Pourtant il faut rappeler leurs noms et leur mémoire. Stéphanie Zitoune Isidor

Je l’avais gardé cet hebdomadaire au lendemain de la tuerie de l’école Ozar Hatorah de Toulouse

Je pensais bien naïvement que après cet acte, la lutte contre l’antisémitisme serait bien plus active.

Et puis il y a eu Hyper Casher, Sarah Halimi, Mireille Knoll, les profanations des tombes juives en Alsace, les arbres plantés en hommage à Ilan Halimi sciés, sa plaque commémorative à Bagneux profanée deux fois.

En fait, le Juif dérange tellement les antisémites qu’on s’en prend à lui vivant mais aussi mort.

Ce qui me frappe sur ces deux photos, ce sont ces mains, ces mains que le père ou le policier applique sur les yeux des enfants

Les protéger afin qu’ils ne voient pas le sang ou les blessés, les morts

Ne pas rendre visible, ne pas rendre réel, ne pas imprimer dans leur mémoire les images du chaos.

Il a tiré sur un père de famille qui tenait par la main ses deux fils.
Il a tiré à bout portant sur un enfant qui portait une tétine.
Il a pourchassé Myriam, elle a trébuché sur son cartable qui s’est ouvert.
Ses deux chaussons de danse sont tombés au sol puis il l’a abattue froidement

Et comme Delphine Horvilleur le constate il n’y a pas eu de grande manifestation nationale à Paris…
Rien…

Aujourd’hui cela fait 7 ans que
Jonathan Sandler 30 ans
Gabriel Sandler 6 ans
Arieh Sandler 3 ans
Myriam monsonego 8 ans
ont été assassinés parce que juifs

Cela fait 7 ans que je n’ai toujours pas réussi à parler de ce meurtre à mes fils.

Je crois que comme les mains de ces adultes qui dissimulent aux enfants l’intolérable pour les protéger d’une réalité qui leur est indicible, je mets une main symbolique sur mes lèvres parce que moi-même je n’aurais pas les mots

Et pourtant il faut rappeler leurs noms et leur mémoire.

Stéphanie Zitoune Isidor

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