Entre l’hégémonie Perse et le Djihadisme sunnite, existe-t-il une place pour les modérés au Moyen-Orient,par Hagay Sobol

Lors du dernier conflit de Gaza, j’insistais sur le fait qu’il ne s’inscrivait plus dans le cadre de l’opposition traditionnelle entre palestiniens et israéliens, mais dans le celui de la lutte contre le djihadisme sunnite et l’expansionnisme perse. Les évènements récents tendent à accréditer cette thèse.
Depuis que l’on connait mieux le contenu de l’accord conclu entre les grandes puissances et l’Iran, sur son programme nucléaire controversé, les pays «sunnites modérés» ne prennent même plus les précautions diplomatiques d’usage pour parler de l’alliance qui se forge et dans laquelle Israël joue un rôle clé. Pour en faciliter l’acceptation par les populations arabes conditionnées depuis des décennies, on annonce la conclusion prochaine d’un accord entre le Hamas palestinien et le gouvernement hébreu. Quel impact cette reconfiguration annoncée aura-t-elle sur la région et surtout sera-t-elle accompagnée par les pays occidentaux si soucieux d’ordinaire de promouvoir la stabilité, les droits de l’homme et la résolution du conflit israélo-palestinien?
 
Ressusciter le concept des Etats-Unis du Moyen-Orient ?
Il est une conséquence de l’accord sur le nucléaire iranien qui n’a pas été anticipée par le groupe des 5+1 (USA, Russie, Chine, France, Grande Bretagne, Allemagne), c’est la capacité des pays directement confrontés à la double menace existentielle, de Daesh et de l’Iran, de nouer de nouvelles alliances. Orphelins de l’Amérique d’Obama qui s’est détournée de ses alliés traditionnels, les pays «sunnites modérés» (l’Egypte, la Jordanie, les pays du Golfe) et Israël ont décidé de prendre leur destin en main. S’il ne s’agit pas d’amitié, le danger commun et immédiat a fortement facilité les rapprochements. Et en premier lieu le régime d’inspection du programme nucléaire perse, clé de voute de l’accord qui comprend de très graves faiblesses. Il n’est qu’à citer le fait que les iraniens seront autorisés par l’AIEA (Agence Internationale de l’Energie Atomique) à enquêter eux-mêmes sur les soupçons de programme militaire développé dans le site de Parchin. Cela revient à proposer à un accusé de mener lui-même l’enquête…
 
Ce que l’on a oublié, du fait d’une narration partisane des évènements, c’est que le sionisme a été à l’origine favorablement accueilli par les leaders arabes qui y voyaient un vecteur positif pour leur propre émancipation à la chute de l’empire Ottoman (Accord Fayçal-Weizmann). L’alliance des juifs et des arabes aurait ainsi permis l’émergence d’un ensemble de nations unies par des intérêts partagés et des racines communes. Les vainqueurs de la guerre de 14-18, la Grande Bretagne et la France en tête, ne l’entendirent pas de cette oreille et scellèrent le destin de cette région dans le cadre de l’accord secret Sykes-Picot de 1916, suivi de la Conférence de San Remo en 1920, et oublièrent de nombreuses promesses comme celle faite aux Kurdes d’avoir leur Etat. Privilégiant leurs intérêts propres, et non celui des populations concernées, ils dessinèrent des frontières arbitraires ne tenant aucun compte des réalités géographiques, ethnoculturelles ou religieuses. Ils firent émerger des Etats-Nations artificiels, là où priment les notions de tribus et de clans, dans un espace qui n’avait connu aucune partition depuis plus de quatre siècles. Le principe du  «diviser pour régner» fut efficacement adopté. Et il n’est pas anodin de constater que lorsqu’il fallut, à partir de la Palestine mandataire, définir des frontières entre Israël et l’Etat Arabe de Palestine, les Britanniques appliquèrent les mêmes recettes que pour les Indes. Dans les deux cas cela préfigurait à coup sûr des conflits, avec comme objectif d’obtenir des instances internationales de nouveaux mandats pour restaurer la stabilité. Cela donna naissance, en effet, à deux longs conflits, d’une part celui opposant l’lnde à la République islamique du Pakistan, dont la partie orientale prit son autonomie pour  devenir le Bengladesh, et d’autre part celui entre les israéliens qui acceptèrent le partage et les palestiniens qui le refusèrent, ainsi que la scission qui s’est instaurée entre Gaza et la Cisjordanie.
 
