Le Gouvernement et sa Communauté juive. Par Marco Koskas

RITUEL D’INDIGNATION A REPETITION

Nous autres juifs, sommes révulsés, indignés, écoeurés et terrorisés par l’agression antisémite dont Alain Finkielkraut a été victime pendant une manif de Gilets Jaunes. Et nous exprimons ces sentiments, c’est dans l’ordre des choses.

De leur côté, les dirigeants politiques de tous bords, expriment aussi leur indignation face à cette agression, et ce n’est pas la première fois qu’un Président de la République s’indigne aussi. On a l’habitude. C’est même rentré dans les mœurs. Depuis le temps qu’elles durent, ces agressions, il y a comme un rituel de l’indignation dans la classe politique, qui pallie désormais les mesures concrètes qu’on est en droit d’attendre des pouvoirs publics. Tout se passe comme si le pouvoir n’avait pas de pouvoir face à ce pouvoir là. Et puis, tout aussi rituellement, le gouvernement du moment vote à l’ONU des motions condamnant l’Etat d’Israël, jamais ses ennemis ; jamais ceux qui le bombardent et assassinent ses enfants.

 

Or tous les dirigeants politiques français, savent qu’en condamnant l’Etat d’Israël, ils créent un climat favorable, une complaisance, une impunité de fait, aux crimes antisémites. Mais ils font semblant de penser que ça n’a rien à voir. Ils s’aveuglent en espérant qu’on n’y verra que du feu.

Avec le gouvernement Macron, le même couplage d’indignation contre l’antisémitisme et de condamnation systémique de l’Etat d’Israël , se vérifie plus que jamais. Pour rappel le président et son Premier ministre ont annulé tour à tour leur visite officielle en Israël après que l’assassinat de Mireille Knoll les eût tant indignés. Ceci, alors que Macron fut le premier homme politique à déclarer en France que l’antisionisme est le masque de l’antisémitisme. Mais une fois au pouvoir, il renoue avec cet odieux couplage.

Il faut donc comprendre à travers cet énième épisode d’indignation de la classe politique, que la communauté juive ne pèsera pas lourd devant la priorité absolue des gouvernements de contenir les explosions ethniques qui guettent les banlieues de France. Aucun gouvernement français n’a d’autre priorité que celle-ci, et il faut s’y résigner.
L’autre option c’est de comprendre que la France deviendra peu ou prou un pays arabe dans les années à venir, et qu’il faudra la quitter, la mort dans l’âme mais la quitter quand même, comme nous avons quitté tous les pays arabes. Par chance, pour la première fois dans l’histoire du peuple juif, nous avons un pays dont la loi fondamentale dispose qu’il est le pays de tous les juifs.

Jusque là, j’avais toujours pensé que la diaspora était indispensable à l’existence du peuple juif.

Marco Koskas

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