Humeur du jour. Le sens de la République. Par Khaled Slougui

Patrick Weil ne m’en voudra pas j’espère de lui emprunter le titre de son livre. C’est un livre très didactique, avec un style très simple, et la forme de l’entretien, celle du dialogue avec le journaliste Nicolas Truong, le rend très accessible.

Déjà, le titre est très suggestif d’un contenu très dense: ” Les réponses aux onze questions que tout le monde se pose sur l’immigration, l’identité nationale, la laïcité, le religieux, les discriminations, les frontières “.

Dans le prolongement de ce que j’ai développé dans l’HUMEUR d’hier, je souhaite rentrer dans le détail des positions de certains antirépublicains parmi les musulmans.

1- Tarek Oubrou affirme que la loi de 1905 n’est pas un texte sacré; avant de continuer la réponse que j’ai donnée hier, je voudrais suggérer aux lecteurs de regarder l’accoutrement qu’il adopte en fonction du contexte et de l’interlocuteur : une fois, il est habillé en cheikh d’EL AZHAR ( université islamique et mosquée du Caire), une autre fois, il arbore un costume cravate. C’est dire l’importance des convictions chez ce Tartuffe qui n’est pas à un changement près selon l’intérêt du moment.

En parlant de Tarik Ramandan, j’avais dit que si je devais le comparer à un animal, ce serait le produit du croisement le plus abouti, le plus accompli, entre l’anguille et le caméléon. Cela s’applique parfaitement à ce sieur.

Son compatriote et néamoins ennemi juré (les intérêts politicoéconomiques liés à l’islamobusiness sont immenses), Anouar Kbibech qui était président du CFCM, nous assène que la Loi de 1905 (qui n’est pas «parole d’évangile»), doit s’adapter aux spécificités de la religion musulmane.

2- Décidément, ils ne comprennent pas, ou plutôt feignent de ne pas comprendre le statut du Religieux en république.

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Dans un post hier, j’ai essayé d’être clair :

” Ce connard comme Tarek Oubrou et les autres ne comprennent pas que l’Etat ne reconnait pas la parole de l’évangile, ni celle du Coran, ni celle de la Torah. Quant a la religion musulmane, s’il y a spécificité, ça la regarde. C’est a elle de s’adapter a la loi. Car tout simplement, la loi concerne tous les citoyens, et on ne la choisit pas. La religion, en revanche, ne concerne que certains, et on la choisit “.

Et pour parler comme Henri Pena RUIZ, il n’est pas question que ” ce qui est de certains s’impose à tout le monde “… L’Etat n’est pas l’arbitre des croyances; il n’a pas non plus à se soucier des âmes.

3- Voici à ce sujet un très beau passage du livre de Patrick Weil :

” La particularité de la laïcité en France, c’est la neutralité absolue de l’Etat. Le président de la république ne jure pas sur la bible , mais sur la constitution…

Devant la question de l’existence de Dieu, l’Etat français répond : “Je ne sais pas et je ne prends pas position”.

L’option religieuse est affaire privée; l’Etat se présente à tous, dépouillé de tout signe métaphysique, étranger à tout surnaturel…

Mon royaume est la terre, dit-il aux citoyens. Gérant des affaires temporelles, il se refuse à envisager ce qui est au-delà de cette gestion…

L’Etat ne se prononce plus sur les fins indéterminées de l’humanité, qui peuvent faire l’objet des interprétations et des croyances les plus libres et les plus diverses”.

4- La laïcité qui s’assume ne saurait s’accommoder du communautarisme. Je m’oppose totalement à la représentation des musulmans, je n’appartiens à aucune communauté, si ce n’est la nationale au sein de laquelle je partage les mêmes droits et les mêmes devoirs avec les autres citoyens (cf. l’art. 1 de la DDHC du 26 août 1789). Le citoyen transcende le croyant. Comme tel, citoyen donc, pourquoi je me sentirais en tant que “musulman” (il y a mille et une façons d’être musulman), concerné par les dires et les actions du dernier des allumés ? Non, mille fois non! En revanche, comme citoyen laïque, je me sens concerné par toute tentative de remise en cause des valeurs de la république, quel qu’en soit l’auteur.

La mosquée n’est pas une nécessité coranique, on peut prier où on veut. C’était surtout une oeuvre architecturale, civilisationnelle, et très symbolique. J’ai connu une période, et elle est plus conforme au sens de la vraie religion, où il y avait très peu de mosquées et qui étaient plus fréquentées à l’occasion de mariages, de décès, des fêtes… Aujourd’hui, elles sont devenues des officines, l’immunité religieuse aidant, de politisation de la religion. Et si on suit les islamistes dans leur délire, il n’y aura jamais assez de mosquées. Actuellement, il y a, dit-on, environ 2500 moquées et l’objectif, selon le CFCM, c’est de doubler le nombre, donc 5000. Et après, ce sera 10000 puis 20000… 100000 etc. J’espère qu’il reste assez de bon sens à l’Etat pour contrecarrer cette entreprise funeste.

Je veux terminer par une note d’humour qu’un ami belge avait postée, à propos de Omar Khayyam, le poète arabo persan :

” Vous dites que des rivières de vin coulent au paradis? Le paradis est-il pour vous une taverne ?
Vous dites que 72 vierges y attendent chaque croyant. Le paradis est-il un bordel ? “.

A demain peut-être !
Une bonne journée !

Khaled Slougui

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1 Comment

  1. Vous dites : « L’option religieuse est affaire privée ; l’Etat se présente à tous, dépouillé de tout signe métaphysique, étranger à tout surnaturel… Mon royaume est la terre, dit-il aux citoyens. Gérant des affaires temporelles, il se refuse à envisager ce qui est au-delà de cette gestion… »
    Voilà donc pourquoi il n’y a PAS DE JUSTICE dans le domaine des affaires religieuses, notamment concernant les actes et les atrocités commises sur des CITOYENS Juifs en France. Le dieu de la LAÏCITE, étranger à tout surnaturel, est donc effectivement dans l’incapacité totale non seulement de gérer mais encore de JUGER des affaires religieuses de ses citoyens, et donc de rendre JUSTICE notamment aux victimes françaises Juives…
    Doit-on dire alors, comme vous : Vive la laïcité ! Vive la République ?!

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