La haine sur internet est due au sentiment d'impunité

Les discours de haine se multiplient sur internet, s’alarme la Commission nationale consultative des droits de l’Homme (CNCDH) qui tacle le “manque d’efficacité des politiques et des moyens mis en oeuvre”.
La raison est à chercher du côté d’un “sentiment d’impunité provenant d’une présence trop faible des autorités publiques sur le web”: “l’Etat doit impérativement définir une politique pénale volontariste et ambitieuse en y consacrant des moyens suffisants”.
INTERNET
Apologie du terrorisme, théories complotistes ou négationnistes, attaques racistes, antisémites… Ces contenus pullulent sous la forme de vidéos, de posts sur les réseaux sociaux ou de commentaires et “il y a une pénétration très forte dans les écoles, les universités”, note le président de l’Union des étudiants juifs de France (UEJF) Sacha Reingewirtz.
Selon un sondage Opinionway pour l’UEJF publié en février, 21% des Français de 25 à 34 ans considèrent que la version officielle des attentats parisiens contre Charlie Hebdo et l’Hyper Cacher n’est pas crédible.
Aujourd’hui, les internautes ont plusieurs possibilités pour signaler des contenus haineux: pointdecontact.net, créé par l’association des fournisseurs d’accès et de services internet (AFA) en 1998, la plateforme Pharos du ministère de l’Intérieur (www.internet-signalement.gouv.fr), le site internet de la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra).

LE NET N’EST PAS UNE ZONE DE NON -DROIT

En 2014, Pharos a enregistré 137.456 signalements de contenus illicites, contre un peu plus de 100.000 en 2011.
“Le web dépasse les frontières physiques”, souligne M. Jakubowicz, appelant à une “conférence internationale sur la question”.
En février, le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve s’est rendu aux Etats-Unis pour appeler les géants d’internet comme Apple, Google, Twitter ou Facebook à étudier toutes les possibilités pour empêcher les groupes jihadistes d’utiliser ces plateformes pour leur propagande.
“Le net n’est pas une zone de non-droit”, rappelle la présidente de la CNCDH. S’il “ne peut y avoir de contrôle a priori”, il convient selon elle de simplifier les démarches de signalements. L’institution recommande qu’une autorité administrative indépendante “réactive et innovante”, comme l’est le web, s’empare de ces sujets. Elle conseille aussi l’adoption d’un plan d’action national portant notamment sur l’éducation et la citoyenneté numérique.
Pauline Froissart

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