Des vérités sur Gaza dans Enquête exclusive de Bernard de la Villardière

M6 diffuse un documentaire très critique envers les maîtres islamistes de Gaza.

La dernière fois qu’InfoEquitable avait parlé d’une émission de Bernard de la Villardière, c’était pour déplorer le traitement que le journaliste avait appliqué à la question de Jérusalem et de la Judée-Samarie / Cisjordanie. Nous avions qualifié le reportage de « révisionniste » et nous n’étions pas les seuls, puisqu’un collectif d’organisations juives avait jugé l’émission tellement biaisée qu’il avait organisé une manifestation devant les locaux de M6.

Autant dire que nous étions sur nos gardes en apprenant la diffusion d’un nouveau reportage intitulé « Immersion dans l’enfer de la bande de Gaza ».

Cette fois pourtant, la surprise fut bien meilleure. Car derrière le titre racoleur, les responsables de « l’enfer » ont été bien identifiés.

Au lieu de produire un reportage façon Elise Lucet qui, dans Envoyé spécial, avait reproduit la propagande du Hamas en présentant des jeunes amputés soi-disant blessés par les excès de violence d’Israël tout en maquillant leurs activités militaires et leur haine des Juifs et en n’évoquant l’implication du Hamas que du bout des lèvres, Bernard de la Villardière n’a pas pratiqué la langue de bois.

Dès le début de l’émission, il évoque la « menace quotidienne des roquettes palestiniennes sur les civils israéliens » et la « tyrannie islamiste imposée à la population de Gaza par le Hamas ». Tout au long du reportage, il rappellera d’ailleurs que Gaza est « sous la coupe d’un mouvement islamiste ». Il précise aussi d’entrée que le Hamas « est considéré par l’Union européenne et les Etats-Unis comme une organisation terroriste ». C’est important : à l’heure actuelle, les Français qui vivent régulièrement des attentats savent bien que les islamistes ne sont pas non plus leurs amis. Cela peut les faire réfléchir sur la situation à laquelle Israël est confronté.

Si les participants aux « Marches du retour » sont décrits comme des « manifestants » qui « demandent à revenir sur la terre de leurs ancêtres » selon les éléments de langages trompeurs du Hamas trop souvent repris par les médias occidentaux, la violence de ces émeutiers qui ont pour réel objectif de franchir la frontière israélienne pour commettre des attaques contre les civils apparaît bien. Non seulement les allégations de l’armée israélienne contre le Hamas qu’elle accuse d’utiliser des enfants comme boucliers humains sont mentionnées, mais un habitant de Gaza les confirme en montrant à la caméra une aire de jeu au beau milieu d’une zone d’habitation contre laquelle ont été construites des installations militaires du Hamas.

Le journaliste vedette de M6 le dit, la spécialité de la branche armée du Hamas est de « tirer des roquettes sur les villes israéliennes ». « La milice creuse aussi des tunnels pour aller commettre des attentats sur le sol israélien ». De leur côté, nous dit-il plus loin, « les bombardements israéliens visent les camps militaires dissimulés au milieu de la population ».

En clair, explique Bernard de la Villardière, « se servir de sa population comme d’un bouclier humain, c’est la stratégie du mouvement islamiste. Il lui est facile ensuite d’accuser Israël de tuer des enfants lors des bombardements. »

Des propos d’une sincérité à laquelle nous ne sommes malheureusement pas habitués à la télévision française, qui rendent explicite l’asymétrie du conflit qui oppose des terroristes à des civils que leur armée protège.

L’interview de Mahmoud Zahar, haut responsable et co-fondateur du Hamas qui prétend combattre une « occupation sioniste » comparable aux Nazis et affirme qu’il ne reconnaîtra « jamais, jamais, jamais » Israël, est précédée d’un passage limpide sur l’histoire du Hamas et sa nature : après le retrait israélien de 2005, « le mouvement installe très vite une dictature, en chassant ses opposants. Il a désormais les mains libres pour mener à bien son objectif : détruire l’Etat d’Israël ».

Il y a deux manières de s’adonner à l’art de l’interview. On peut offrir une tribune à l’interlocuteur, comme l’a fait Paris Match avec le chef du Hamas l’année dernière. Ce mois-ci, Armin Arefi a procédé de même dans Le Point en laissant un responsable du Hezbollah étaler sa propagande sans aucune distance critique. De véritables pages publicitaires pour les organisations terroristes, qui répondent sans contradiction à des questions complaisantes.

Bernard de la Villardière, lui, a été plus professionnel. Il a donné à voir la pensée du Hamas tout en exerçant son sens critique, mettant le public en garde : « Quand il s’agit de parler d’Israël, Mahmoud Zahar n’est pas à une provocation près et tient des propos choquants ».

Toute dictature a ses dissidents qu’elle opprime. Enquête exclusive explique que « le Hamas n’accepte aucune contestation. Il impose à la bande de Gaza ses idées et un régime totalitaire ». S’ensuit le témoignage d’un jeune dissident qui a été torturé dans les geôles du Hamas pour s’être opposé au mouvement. Des images d’archives montrent le Hamas tirer sur la foule lors d’une manifestation.