L’Iran profite de l’accord sur le nucléaire pour avancer ses pions
L’Etat Islamique (EI) est né de la marginalisation des sunnites en Irak lors de l’intervention américaine faisant suite aux évènements du «11 septembre», et de l’implication de l’Iran qui considère ce pays comme appartenant à son espace naturel, car peuplé majoritairement de chiites. C’est autour d’un noyau comprenant des éléments de l’armée irakienne et de certaines tribus sunnites, rejoints par des combattants étrangers que s’est constitué ce qui allait devenir Daesh (acronyme de l’EI en arabe) afin de reconquérir le pouvoir et de lutter contre l’expansion régionale de Téhéran.
 
Depuis les négociations avec les 5+1 et la conclusion de l’accord, occultant complètement le rôle de Téhéran dans la déstabilisation régionale et l’importation du terrorisme, l’Iran n’a aucunement mis un frein à sa politique. Ainsi, l’hégémonie perse se traduit par sa main mise sur le Liban, via le Hezbollah chiite, le soutien au régime alaouite – branche du chiisme – de Bachar el-Assad, ainsi qu’aux populations chiites au sein des monarchies pétrolières sunnites, telles l’Arabie Saoudite ou le Bahreïn. Et plus récemment, son implication au Yémen via la milice Houthi. De leur propre aveux, les Mollahs ambitionnent qu’à partir du «croissant chiite naisse une pleine lune». Ils tentent même d’embraser le front nord d’Israël à partir de l’ensemble frontalier syro-libanais comme en témoigne les récents tirs de roquettes sur la Galilée et le Golan. L’Etat Hébreu a envoyé en retour un message clair et  «non proportionné» en ciblant 14 sites soutenant le régime Alaouite et en éliminant le commando responsable. Ce dangereux précédant ne semble pas avoir ému outre mesure la communauté internationale, ni empêché le Royaume Uni de rouvrir son ambassade à Téhéran.
 
Existe-t-il encore une coalition contre Daesh ?
Les grandes puissances ont sous-estimé la menace représentée par Daesh, les USA en tête. Obama considérait, il y a peu de temps encore, l’Etat Islamique comme un groupe de  «boyscouts». S’en est suivi toute une série d’erreurs stratégiques qui ont permis à l’EI, de se constituer en véritable Etat au dépens de la Syrie et de l’Irak qui à l’inverse en ont perdu presque tous les attributs. Fort de ces succès, Abou Bakr al-Baghdadi, le chef de l’EI, a proclamé le Califat, rendant caducs, selon lui, tous les pays sunnites de la région au profit d’une entité politico-religieuse unissant tous les «croyants». Le Calife Ibrahim, comme il se fait désormais appeler, enjoint à tous les croyants de lutter contre les «chiites hérétiques» et de conquérir le monde en portant «le djihad jusque chez les infidèles». Désormais, Daesh, bien que ne possédant pas d’armée moderne, est devenu un ennemi redoutable. Il dispose de ressources considérables, liées à l’exploitation des champs pétroliers et du commerce d’antiquité, ce qui lui permet de mobiliser une cohorte quasi illimité de volontaires et de rallier à sa cause des groupes djihadistes à distance de la Syrie et de l’Irak, comme en Libye par exemple.
 
