quand il s’agit d’innocents assassinés…
On a écrit que Rose Mallinger était une rescapée de la Shoah.
Si c’est vrai, ça confirme une dimension stochastique au maléfice de la fatalité …
Sinon, ça ne change pas grand chose…
Le destin frappe aveuglément, et nous couche sur un lit d’incertitudes et de terreurs qui nous entenèbrent…
Dora Bloch a été tuée comme un chien par les sbires de Amin Dada en Ouganda…
Et toutes les victimes d’attentats, parents, enfants, au destin déchiqueté, nous arrachent les mêmes larmes de sang…
Si toutes ces vies brutalement sectionnées nous font plier les genoux dans des imprécations de stupeur, d’incompréhension et de révolte, la mort brutale des mamies , victimes de la furie des hommes à l’âge où on espère la douceur d’une fin sans violence, nous cogne au mur d’une incompréhension enragée…
Et cette pensée qui nous ramène à nos peurs immémoriales n’oblitère en rien les spasmes de désespoir qui nous saisissent quand on pense aux victimes de tous lieux et de toutes origines…
Que cette journée nous offre l’énergie indispensable à la vie quand la tentation d’une torpeur algique paralyse nos forces vives…
Je vous embrasse
Michèle Chabelski
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