Un pénalty ! un cataclysme ! le PSG éliminé, par Alain Chouffan

J’ai vu ce match avec mes petits-fils, passionnés de foot comme les enfants d’ aujourd’hui. Quelle tristesse de les voir si malheureux après l’élimination du PSG. Ils étaient convaincus de la victoire du PSG. Ils ont fait des paris sur cette victoire. Ils sont passés par tous les états tout au long du match : Ils étaient heureux, tendus, angoissés, inquiets, silencieux, tapants des mains, et à la fin, en larmes !!! Ils ont mal supporté cette défaite inattendue. Trop inattendue. Le salon où nous étions s’est transformé d’un coup en salon des lamentations dans un halo de tristesse.

L’action où Kimpembe touche le ballon de la main, permettant à Manchester United de marquer sur penalty et se qualifier pour les quarts de finale de la Ligue des champions. — Kieran McManus/BPI/REX/Shutterstock/SIP

Le match touche à sa fin. Un cri rageur parcourt les tribunes du Parc des Princes. Celui d’un public à l’agonie soulagé de voir une passe de 20 mètres de Dalot détournée en corner par Kimpembe. Joie de courte durée. Alors que le jeune Chong pose son ballon dans le coin droit du terrain, M.Skomina, l’arbitre, dessine un rectangle avec ses index. Le volume baisse. Une main litigieuse du défenseur parisien à l’entrée de la surface pousse les assistants VAR à demander à l’arbitre central de revoir les images de l’action. Les assistants d’Ole Gunnar​ Solskjaer s’enflamment, le Norvégien les calme. Tuchel reste impassible. Le Parc prie mais les dieux ne l’entendent pas : penalty pour Manchester United, Rashford transforme. Volume à zéro. Le PSG est éliminé. Merci, et au reVAR.

Bien sûr, ce fait de jeu n’est pas la seule cause de l’élimination parisienne. A vrai dire, c’est même la conséquence directe de tout ce que le PSG a mal fait mercredi. Mais il intervient à un moment si crucial (« après on n’a plus le temps de réagir », dira Marquinhos) et a tellement d’emprise sur les événements des 179 minutes précédentes que l’on ne peut pas ne pas s’attarder dessus. Y avait-il oui ou non penalty ? Honneur aux vainqueurs, honneur à Solskjaer : « Ecoutez, j’ai pas vu la vidéo. J’espère que c’est la bonne décision. Mais s’ils ont dit penalty, c’est que c’était la bonne décision. » On pouvait difficilement en attendre plus de sa part. Etrangement, côté parisien on est plus partisan du « y’a pas péno »

Nasser Al-Khelaifi, un brin complotiste : « Pour moi, il n’y a pas penalty, (Kimpembe) tourne la tête. Le ballon ne va pas sur le but. Je ne comprends pas, c’est si facile de prendre cette décision contre le PSG, c’est plus difficile contre d’autres clubs.

Marquinhos, un peu paumé : « J’ai pas encore analysé, mais encore une fois on se fait pénaliser par l’arbitrage. 90e, un penalty comme ça à la maison qui a été la clé du match… à chaque fois on se fait pénaliser par l’arbitrage, c’est difficile.

Neymar, influenceur sur Insta : « C’est une honte. On met quatre mecs qui ne comprennent rien au foot pour regarder un tir au ralenti devant la télé… Il n’y a rien. Comment le mec peut mettre ses mains ailleurs.

Thomas Tuchel, brillant : « Je suis un très grand supporter de la VAR. De mon point de vue, quand Dalot tente le tir, j’ai vu la balle qui est partie de son pied, et avec l’effet qu’il a mis c’est sûr que ça allait aller largement au-dessus de la barre. J’avais même pas vu que ça avait touché quelqu’un. Corner, ok. Et après je vois qu’il y avait appel à la VAR. Il y a beaucoup de critères de façons de réagir, est-ce qu’il doit vraiment être puni pour ça, est-ce qu’il a bougé son bras…

Pragmatisme versus psychologie

Marcus Rashford a offert la qualification à MU grâce à son penalty

L’entraîneur allemand voit juste. VAR ou pas VAR, le souci majeur reste celui de l’interprétation. Doit-on adopter une lecture stricto sensu de la situation ou accepter que des éléments extérieurs comme le contexte de la frappe, la distance entre les deux joueurs ou la vitesse de la balle ont aussi leur place dans le jugement final que doit porter l’arbitre. Autrement dit, est-ce qu’on doit se contenter de dire que « Maestro » détourne effectivement la frappe du bras en ayant un peu agrandi sa surface de contact et donc accorder le péno, ou peut-on aller plus loin ? Sur RMC Sport, l’ancien arbitre international Stéphane Lannoy trouve la décision « sévère mais pas scandaleuse, car ce n’est pas un geste naturel de défenseur. » Tuchel s’interroge

« Il a des raisons de changer sa décision, mais ce qui est compliqué c’est que cette main n’est pas claire. On a des raisons qui sont légitimes de penser qu’il n’y a pas main. Un tir d’aussi loin, pas cadré, et on donne penalty pour ça ? C’est pas juste. »

C’est là l’autre énigme dans l’énigme. La frappe du Portugais prenait, avec ou sans Kimpembe, la direction de Boulogne-Billancourt. Est-ce une raison suffisante pour ne pas siffler ? La problématique est là même pour des tacles dans la surface alors qu’un attaquant avait poussé trop loin sa balle. Combien de fois n’a-t-on pas gueulé, tapant du poing sur la table, « y’a jamais péno, elle sortait de toute façon ! » Une bonne vieille règle de bistro dont on ne trouve de trace dans les registres officiels

Mais, encore une fois, peut-on concevoir qu’une frappe si insignifiante et une main à peine illégale puissent décider du sort d’un match éliminatoire aller-retour ? Thomas Tuchel, en voix de la sagesse. « Tous ces critères sont discutables. C’est compliqué. Avec un même argument, des gens diront non et d’autres diront oui. » Ce sont deux écoles qui affrontent, deux manières de concevoir la justice. L’une stricte, l’autre davantage dans l’esprit du jeu. Malheureusement pour le PSG, Skomina était du mauvais côté de la barrière.Bref, mes petits chéris étaient déçus. Moi aussi comme des milliers de supporters….. Ne plus croire au PSG ! Voilà finalement la moralité de ce match…

Alain Chouffan


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2 Comments

  1. Quand on est joueur de haut niveau dans un club prestigieux on se croit très malin et surtout au-dessus des lois. Cette fois la victoire s’envola sur une faute réelle et sifflée ; il y a quelques années elle nous sourit sur une faute tout aussi réelle mais non sifflée (main de Thierry Henri). Entre-temps, l’arbitrage vidéo est arrivé, pour le plus grand bien du football et surtout du rugby.

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