Les occidentaux ne voulant pas s’impliquer directement, ont opté pour la constitution d’une grande coalition sous l’égide des USA, où les pays de la région directement menacés sont sensés combattre au sol, tandis que les occidentaux se contentent de frappes aériennes. Il faut bien avouer que malgré quelques avancées, les succès de cette approche restent modestes et cela pour deux raisons principales :
 

  • Tout d’abord, les seuls combattants à avoir démontré une réelle détermination et une efficacité prouvée sur le terrain contre les miliciens de Daesh sont les Kurdes. Alors que l’armée irakienne pourtant formée par les USA, et soutenue par les gardiens de la révolution iranienne, n’a pas été à la hauteur des enjeux, loin s’en faut. Cependant, les grandes puissances, les Turcs et les iraniens, sont réticents à l’idée de donner à ce peuple écartelé entre la Turquie, la Syrie, l’Irak et l’Iran principalement, tout l’appui nécessaire de peur qu’ils obtiennent par ce biais un Etat indé Et que cela ne sonne également le glas des dispositions nées des accords de 1916.

 

  • Ensuite, parmi les membres déclarés de la coalition, on reproche à la Turquie et au Qatar une attitude ambiguë, en soutenant dans le même temps certaines factions djihadistes. Ce faisant, le Président islamiste turc, Recep Tayyip Erdogan poursuit le double but d’écarter du pouvoir le syrien Bachar el-Assad et de mettre un frein aux revendications d’indépendance kurdes. Le tout s’intégrant dans son grand dessein de restaurer l’empire Ottoman. Quant au Qatar, son soutien aux frères musulmans, au Hamas et autres groupes islamistes sunnites est considéré comme un moyen d’exister politiquement face à son grand rival sunnite, l’Arabie Saoudite. Autre paradoxe, cette position a fait que sur le dossier de Gaza on a assisté à un certain degré de convergence entre Doha et Téhéran dans leurs soutiens aux mouvements islamistes de l’étroite bande côtiè Pour donner un peu de clarté à cet imbroglio, il n’est peut-être pas inutile de rappeler que la plus grande réserve mondiale de gaz se trouve partagée entre les eaux qataris et iraniennes.

 
L’option iranienne
Face à la complexité du monde sunnite et ses rivalités, les grandes puissances semblent avoir fait le pari de l’Iran et des chiites pourtant minoritaires. Elles ont posé le postulat que l’accord sur le nucléaire permettrait à la théocratie perse de réintégrer le concert des nations, que la levée des sanctions rendrait le régime plus conciliant, et par là même qu’il deviendrait un allié dans la lutte contre l’EI. Pour l’heure, aucun signe allant dans ce sens n’émane de Téhéran et les Mollahs poursuivent leur propre agenda.
 
C’est oublier un peu vite, en effet, que l’Iran rêve également de restaurer l’empire perse et prône une vision messianique du monde qui n’a rien à envier à celle de Daesh. Et si l’on prend la peine de consulter les livres d’histoire on constate que l’Iran / la Perse, loin de jouer un rôle d’arbitre, a été en conflit depuis des temps immémoriaux avec pratiquement tous ses voisins que ce soit pour des raisons religieuses – la guerre millénaire entre sunnites et chiites -, ou des questions territoriales.
 
De plus, il n’est pas prouvé qu’une telle alliance atteigne les objectifs attendus. En effet, que ce soient les pasdarans – les gardiens de la révolution islamique -, ou des supplétifs comme le Hezbollah libanais, leur progression sur le terrain est difficile et sanctionnée par de lourdes pertes. En définitive, les forces armées liées à l’Iran n’ont démontré d’efficacité déterminante sur aucun champ de bataille, ni en Syrie, ni en Irak, ni au Yémen. Au contraire, l’implication de la théocratie chiite est un très bon carburant pour stimuler l’afflux de djihadistes sunnites.
 
Ce que l’on peut craindre par contre, c’est que dopée par l’embellie économique, suite à la levée des sanctions, l’Iran ne modernise son appareil militaire et n’amplifie son aide au terrorisme international afin d’affermir son emprise. Imaginons ce qu’il en serait si Téhéran était dotée de l’arme atomique. En retour, cela ne peut qu’engendrer une course à l’armement de tous ses voisins qui a d’ailleurs déjà commencé, et favoriser la prolifération nucléaire ; le tout aboutissant immanquablement à une poudrière incontrôlable.
 
