Venise est ma madeleine. Michèle Chabelski

Venise : La Dogana – San Giorgio, par William Turner

Bon
Dimanche

Ce n’est plus voir Venise et mourir…
C’est regarder mourir Venise..
.

Ah bien sûr…

A l’heure où s’étalent en gros plan les corps des enfants morts au Yemen, on se dit qu’il faut relativiser…

Mais de même que le coeur est extensible à l’envi, qu’on peut y ajouter amours, enthousiasme, émerveillement, respect sans compter, de même qu’ on peut le faire vibrer sans réserve et sans retenue, il s’offre une ductilité constante pour stocker douleur chagrin, déchirement, et désespoir…
Un clou ne chasse pas l’autre dans un trop plein rédempteur qui cracherait un surplus de poisons toxiques…

Non, on accumule, colères, indignations, abattements, révoltes , le mélange se fait à l’emporte-pièce, émerge parfois un événement qui caracole en tête et parasite la horde d’angoisses et d’amertume qui croupissent dans les ombres cendrées d’un quotidien morose.

Les grandes joies et les petits bonheurs, les découvertes, les rencontres, les coups de coeur se nichent avec grâce dans cet espace moelleux qu’ils éclairent d’un halo chatoyant…

Tout ça pour dire que le coeur peut se serrer devant la tourmente météo qui défigure et assassine Venise.

Les dieux des tempêtes aveugles ont attaqué la Sérénissime..

Son Altesse manque se noyer dans les bouffées iconoclastes des incubes exterminateurs…

Une ville qu’on aime inconditionnellement pour sa beauté, son charme, son histoire, sa patine, qu’on aime aussi parce qu’on a tissé ensemble des liens étroits et précieux, des tresses délicates et puissantes qui ont cogné fort et gravé des souvenirs gourmands et passionnés.

Des flots rageurs ont tenté de balayer cette grâce incarnée, ce pan d’histoire, ce tableau vivant, Venise est la fois l’écrin et le joyau…

Et certaines photos déchirent la mémoire où musardent encore les images de temps heureux…

Venise est ma madeleine, Venise est un morceau de ce puzzle qui nous bâtit parfois à la diable, bric et broc et grandeur mêlés, rires amicaux, caresses amoureuses, brouhaha joyeux des trattorias et cette odeur grisante des plats fumants partagés autour d’un chianti qui enivre avec douceur…

Venise l’été , Venise l’hiver, Venise a déjà ployé, mais n’a jamais plié…

Que cette journée signe les galopades oniriques qui vous conduisent sur des chemins où s’écrit l’impartageable : le souvenir…

Je vous embrasse


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