Les manifestations éthiopiennes pointent le malaise social israélien. Noga Bar Noye

Le décès d’un adolescent éthiopien abattu par un policier a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. La communauté éthiopienne ne veut plus être considérée comme des citoyens de seconde zone, mais des citoyens à part entière. Des manifestations ont été organisées dans tout le pays qui ont dégénéré en émeutes d’une violence sans précédent. Elles pourraient nous faire croire à une dénonciation du racisme, mais en fait, c’est une crise identitaire qui touche toute la société israélienne.

Opposition entre manifestants et forces de l’ordre, le 2 juillet à Tel-Aviv. CORINNA KERN/REUTERS

Ethiopien en Israël ou Israélien d’Éthiopie

Nous revenons donc à l’éternelle question : Qu’est-ce qu’être Israélien ? Le judaïsme éthiopien après des années exil est certes différent du judaïsme européen. Devons-nous les en blâmer ? Bien évidemment non ! Le retour de la communauté éthiopienne dans les années 80 a sûrement été difficile, la vie en Israël n’est pas facile, peu importe d’où vous venez. La difficulté a été double pour eux, car beaucoup n’avaient pas de qualification et leur judaïsme ne répondait pas aux critères du rabbinat israélien.

La principale revendication des Ethiopiens n’est pas plus de subventions, mais d’être considéré pleinement comme Israéliens. Pour cela, il faut que la communauté éthiopienne et l’Etat travaillent main dans la main, les aides ne sont pas remises en cause, mais la communauté éthiopienne doit changer d’approche et contribuer à la vie israélienne, pour participer également à la continuation de l’effort de construction de la société.

Le président Rivlin sur son compte Twitter et Instagram a immédiatement appelé au calme et à la discussion après les violentes manifestations de la semaine dernière : « Ma maison est votre maison. Assoyons-nous aux côtés des responsables de la sécurité des citoyens israéliens. Ce n’est qu’ainsi, via une conversation ouverte, aussi dure soit-elle, que nous parviendrons au changement. Soyons solidaires ensemble contre la violence et dans l’intérêt de notre maison commune, nos enfants et notre avenir. »

Depuis sa création, et même avant, Israël s’est bâti grâce au retour de toutes ses communautés. L’identité nationale s’est forgée au-dessus des différences politiques, religieuses, raciales, autour d’un idéal commun : un foyer national juif.

Alors que le pays s’interroge, il serait bon de se rappeler que les valeurs juives sont universelles, elles prônent le respect d’autrui, de la vie, l’amour du prochain. L’Etat hébreu l’aurait-il oublié? L’octroi de subventions, d’emplois peuvent certes aider, néanmoins le sentiment d’appartenance est celui qui vous fait exister, il vient du cœur, en se sentant uni « comme un seul homme dans un seul cœur » et non de vivre en ghettos de communautés. Sinon demain, rien n’empêchera que les émeutes s’étendent à d’autres communautés, voire à l’explosion du conflit latent entre laïcs et pratiquants, ou entre gauche et droite israélienne.

Peuple d’Israël

Etre Israélien signifie autre chose, ils sont dépositaires d’un savoir et il est impératif qu’ils l’étudient et le mettent en pratique. Ceci permettra d’établir un nouveau contrat social entre tous les membres de la société pour vivre ensemble et être un exemple pour le reste du monde.

Noga Bar Noye

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