La «nouvelle alliance» ?
Face à cette réalité, ce que l’on pourrait appeler une «nouvelle alliance» s’est affirmée, dont les «pays arabes sunnites modérés», en premier lieu l’Egypte et l’Arabie Saoudite, ainsi qu’Israël en constituent l’épine dorsale. Elle résulte d’un long processus de maturation dont le point de départ pourrait être daté de la seconde guerre du Liban en 2006. Sur ordre de Téhéran, le Hezbollah libanais déclencha seul, sans l’aval de Beyrouth, les hostilités contre l’Etat hébreu. L’on assista alors à une partition très nette entre certains pays soutenant le Hezbollah et à l’opposé d’autres s’abstenant de le faire, voire critiquant ouvertement cette initiative dangereuse. Depuis, les liens n’ont fait que se renforcer, tout d’abord de manière discrète puis de façon de plus en plus ostentatoire.
 
La Turquie et le Qatar ne pouvant rester isolés, face à la reconfiguration qui s’annonce entre grands blocs d’influence, n’ont d’autre choix que de se joindre à cette «nouvelle alliance». Ce qui ne veut nullement dire qu’ils ont renoncé définitivement à privilégier, le cas échéant, leur ligne propre. Pour preuve de bonne volonté, étant des soutiens du Hamas, ils ont convaincu la branche gazaoui des frères musulmans, exsangue après le dernier conflit, de conclure avec «l’entité sioniste» une trêve de longue durée. Dans l’accord en préparation, le «mouvement de la résistance islamique» s’engage à arrêter les hostilités à partir de la bande côtière en s’abstenant en particulier de tirer des missiles sur les populations civiles israéliennes ou en creusant des tunnels offensifs. Il faut dire que les développements technologiques conçus par les ingénieurs de l’Etat Hébreu rendent désormais inefficaces ce type d’attaques. Le Hamas gagne ainsi la possibilité de se renforcer par rapport à ses rivaux et anciens alliés que ce soit le Djihad islamique qui continue à être soutenu par Téhéran, ou les groupes affiliés à l’EI. Surtout, un port flottant sera construit à 3km de Gaza-city mettant fin au blocus actuel, ce qui facilitera grandement la reconstruction et boostera l’économie.
 
Cette étape clé vers une résolution du conflit israélo-palestinien rend possible la coopération de l’Etat Hébreu avec une « force arabe unifiée » sous l’égide de l’Egypte et de l’Arabie Saoudite (déclaration du Caire). Tsahal  apporterait son savoir-faire, sa technologie et sa capacité de projection très au-delà de ses frontières. Cet ensemble représente une force crédible et opérationnelle pouvant dissuader efficacement toute velléité d’attaque frontale tant de la part de Daesh que de l’Iran. Et l’on a déjà pu voir sur le terrain la mise en œuvre de ce principe avec la coopération discrète mais efficace apportée aux Kurdes par Israël, et surtout la protection des Druzes syriens face aux menaces des milices islamistes, sans parler des canaux de communication existant avec l’ASL (Armée Syrienne Libre), la composante non djihadiste de l’opposition syrienne. Pour parachever ce dispositif, Israël pourrait lever le voile sur son programme nucléaire, pour faire ainsi bénéficier les puissances sunnites alliées de l’effet de dissuasion face à la bombe iranienne, et limiterait de fait le risque de prolifération anarchique.
 
Vers la reconnaissance d’Israël en tant que pays du Moyen-Orient
Il se pourrait bien qu’enfin la voix du grand leader tunisien, Habib Bourguiba, soit entendue. Il préconisait dès 1947 la reconnaissance d’Israël. Plus tard, il s’opposa vivement à la résolution du «triple NON de Khartoum» en 1967, où «les frères arabes» s’engageaient à ne jamais faire la paix, ni reconnaitre, ni négocier avec Israël. Désormais, l’Etat Hébreu, par cette «nouvelle alliance», est en passe d’être reconnu de plein droit par ses voisins comme un Etat du Moyen-Orient à part entière, fait pour durer, et non plus comme une greffe occidentale illégitime au sein du «monde arabo-musulman». Ce fait étant acquis, beaucoup de choses pourront changer et en particulier, aboutir à une résolution durable du conflit israélo-palestinien.
 
