Les grandes banques israéliennes fuient la Suisse

La Compagnie Bancaire Helvétique (CBH) annonce ce mardi matin le rachat des (petites) activités de gestion de fortune de la FIBI Bank (Switzerland) Ltd. Cette dernière emploie une quarantaine de personnes à Zurich. La clientèle de cet établissement, principalement israélienne, y dispose de 850 millions de francs d’actifs.leumi genève

Trois rachats en deux ans pour la CBH

La banque genevoise reprenant ces activités emploie de son côté 170 personnes entre Genève, Zurich, Tel-Aviv, Nassau et Hongkong. Elle orchestre le placement de 7 milliards de francs pour le compte de ses clients.

La Banque CBH avait déjà racheté en 2014 les activités de gestion privée de la Banque Privée Espírito Santo, ainsi que le gérant hong-kongais TTG (HK) Limited en 2016.

Une filiale suisse qui perdait de l’argent

Avec cette vente, c’est une autre grande banque étrangère qui jette l’éponge sur une présence en Suisse destinée à servir sa riche clientèle, jugeant ces activités désormais non rentable dans le nouveau contexte de transparence fiscale mise en place à l’échelle internationale.

Il s’agit, encore une fois, de l’une des principales banques israéliennes: la First International Bank of Israel, actuellement en pleine restructuration. Lors de son dernier point trimestriel sur l’activité de l’établissement, sa patronne, Smadar Barber-Tsadik, avait présenté un «plan stratégique» qui prévoyait la suppression de 650 postes d’ici à 2020. Son antenne londonienne a déjà été revendue il y a deux ans.

Selon le dernier rapport annuel du groupe bancaire israélien, publié au début de l’année, sa filiale helvétique avait, de son côté, accusé en 2015 une perte nette de 0,2 million de francs, alors qu’elle était encore profitable l’année précédente. Les sommes confiées par sa clientèle à la FIBI Bank (Switzerland) Ltd. avaient de leur côté fondu de près d’un cinquième en l’espace de douze mois.

Leumi et Hapoalim déjà forcées de quitter la Suisse

Cette retraite de la First International Bank of Israël intervient à la suite de la fermeture par les autres grandes banques israéliennes de leur filiale de gestion de fortune en Suisse, ces dernières années, souvent pour des raisons moins glorieuses.

En juillet 2014, le groupe Leumi avait ainsi cédé à Julius Baer une entité helvétique qui employait alors 158 personnes – dont 32 conseillers à la clientèle répartis entre Zurich et Genève. Elle gérait 5,9 milliards de francs confiés par sa clientèle. Ces activités de la Leumi Private Bank avait coûté à sa maison-mère des poursuites judiciaires aux Etats-Unis dans le cadre de la traque lancée par Washington à l’encontre de dizaines d’établissements basés en Suisse, accusé de coopérer à l’évasion fiscale perpétrée par certains riches Américains.

Autre grande banque israélienne, Hapoalim s’est elle aussi vue poursuivie aux Etats-Unis, pour les mêmes raisons. Cette dernière a annoncé au début du mois de décembre la fermeture des ses bureaux genevois, qui employait 25 collaborateurs. Cette antenne se voyait confier par sa clientèle un peu plus de 400 millions de dollars. Aucun repreneur ne s’est apparemment manifesté.

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