Le Crif décerne un prix pour ne pas oublier les Yézidis

Le prix du conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) a été décerné aux Yézidis, un peuple en souffrance en Irak. Le prix a été reçu par l’Amiénois Vitali Nabiev Anqosi.
Vitali Nabiev Anqosi, au moment de la remise du prix à Paris.
Vitali Nabiev Anqosi, au moment de la remise du prix à Paris.

Vitali Nabiev Anqosi vit à Amiens depuis 2011 et il est aujourd’hui le président de l’union des Yézidis en France. Le mois dernier, il s’est vu remettre le prix du CRIF (conseil représentatif des institutions juives de France) des mains de son président et de François Hollande, en témoignage de solidarité aux chrétiens d’orient et aux Yézidis.

Un moment d’émotion pour Vitali Nabiev qui, par le biais de cette récompense, espère faire connaître sa communauté en France et surtout les atrocités qu’elle subit. «  Une majorité de Français ne connaît pas les Yézidis. Nous sommes un million à travers le monde, dont 600 000 rien qu’en Irak. Parmi eux, il y a 400 000 réfugiés qui ont été persécutés par l’État Islamique…  ».

Depuis août 2014, c’est un véritable génocide qui touche mon peuple

En France, ils sont 10 000 et 65 familles vivent à Amiens. En Irak, ce peuple vit un véritable cauchemar. « Les hommes de Daech nous reprochent juste d’être Yézidis et de ne pas être de leur religion. Les Yézidis y vivent dans des conditions terribles, sans eau, ni médicaments, sans protection. Il y a des viols, des décapitations… L’État Islamique utilise des organes pour leurs combattants blessés, ce sont des atrocités inexplicables. Depuis août 2014, c’est un véritable génocide qui touche mon peuple  », souligne cet homme, qui exerce la profession de journaliste.

Avant de regretter : «  Il a fallu que ma communauté subisse des atrocités innommables pour qu’on parle enfin d’elle  ». Et de pointer du doigt Daech : «  Ce n’est pas qu’un problème pour les Yézidis. Daech est un grand problème pour la paix dans le monde. On le voit régulièrement avec les attentats. Il faut être très vigilant par rapport aux combattants qui reviennent dans leur pays d’origine. Le risque est trop grand ».

Vitali Nabiev en profite pour remercier la communauté juive pour ce prix. «  Les Juifs comprennent ce que nous vivons, car eux aussi ont vécu de terribles atrocités.  »

Source courrier-picard

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