Alain Herbeth : je me souviens. Jacques Soustelle, un ami d’Israël

« J’exprime, sans équivoque, mon soutien à Israël et mon adhésion de non-juif au sionisme » Jacques Soustelle

A la veille de l’intervention anglo-française de Suez, en 1956, Jacques Soustelle est de retour d’Algérie. Président de l’Association France-Israël, il admire sans retenue la détermination affichée par ce petit pays. Elle lui fait penser à celle qu’il a rencontré de l’autre côté de la Méditerranée, celle des Français d’Algérie. Un étrange jeu de miroir s’effectue alors dans son esprit, entre son « aimée et souffrante Algérie[1]», et Israël. Il écrira d’ailleurs : « Les premiers colons arrivés en Palestine, au terme de leur voyage, et après mille peines, trouvent un sol ravagé par des siècles d’incurie, un territoire où règne la malaria et une administration turque paresseuse et corrompue, sans oublier le pillage constant des bédouins.[2] »

Jacques Soustelle, Golda Meïr

Un parallélisme qui s’impose à lui et que renforce encore la situation politique de 1956. « A vrai dire, l’Algérie française et Israël étaient, l’une et l’autre, les deux môles sur lesquels devaient se briser la vague totalitaire dont Nasser est l’expression. La défense de l’Algérie et celle d’Israël formaient un tout, et nos adversaires clairvoyants ne s’y sont pas trompés[3] »

L’amour de Soustelle pour Israël ne date pas de cette période. Depuis la libération, l’ancien chef des services secrets de la France libre, devenu ministre, s’est employé, avec toute son énergie, à obtenir le maximum de soutiens moraux et matériels pour Israël. Il a su faire jouer l’ensemble de ses réseaux, notamment ceux nés au moment des années sombres, quand il aide un groupe de chefs de la résistance sioniste, évadés d’un camp de détention britannique en Erythrée, à parvenir en France. Yitzhak Shamir, futur premier israélien, est au nombre des prisonniers ainsi exfiltrés. Il bénéficiera, avec ses camarades, de l’asile politique français. Ils pourront, ensuite, participer aux combats de la première guerre israélo-arabe.

 Alain Herbeth

 

 

[1] Jacques Soustelle : « Aimée et souffrante Algérie ». Plon, Paris 1956

[2] Jacques Soustelle : « La longue marche d’Israël ». Fayard, Paris 1968

[3] Jacques Soustelle : « Sur une autre route ». Editions du fuseau, Paris 1964

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