Marseille : la synagogue s’offre aux musulmans

Un compromis de vente a été signé au centre-ville. Une synagogue pourrait devenir mosquée. Grande première à Marseille.synagogue_or_thorah_marseilleQuand on passe devant, dans la petite rue Sainte-Dominique (1er), on n’a pas vraiment l’impression de longer la maison de Dieu. Des graffitis sur les murs, un portail lourd et usé. C’est pourtant une synagogue. Ou plutôt, c’était. Car dans quelques semaines, la synagogue Or Thora, coincée dans un entrelacs de ruelles, quartier Saint-Charles, pourrait fermer ses portes. Et renaître sous l’autorité d’un imam. La synagogue va devenir mosquée (1). C’est l’association cultuelle Al Badr qui doit l’acquérir. À quelques centaines de mètres de là, à la rue Mission de France, elle gère déjà une minuscule mosquée. Qui, comme partout à Marseille, “craque” le jour de la grande prière du vendredi, au point que les fidèles se sont parfois retrouvés sur le trottoir pour accomplir leur devoir envers Allah. Alors, les dirigeants de l’association sont partis en quête d’un autre édifice. Ils visaient la… Canebière. Un local près de la caserne des pompiers. Refus de la mairie. Ils auraient aussi lorgné du côté de la rue Jemmapes, sans succès non plus. Ces derniers mois, ils s’étaient rabattus vers la synagogue Or Thora qui peut accueillir près de 250 fidèles, selon la présidente du Crif Michèle Teboul. Qui s’y est… mariée. Et manifestement, la transaction cette fois va aboutir. Un compromis de vente a été signé. Ce qu’on confirme en mairie ainsi qu’en préfecture. Et on prévoit, selon un proche du dossier, un déménagement vers mai, soit dans quelques jours. Prix du bien ? On parle d’environ 400 000 €. Une aubaine pour les responsables de la synagogue.

400 000 €, le prix de la transaction
entre juifs et musulmans

Mais l’argent n’est pas que le nerf de la guerre, assure-t-on. Il y a la question du transfert des populations. La communauté juive diminue au fil des années au centre-ville. Ce qu’on constate aisément en voyant le nombre de commerçants chinois “s’emparer” des rues et des commerces entre le cours Belsunce et le boulevard d’Athènes. Mais ce ne sont évidemment pas les Chinois qui constituent la plus grosse communauté. Les Maghrébins sont omniprésents et l’islam (250 000 musulmans à Marseille, dont 10 % de pratiquants) est la religion ultradominante, loin devant le judaïsme. “On peut se retrouver avec dix fidèles seulement pour la prière déplore un proche de la synagogue. Il faut payer le rabbin, il faut payer l’entretien. C’est difficile.” Alors quand la proposition d’achat est tombée, les juifs de Sainte-Dominique n’ont pas dit non. Mais si on s’achemine vers la vente, on ne parle pas forcément de disparition. La synagogue serait reconstruite ailleurs. Et quoi qu’il arrive, la communauté disposerait toujours de 58 synagogues à Marseille (23 écoles plus 60 restaurants cachers) contre 32, il y a 25 ans. Pas de quoi s’émouvoir de cette vente donc, si l’on en croit le président du consistoire Zvi Ammar. Reste que c’est une grande première. À ce jour, seul le diocèse avait cédé un lieu de culte rue de Lyon (15e).

Mais c’était à des… coptes. Autrement dit, on était resté entre chrétiens. Des chrétiens qui avaient pu constater il y a quelques mois que Dalil Boubekeur, recteur de la Grande mosquée de Paris, la référence en France en matière d’islam, était favorable au transfert d’églises vers le culte musulman. Mais la polémique, qui allait forcément naître, s’éteignit vite. À Marseille, le diocèse conserve ses 150 églises, dont 31 construites (après la loi de 1905 de séparation de l’Église et de l’État) lui appartiennent. La communauté israélite, elle, a perdu une synagogue qui va être réaménagée en mosquée comme on réaménage un appartement. Rien n’interdit une religion de prendre la place d’une autre dans un édifice. Il suffira d’enlever “les traces” du propriétaire antérieur, les signes de la religion passée, de faire les travaux qui s’imposent. Et une nouvelle mosquée verra le jour. Reste à savoir si la Ville de Marseille, qui a le pouvoir le bloquer le processus de vente, interviendra.

(1) Les responsables de la mosquée et de la synagogue n’ont pas voulu s’exprimer.

Source laprovence.com

Suivez-nous et partagez

RSS
Twitter
Visit Us
Follow Me

8 Comments

  1. pourquoi ce type de réaction “pompée” intégralement sur la presse locale aux mots a mots
    vous êtes sensés être un media juif !! utilisez donc cette particularités pour promouvoir une véritable analyse quitte à ne pas partager la décision des responsables qui ont pris cette initiative mais au moins démarquez vous de ces journaleux qui ne cherchent qu’à créer le buzz qui fera croître leur tirage !!

    hag sameagh

    • Nous sommes Tribune juive et à notre tribune se succèdent des intervenants différents et qui peuvent se contredire. Quand nous publions un texte c’est par ce que nous l’estimons intéressant même si souvent nous ne sommes pas d’accord . On ne cherche jamais le buzz gratuit bien que certains sujets plaisent davantage à nos lecteurs : l’antisémitisme et les réussites de l’Etat d’ Israël

  2. Vous appelez cela ” une grande première ” ! Quand je pense que les Juifs de Syrie, d’Irak, du Liban, de je sais quel pays encore ne sont quelquefois que 4 ou 5 pour préserver une synagogue ou un cimetière et en France, en plein cœur de Marseille, une synagogue va être bradée et de plus, à des musulmans. Musulmans qui se font un devoir de détruire tous signes religieux juifs dès qu’ils le peuvent. Si j’avais les 400.000€ je l’achèterais immédiatement cette synagogue et elle ne verrait pas la savate d’un iman la salir.

Poster un Commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*