Brigitte, Incarnation parfaite de la femme française. Par Eric Zemmour

Je me souviens d’une silhouette blonde en costume d’officier qui entre à l’Élysée sous l’œil interloqué et goguenard du général de Gaulle.

Je me souviens d’un petit village de pêcheurs du nom de Saint-Tropez.

Je me souviens de « Je n’ai besoin de personne en Harley-Davidson ».

Je me souviens des initiales BB.

Je me souviens du regard sidéré de Jean Gabin devant sa jupe qui remonte.

Je me souviens de sa voix gouailleuse de titi parisien.

Je me souviens de son regard à la fois charmeur et insolent.

Je me souviens de ses moues d’enfant boudeur.

Je me souviens d’une danse déchaînée dans une boîte de jazz.

Je me souviens d’une affiche qu’elle partageait avec Claudia Cardinale, la beauté blonde et la beauté brune.

Je me souviens de : « Madame Bardot rapporte plus de devises à la France que la Régie Renault ».

Je me souviens des Américains en pâmoison.

Je me souviens de : « Je n’aime pas le cinéma ».

Je me souviens de : « Je préfère les animaux aux hommes ».

Je me souviens de nos conversations, au cours desquelles elle m’a sensibilisé, plus que n’importe quel militant, à la cause animale.

Je me souviens des conseils qu’elle m’a prodigués pendant ma campagne présidentielle.

Je me souviens de son refus farouche et viscéral de l’islamisation du pays.

Je me souviens de cet air magnifiquement effronté face à tous les Tartuffes qui lui donnaient des leçons de morale.

Je me souviens d’une femme libre qui se moquait des féministes.

Je me souviens de Delon, Belmondo et de tous les hommes qui lui faisaient escorte.

Je me souviens.

Je me souviendrai toujours, au fond de ma mémoire et de mon cœur, de cette incarnation parfaite de la femme française.‌‌

‌‌© Eric Zemmour

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2 Comments

  1. Elle a été la coqueluche des années 60. Je me souviens avoir demandé à ma mère de me coudre sa fameuse robe avec dentelle sur les manches trois-quart et au cou. Toutes les filles de Marrackech la portaient en Rouge et dentelle blanche. Moi je la voulais jaune et dentelle blanche…écolière à peine. Enfin, elle a laissé son empreinte sur l’art, la femme et sa sensualité.

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