Le Pogrom de Iasi jeudi 16 janvier sur France 3 a 23 h 20

Ce documentaire sera diffusé sur France 3 le Jeudi 16 janvier à 23h20. 

A Iasi, quatrième ville de Roumanie, en 8 jours, du 28 juin au 6 juillet 1941, près de 15 000 Juifs furent assassinés lors d’un effroyable pogrom. Au moment des faits, l’extermination programmée des juifs d’Europe n’avait pas encore débuté…

À Iasi, il n’y avait ni chambre à gaz, ni four crématoire, mais tout le reste était là : la terreur, les humiliations, les wagons plombés, la famine, les exécutions publiques, la haine. Les ordres venaient d’en haut, et ils ont été appliqués avec enthousiasme, par la police, l’armée et la population. Après-guerre, les gouvernements communistes successifs ont tout fait pour que le pogrom de Iasi sombre dans l’oubli. Il fallait perpétuer le mythe de la résistance du peuple tout entier contre la tyrannie fasciste et minimiser leurs responsabilités dans le pogrom. Il fallut attendre novembre 2004 pour que l’État roumain admette pour la première fois sa responsabilité directe dans le pogrom. Des excuses officielles du gouvernement furent enfin présentées à la communauté juive, 60 ans plus tard.

De ce massacre, il reste une centaine de photographies prises par des soldats allemands et roumains qui, les envoyèrent à leur famille en guise de souvenir. Et une poignée de témoins. Ils avaient sept, neuf ou douze ans en 1941. Les derniers survivants racontent.

Note des auteurs Nellu Cohn et William Karel

« Je ne me rappelle pas le moment où ma mère m’a parlé pour la première fois du pogrom perpétré dans ma ville natale, Iasi. Je me rappelle juste que très souvent, elle revenait sur l’histoire de sa tante, la sœur de sa mère, l’histoire de son père qui s’était échappé de justesse, et des deux trains où des milliers de Juifs étaient morts sauvagement assassinés. Je ne posais pas de questions, j’écoutais, encore et encore cette histoire, tout en sachant que je n’avais pas le droit d’en parler à l’extérieur du cercle familial : « C’est interdit et de toutes les façons, ils ne peuvent pas comprendre » me disait-on.

Longtemps, j’ai refusé de regarder Shoah, le film de Claude Lanzmann. Cela m’était insupportable. Pendant des années, j’ai eu le même cauchemar : je suis dans un wagon à bestiaux, nous sommes entassés, les gens crient, pleurent, prient, deviennent fous, et moi je connais la fin…Ce cauchemar, s’est arrêté seulement le jour où j’ai visité Auschwitz.

Le contexte, les acteurs, l’histoire ne sont évidemment pas comparables, mais en juillet 2014, en plein Paris j’ai entendu des milliers de manifestants crier : « Mort aux Juifs ». Depuis ce jour, faire un film sur le pogrom de Iasi est devenu une nécessité».

Nellu Cohn

« A chacune de mes réalisations depuis Jusqu’au dernier – La destruction des juifs d’Europe, La rafle du Vel d’Hiv, Contre l’oubli, Albums d’Auschwitz à Primo Levi, l’idée de ne consacrer qu’un chapitre à l’histoire du pogrom de Iasi me semblait aberrant. Cette tragédie, effacée, oubliée, et qui n’a pas d’équivalent dans l’histoire de la Shoah, ne pouvait pas être traitée en quelques minutes. Elle méritait un film entier. Aussi, réaliser un documentaire sur ce sujet, et raconter l’histoire de cette « Shoah à la roumaine », était devenu en quelque sorte pour moi « une mission ».

Restait la difficulté de faire un film sur cet événement totalement passé sous silence, et dont il reste si peu de traces, puisqu’en Roumanie, les gouvernements successifs ont tout fait pour que cette tragédie sombre dans l’oubli. Les Roumains ont longtemps cherché à minimiser leurs responsabilités dans sa mise en œuvre, alors même qu’il est prouvé qu’ils ont eux-mêmes préparé et orchestré le massacre, dans ses moindres détails, sans la participation des Allemands.

Cet épisode dramatique a véritablement ouvert le chapitre le plus tragique de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale. Il constitue le signe précurseur des massacres qui se sont conclus, au cours des trois années suivantes, par l’assassinat de six millions de Juifs. »

William Karel

Source : tel-avivre

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