Les défis auxquels sont confrontés les pays occidentaux
Si l’on veut vraiment en finir avec Daesh et ses exactions intolérables, et éviter que les impérialistes de Téhéran ne se dotent de l’arme nucléaire, il convient de soutenir l’union des plus modérés plutôt que de placer les futurs débouchés économiques du marché iranien comme une priorité absolue. Ensuite, les grandes puissances devraient prendre conscience que ce conflit est aussi le leur. De par leur responsabilité historique, mais surtout par le fait que les deux messianismes sunnites et chiites ont pour objectif de conquérir le monde entier et pas de se cantonner au Moyen-Orient ou à l’Afrique.
 
Ainsi, le problème des réfugiés est une bombe à retardement. Ce n’est pas seulement une conséquence du conflit mais également une arme aux mains des djihadistes. Si à partir du foyer d’insurrection libyen, les miliciens de Daesh et affiliés arrivaient à déstabiliser la Tunisie, c’est toute la région par effet domino qui serait menacée. Cela jetterait sur nos côtes, des flots ininterrompus de réfugiés. Il serait impossible ni de les prendre en charge ni de les refouler et parmi lesquels, à coup sûr, se trouveraient des terroristes.
 
Il faut anticiper également une recrudescence des attentats menés en particulier par des «loups solitaires» si difficiles à identifier. L’accord sur le nucléaire avec ses lacunes est perçu par les islamistes sunnites comme un blanc-seing donné à l’Iran. Cela fait des pays signataires des cibles légitimes pour les théoriciens du djihad qui via les réseaux sociaux n’ont aucun mal à recruter des sujets fragilisés, donnant ainsi un sens à leur existence.
 
Enfin, les bénéfices escomptés par la perspective de nouveaux marchés risquent d’être rapidement revus à la baisse. Il n’est qu’à citer, le retour du pétrole iranien sur les marchés mondiaux, déjà anticipé par l’Arabie Saoudite, qui pourrait faire s’effondrer le cours du brut, entrainant dans son sillage les bourses internationales. En conséquence, le pétrole de schiste, pierre angulaire de l’indépendance énergétique américaine, ne serait plus compétitif. Il s’agit d’un autre effet non prévu de la politique moyen-orientale de l’actuel pensionnaire de la Maison Blanche.
 
Le rôle de la France
Aussi, les occidentaux n’ont d’autres choix que de s’impliquer directement, à la fois en neutralisant Daesh, alors que cela est encore possible, et en empêchant l’Iran de devenir une puissance nucléaire. Pour cela il faut combattre l’EI sur le terrain et non par procuration, ne pas se hâter de lever toutes les sanctions contre l’Iran, et surtout veiller à ce que le régime des inspections menées par l’AIEA soit à la hauteur de la tâche.
 
La France peut occuper un rôle de leader, alors qu’Obama achève son deuxième mandat. Déjà engagée à combattre le djihadisme en Afrique, Paris pourrait coordonner ses efforts avec ses partenaires européens et les convaincre de peser de manière plus substantielle dans la lutte contre l’EI, à la fois en Libye, en Syrie et en Irak, dans le cadre de la coalition, ainsi qu’en soutenant l’émergence de la « nouvelle alliance ». S’étant montrée des plus fermes face aux négociateurs perses, la France peut à juste titre poursuivre cette mission et revendiquer un droit de regard sur le régime d’inspection, et en cas de non-respect de l’accord, favoriser le retour des sanctions.
 
Mais pour passer des paroles aux actes, il conviendrait d’admettre, cent ans après que la plus part des paramètres de 1916 ne sont plus valides, s’ils ne l’ont jamais été, et de s’ouvrir aux nouvelles réalités qui se font jour désormais sur le terrain.
Hagay Sobol
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