La vallée du Jourdain indispensable pour la défense d’Israël – Freddy Eytan

Une semaine avant les élections législatives du 17 septembre 2019, le Premier ministre Benjamin Nétanyahou a promis d’annexer la vallée du Jourdain, s’il était réélu.

Cette déclaration n’est pas nouvelle et Nétanyahou n’est pas le seul leader israélien depuis 1967 à vouloir sauvegarder ce territoire stratégique.

Pourtant, les critiques, les indignations et les condamnations affluent de partout. Les Palestiniens parlent « de vol de terre flagrant et nettoyage ethnique ». La Jordanie avertit que cette décision « entraînerait toute la région dans la violence ». La Ligue arabe et notamment l’Arabie saoudite évoquent « une nouvelle agression ». L’ONU affirme que cette annexion « n’a pas de valeur juridique et serait dévastatrice pour la solution de deux Etats ». Pour l’Union européenne elle compromet les perspectives d’une paix durable tandis que l’ONG israélienne, la Paix maintenant, ose faire la comparaison avec les bantoustans de l’Afrique du Sud à l’époque de l’Apartheid. Stupéfiante et diabolique machination de la part d’un mouvement à caractère romantique qui depuis plusieurs décennies échoue sur toute la ligne en présentant une solution immédiate et chimérique au conflit tout en trompant l’opinion publique.

Plus étonnante était la réaction embarrassante des leaders de l’opposition et d’anciens généraux qui pourtant affirment depuis toujours que la vallée du Jourdain est un territoire stratégique indispensable pour la défense de l’Etat juif.

Benjamin Nétanyahou présente son plan d’annexion de la vallée du Jourdain (capture d’écran)

Certes, il s’agit pour l’heure de promesse électorale et d’un pieu souhait qui devrait avoir avant l’aval juridique et politique du nouveau gouvernement et de la communauté internationale, mais toute décision politique à son importance pour l’avenir des Territoires.

Soulignons qu’avant de prononcer le souhait d’annexion, Nétanyahou avait consulté le conseiller juridique du gouvernement.

Comme prévu, ce dernier a donné un avis défavorable d’autant plus que nous sommes en campagne électorale. L’état-major de l’armée avait aussi prévenu des réactions violentes palestiniennes ainsi que sur les risques que soulignerait le royaume hachémite. Toutefois, le risque est la condition de tout succès et sans courir un danger toute négociation piétine.

Depuis plusieurs mois, Nétanyahou coordonne la marche à suivre avec le président Trump et son administration dans la perspective de la publication du « plan du siècle ». La réaction des Etats-Unis à l’annexion de la vallée du Jourdain va donc dans le bon sens et elle est favorable à Israël. Cette attitude amicale et compréhensive sur l’avenir des Territoires était inimaginable durant les huit années d’Obama à la Maison Blanche.

L’importance stratégique de la vallée du Jourdain (carte du JCPA-CAPE de Jérusalem)

Dans la même veine, il est triste de constater que d’anciens conseillers d’Obama tentent de discréditer Nétanyahou en semant la zizanie. Une intervention grotesque dans la campagne électorale.

Quant à la réaction russe elle était bien prévisible. D’ailleurs, à l’exception des Etats-Unis toute la communauté internationale exige un retrait de tous les territoires et notamment de Jérusalem-Est.

Dans le contexte historique, et sur le fond, rappelons que quelques semaines seulement après la guerre des Six Jours de 1967, le vice-Premier ministre, le Général Yigal Allon, avait soumis un plan de paix et sa propre conception sur l’avenir des frontières. Il insistait sur la sauvegarde de certains territoires d’importance stratégique et évoquait des « frontières défendables » pour remplacer les lignes d’armistice vulnérables de 1949.

Le plan Allon était fondé essentiellement sur la vallée du Jourdain et cette approche demeure à ce jour une priorité dans la pensée militaire de l’état-major de Tsahal et des chefs de gouvernement. Les premières implantations dans les Territoires ont d’ailleurs été autorisées et furent installées par le parti travailliste.

Ainsi, le 5 octobre 1995, deux ans après la signature des Accords d’Oslo, le Premier ministre Yitzhak Rabin avait déclaré à la tribune de la Knesset : « Les frontières de l’Etat d’Israël, dans tout accord sur le statut final, seront tracées au-delà des lignes qui existaient avant la guerre des Six Jours. » Il avait précisé avec force : « Nous ne reviendrons plus aux lignes du 4 juin 1967. La frontière de sécurité de l’Etat d’Israël sera située dans la vallée du Jourdain, dans son concept le plus large ».

En 2005, le Premier ministre, Ariel Sharon, insistait sur le fait que la vallée du Jourdain était stratégiquement vitale pour Israël.

Soulignons que la majorité écrasante de la population israélienne est favorable, pour des questions de sécurité, à sauvegarder la vallée du Jourdain. Un sondage réalisé pour le JCPA-CAPE de Jérusalem, avait révélé que 66% des Israéliens (76% de la population juive) sont opposés à un retour aux lignes d’avant juin 1967.

Le Premier ministre Nétanyahou en visite dans la vallée du Jourdain en 2011 (Moshe Milner/GPO)

Il est évident que le contrôle israélien de la vallée du Jourdain est vital non seulement pour la défense contre des attaques conventionnelles, mais aussi pour empêcher l’acheminement d’armes par la contrebande et les organisations terroristes.

Certes, il existe de nombreuses suggestions pour remplacer les soldats de Tsahal par des forces internationales. Toutefois, la mission de la FINUL au sud-Liban, a complètement échoué et a permis une forte présence armée du Hezbollah. Dans ce contexte, il serait irresponsable de prendre le risque de permettre l’installation de Casques Bleus ou toute force étrangère dans la vallée du Jourdain.

En conclusion, le prochain gouvernement devrait mettre en toute priorité la question des « frontières défendables ». Malgré toutes les contraintes et les condamnations, rappelons que ce territoire est âprement disputé et n’a jamais été palestinien.

Dans cette bataille politique et juridique et face aux menaces existentielles, nous devrions revendiquer et exiger une présence permanente de Tsahal tout le long de la frontière avec la Jordanie – de Beit Shan à Eilat.

Freddy Eytan, Le CAPE de Jérusalem, jcpa-lecape

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1 Comment

  1. Il est toujours dangereux de transformer soudainement les questions de Défense en combine politicienne; l’UE qui entend arranger la souveraineté britannique à la sauce européenne, c’est à dire tout dominer, respecte de moins en moins la souveraineté Israëlienne. Mais c’est l’agitation politicienne incongrue de M Netanyahou qui a provoqué rapidement une réaction commune des gouvernements français, espagnol, italien et allemand. Le Sunday Times (15 septembre, page 15) a publié un article de Anshel Pfeffer, contre N, non contre Israël que le ST soutient habituellement -le nom d’AS fera trembler d’indignation les lecteurs de TJ pour qui tout ce qui n’est pas dévoué à N est de GAUCHE! crime suprême! Ce qui devrait nous réjouir est la présence de 700000 francophones en Israël.

    Quand la France devrait prendre exemple sur les régimes parlementaires d’Israël et du Royaume Uni, il est regrettable, pour tous, de n’entendre, ici et là, qu’injures, calomnies et propos politiciens qui présentent l’adversaire comme un traître.

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