Les failles qui laissent l’Hydre proliférer. Thierry Seveyrat

Résumé des épisodes précédents.

Au 256° mort sur le sol national, le premier agent infiltré dans notre système de sécurité territorial (celui de la capitale) a pu communiquer aux différents représentants salafistes surveillés les noms et coordonnées des personnes chargées de les infiltrer, leurs missions et le résultat de leurs recherches ; à tout ou partie des personnes fichées S qu’elles l’étaient ; et aux cadres de l’État Islamique ces mêmes informations, en pouvant y ajouter l’organigramme de la Préfecture de police de Paris, les missions spécifiques de chacun de ses agents et services, les contenus intranet de la préfecture et toute information sensible qui aurait fait l’objet d’une saisie informatique au sein de la préfecture.

C’est évidemment catastrophique, il peut y avoir un prix direct en vies humaines à payer mais aussi en anéantissement d’un travail de surveillance de plusieurs années, et y compris, selon l’ancienneté de la communication de ces données, le déplacement hors de tout contrôle d’activités dangereuses.

C’est une bonne chose de le savoir, mais cela reste une catastrophe.

Première tentative de manif de soutien à … un terroriste

photos d’illustrations police nationale. Equipement des agents. *** Local Caption *** Un policier écroué pour vol de gilets pare-balles Un adjoint de sécurité est en prison, soupçonné d’avoir dérobé au commissariat, pour le revendre dans une cité nantaise, du matériel sensible. Il a été piégé par une balise GPS. L’adjoint de sécurité est soupçonné du vol de cinq gilets pare-balles, de gaz lacrymogène et d’une radio sécurisée.

Dans le même temps, nous avons eu aussi la première tentative de manifestation de soutien à un terroriste après une attaque meurtrière, à travers un appel à manifester lancé lundi pour «rétablir la vérité» sur Mickaël Harpon. L’organisateur de la manifestation, Hadama Traoré, militant associatif d’Aulnay-sous-Bois fondateur du mouvement “La Révolution est en marche”, a été placé en garde à vue mercredi, sous l’accusation de «menace, acte d’intimidation sur une personne exerçant une fonction publique ou d’utilité collective, menace de crime contre les personnes, outrage et apologie du terrorisme», son domicile perquisitionné. Pour autant, nous venons d’assister à la première tentative de soutien populaire à une attaque terroriste.

La pire lèpre islamiste

Nous assistons à l’incubation dans la société de la pire lèpre islamiste, à un basculement, où l’infiltration des services stratégiques est peut-être passée sous les radars depuis des années, et à une contamination à des pans entiers de la société, avec non plus seulement des territoires perdus de la République, mais des «territoires conquis par l’islamisme» selon le terme de Bernard Rougier : des lieux où tout un écosystème «salafo-frériste» de rupture avec la société française s’est mis en place au gré des sermons, prêches, réseaux associatifs et internet.

Bernard Rougier

Certains quartiers pauvres et surtout démunis de travail se définissent volontiers via les critères de l’idéologie islamiste qui ne concerne pas seulement des personnes musulmanes, mais aussi des jeunes de banlieue qui ont perdu leur attache identitaire et qui voient dans l’islamisme l’exacerbation de revendications de leur défense de soi. C’est un phénomène qui touche nombre d’antillais et d’africains non musulmans qui se convertissent, voyant dans l’islam une défense identitaire contre les blancs.

Les double cas de Mickaël Harpon et d’Hadama Traoré

Les double cas de Mickaël Harpon et d’Hadama Traoré incarne aussi un glissement majeur, où l’islam politique devient hors de contrôle, à rebours de tous les outils de compréhension et d’analyse que chercheurs, universitaires et lanceurs d’alerte produisent depuis 20 ou 30 ans. Cet aveuglement politique terrifiant est incarné par la politique du double discours d’Emmanuel Macron. Quand le chef de l’État du pays visé prioritairement par l’EI fait, d’un côté, de la référence littéraire et mythologique avec son “hydre”, et de l’autre explique à une femme voilée à Bordeaux qu’elle doit saisir la justice si on interdit son voile en entreprise, on a un appareil d’État victime d’injonctions inversées c’est-à-dire caduques, purement logomachiques, sans valeur. Qui face à un Mickaël Harpon qui dit “c’est bien fait” à propos de Charlie Hebdo, craint d’être taxé d’islamophobie si il le sanctionne ; qui, face à un Hadama Traoré, met plus de 48 heures à mollement réagir alors qu’il aurait fallu frapper dans l’heure.

Ce après que le Ministre de l’Intérieur Castaner, face à cette attaque islamiste caractérisée, ait d’abord évoqué “un homme qui n’a jamais fait parler de lui” et accrédité l’hypothèse d’un conflit de bureau, en procéduralisant le déni du réel, comme à chaque attentat islamiste.

C’est dans ce genre de failles qu’elle prolifère, “l’hydre”. C’est dans ce genre de failles qu’elle gagne.

Commentaires

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2 Comments

  1. L’auteur a raison de le préciser : l’adhésion à un islam radical a essentiellement des motivations racistes (haine des Blancs, haine des juifs), ce à quoi il faut ajouter des motivations totalitaires (rejet de la démocratie, de l’égalité hommes femmes, etc…).
    Le macronisme est une véritable catastrophe pour la République : les dérives anti-républicaines et anti-laïques de Macron sont apparues au grand jour dès début 2018. Cela n’empêche pas 80% des médias de faire sa propagande.

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