L’histoire contrastée des juifs au Maghreb durant la Seconde guerre mondiale

Les Israéliens s’apprêtent à commémorer demain, jeudi 5 mai, la Journée du Souvenir pour la Shoah et l’Héroïsme qui marque le génocide de 6 millions de juifs durant la Seconde guerre mondiale. Pour l’occasion, une femme politique a voulu lever le voile sur une partie de l’histoire des discriminations et travaux forcés subis par les Juifs au Maghreb pendant la même période. Elle appelle à l’insertion de cette tranche de l’histoire dans le récit officiel de l’Holocauste.juifs-maghreb_shoah

« L’histoire qui n’a pas été dite ». C’est ainsi que la femme politique israélienne Rachel Azaria baptise l’événement qu’elle organise -en collaboration avec le think tank Shaharit Institute- ce mercredi à Tel Aviv, rapporte le Jerusalem Post. Et le choix de la date n’est pas fortuit, car les Israéliens observeront demain, jeudi 5 mai, la Journée du Souvenir pour la Shoah et l’Héroïsme, une commémoration du génocide de 6 millions de juifs pendant la Seconde guerre mondiale. La femme politique entend saisir cette occasion pour lever le voile sur une partie de l’histoire des juifs au Maghreb, jusqu’ici absente dans le récit de l’Holocauste.

Discriminations, travaux forcés…

En effet, les juifs dans la sous-région à l’époque n’ont pas connu les atrocités des camps de concentration en Europe. Et bien que la persécution des juifs au Maroc, en Algérie, en Tunisie et en Libye ait été très peu manifeste pendant la Seconde guerre mondiale et qu’il n’y ait eu ni assassinat de masse, ni génocide dans ces pays, estime Mme Azaria, les Juifs y étaient cependant soumis à des lois raciales discriminatoires et plusieurs milliers ont été envoyés au travail forcé.

Née d’une mère américaine et d’un père israélien de descendants tunisiens, elle dit parler en connaissance de cause. « Depuis de nombreuses années, l’histoire des Juifs d’Afrique du Nord, ainsi que celle des Juifs de l’ancienne Union soviétique, n’a pas obtenu une place conséquente dans le récit du souvenir », affirme la femme politique qui appelle à l’inscription de cette partie de l’histoire dans le récit de l’Holocauste en Israël pour que les Israéliens venus du Maghreb connaissent l’histoire de leurs aïeux.

Près de 450 000 juifs vivaient en Afrique du Nord avant le déclenchement de la guerre, selon le Mémorial de Yad Vashem établi à Jérusalem. Et d’après l’institution, ces hommes et femmes auraient beaucoup souffert dans certains pays ayant connu, à un moment ou à un autre, l’occupation allemande et italienne. En Tunisie, près de 5000 juifs ont été soumis au travail forcé. En Libye, plusieurs camps de travaux forcés ont été établis par les Italiens, principalement à Giodo (à l’est), qui détenait environ 3000 travailleurs esclaves juifs, dont 500 sont morts des suites de maladie, malnutrition et des effets du travail forcé.

La bravoure du roi Mohammed V
fait figure d’exception

Alors que l’Algérie et le Maroc n’ont jamais été occupés par l’Allemagne nazie ou le régime fasciste de Mussolini (Italie), le mémorial de Yad Washem atteste que les deux pays étaient toutefois soumis aux lois de discrimination raciale promulguées par le régime de Vichy en France. Cependant l’histoire dit bien que le roi Mohammed V avait empêché l’application des lois de Vichy aux juifs présents sur le sol marocain. Il a d’ailleurs été honoré pour cela à fin 2015 à New York. C’est aussi un des points sur lequel s’est attardé un des intervenants à la rencontre de ce mercredi.

Malgré tout, les partisans de la cause défendue par Rachel Azaria estiment que l’histoire des Juifs en Afrique du Nord mérite d’être transmise dans sa globalité. « Il est important de montrer ce qui est arrivé à tous les Juifs pendant la guerre », a déclaré Rabbi Dov Hayun, un rabbin israélien dont les parents sont nés à Tunis. « Ce fut un holocauste de tous les Juifs, il a atteint tout le monde, en Tunisie, au Maroc, au Libye, ainsi que la Pologne et l’Europe, a-t-il poursuivi. Certaines communautés ont beaucoup souffert, d’autres moins, mais cet aspect de l’histoire ne doit pas être éradiquée du récit historique. Il doit être raconté ».

Source yabladi.com

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