Oppression, mais aussi corruption. L’émission aurait pu aborder les détournements massifs d’aides internationales à la population de Gaza vers les projets militaires du Hamas. Mais la corruption est présente à tous les niveaux. Un jeune Gazaouï qui rêve de fuir son pays attend toujours l’autorisation des autorités du Hamas pour sortir par l’Egypte. Il risque d’attendre encore longtemps, car « en fait le jeune homme n’a pas assez d’argent pour payer un pot de vin et se retrouver sur une liste prioritaire ».

Si la misère existe à Gaza, certains s’en sortent très bien, loin du cliché de la « prison à ciel ouvert » qui circule souvent (un cliché malheureusement repris en début d’émission quand Bernard de la Villardière dit que « seuls quelques habitants réussissent à obtenir un laisser passer » d’Israël – « Pour tous les autres, Gaza est une prison à ciel ouvert »; ils sont, malgré les restrictions, des milliers d’habitants à entrer en Israël chaque mois – malades soignés en Israël, hommes d’affaires… Sans compter ceux qui passent par l’Egypte).

Un riche homme d’affaires roule en voiture de luxe et est très fier de l’immeuble revêtu de marbre qu’il a fait construire.

L’occasion d’aborder le problème de la pénurie de certains matériaux, pour laquelle Israël est souvent fustigé : l’interphone ne marche pas car Israël empêche l’importation du câble nécessaire à son fonctionnement. « C’est ce qu’ils appellent un matériel à usage double », dit le propriétaire d’un appartement. Bernard de la Villardière précise la signification de ce terme : « Israël interdit l’importation des câbles téléphoniques au motif qu’ils pourraient être utilisés par le Hamas à des fins militaires ». Quand les médias parlent de « blocus » de la part d’Israël (souvent en négligeant, comme cette émission le fait malheureusement aussi, la sévérité supérieure du blocus mis en place par l’Egypte en lutte contre les Frères musulmans dont le Hamas est une émanation), ils occultent souvent la nature sélective et les raisons de cette action qui vise à s’opposer aux entreprises militaires du Hamas. Là, c’est clair. Ce qui n’a pas d’usage militaire – nourriture, médicaments, marbre… – entre librement dans la bande de Gaza à partir d’Israël.

Et puis il y a le passage sur Israël. Plus court que les séquences sur Gaza (une vingtaine de minutes), et diffusé après 55 minutes de film (à plus de minuit pour le direct), il est aussi très instructif et montre la manière dont les habitants de Sdérot et des kibboutz frontaliers ont modifié leur vie pour faire face aux roquette lancées par les terroristes de Gaza, avec notamment les abris anti-bombes qui équipent les arrêts de bus et parsèment la ville.

Le porte-parole de la police israélienne, Micky Rosenfeld, dispose d’une ample séquence pour faire passer son message. Une école très spéciale, blindée et quasiment sans fenêtre, permet aux enfants d’être protégés contre les roquettes qui les ciblent.

Un habitant d’un kibboutz frontalier dans lequel il n’y a que 5 secondes pour se mettre à l’abri en cas de tir de roquette depuis Gaza explique comment il a failli mourir en recevant un éclat, comment il a aménagé sa maison en faisant dormir ses enfants dans la pièce renforcée qui sert d’abri, comment tout est prévu dans sa voiture pour qu’en cas d’attaque il se jette sur le siège enfant de son fils pour le protéger avec son corps, et comment le réservoir de sa voiture garde toujours assez d’essence pour pouvoir s’enfuir au pied levé avec une valise toujours prête, en cas d’attaque majeure…

Jehan, l’habitant du Kibboutz, pense malgré tout qu’une paix doit être possible un jour, à condition que les dirigeants de Gaza mettent leur énergie à construire leur pays plutôt qu’à détruire leurs voisins ; une conclusion que ne renie pas Bernard de la Villardière qui répète : « Selon Jehan, il faut que les Gazaouis s’opposent au Hamas pour que les choses changent enfin. »

Fallait-il vraiment conclure l’émission en glissant sur un sujet différent avec une référence au plan de paix de l’administration Trump qui, suppose Bernard de la Villardière, « vise à gagner du temps et à finir par légitimer les colonies juives en Cisjordanie » ? Comme si une émission plutôt favorable à Israël ne devait pas se terminer sans une critique… Le journaliste de M6 persiste apparemment à nier la légitimité d’une présence des Juifs dans une région qui est leur berceau historique (d’où le qualificatif de « colons »). Quelle que soit la solution politique que l’on préconise, il faut pourtant reconnaître qu’en Judée-Samarie / Cisjordanie aussi, Israël se défend contre le terrorisme islamiste. Bernard de la Villardière, qui s’est courageusement attaqué à l’islamisme sur le sol français également, a bravé la doxa journalistique en n’éludant pas la haine qui anime les ennemis d’Israël à Gaza. C’est la même haine que celle des autres ennemis régionaux de l’Etat juif et il faut espérer que Bernard de la Villardière réalise un jour que c’est sans doute là que ce situe le véritable noeud du problème.

Tout au long de l’émission, Bernard de la Villardière n’aura en tout cas eu de cesse d’insister sur la responsabilité des islamistes au pouvoir à Gaza dans les violences qui les opposent à Israël, ce pays dont ils veulent la destruction. Bravo pour cette franchise.

Source : infoequitable.org

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