

Quatre-vingts ans de refus montrent qu’il n’existe aucun dirigeant palestinien modéré. Aucun n’a encore véritablement reconnu la légitimité d’Israël en tant qu’État juif souverain.
Un élément qui me laisse profondément sceptique est le fantasme selon lequel, dans deux ans, ou lorsque l’autorité de transition gouvernant Gaza sera censée se retirer, un groupe de « Palestiniens modérés et technocrates » émergera, prêt à prendre les rênes.
On a très peu croisé de modérés palestiniens au cours du siècle dernier. Ils existent sans doute — un marchand de tabac à Gaza, un mercier à Ramallah — mais ils sont aussi rares dans la vie politique palestinienne que les tigres de Tasmanie.
Dès l’instant où Israël a déclaré son indépendance en 1948, ses ennemis arabes ont cherché à l’anéantir, d’abord par la guerre conventionnelle, comme en 1948, 1967 et 1973, puis par la création d’un mouvement nationaliste palestinien qui a transformé le terrorisme en vocation politique.
Aucune des factions palestiniennes qui se sont succédé depuis lors, même celles que l’Occident naïf s’obstine à qualifier de « modérées », comme l’Autorité palestinienne (AP), n’a jamais été sincère dans sa volonté de paix. Elles persistent à nier la souveraineté juive, à rejeter le droit d’Israël à exister et à mener une guerre implacable, tant sur le plan physique que psychologique et politique. Toutes les prétendues réformes ou tentatives de modération n’ont été que poudre aux yeux, et de surcroît l’œuvre d’illusionnistes de seconde zone.
Lorsque les Nations Unies (ONU) votèrent en 1947 le plan de partage de la Palestine mandataire britannique, les dirigeants juifs l’acceptèrent. Les dirigeants arabes – le terme « palestinien » n’étant pas encore entré dans son sens moderne à l’époque – le refusèrent.
Il ne s’agissait pas d’un simple rejet d’un projet de l’ONU. C’était un rejet fondamental de l’idée même d’une entité politique juive souveraine — en principe et en pratique — au sein de la terre ancestrale du peuple juif. Ce rejet demeure à ce jour le noyau idéologique de la politique palestinienne. Il explique pourquoi, après 80 ans, elle n’a bâti que des griefs.
Après ce rejet initial, aucune direction palestinienne véritablement « modérée » acceptant un État juif n’a jamais émergé. Pendant des décennies, la communauté internationale – et parfois même des dirigeants israéliens – ont tenté de ranger de force les figures palestiniennes dans l’étiquette de « modérés », malgré leur rejet et leur esprit de revanche inchangés.
En 1964, l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) a été fondée, avec le soutien des Soviétiques, dans le but de poursuivre la destruction d’Israël par une violence perpétuelle déguisée en lutte nationaliste post-coloniale.
Yasser Arafat, son président retors, était aussi rusé que méprisable. Il a dupé à maintes reprises l’Occident crédule avec des déclarations mielleuses sur les négociations et la solution à « deux États », tandis que sa charte continuait de rejeter la légitimité d’Israël, d’exiger le « retour » de toute la Palestine et d’insister sur un « droit au retour des réfugiés » qui anéantirait la souveraineté juive.
Arafat et son entourage comprirent que la légitimité internationale exigeait un changement de façade. Aussi, outre Arafat lui-même, ils revêtirent-ils des costumes d’affaires, organisèrent-ils des sommets et perfectionnèrent-ils l’art du mensonge bilingue : prônant la modération en anglais et le martyre en arabe. Ainsi commença la grande mascarade du terrorisme en costumes de laine sur mesure.
Les prétendus dirigeants palestiniens modérés n’ont jamais été modérés sur la question essentielle : le droit de l’État juif à exister et à se défendre. Leur réponse a toujours été un « non » catégorique.
La principale avancée, en apparence seulement, fut celle des accords d’Oslo de 1993. La transformation de l’OLP en Autorité palestinienne fut saluée comme un événement historique. En réalité, il ne s’agissait que d’une opération de façade. L’Autorité palestinienne n’était autre que l’OLP en costume. Troquer les treillis contre des tenues de ville fut un coup de maître – un coup que le président syrien Ahmed al Shaara imite aujourd’hui pour dissimuler son propre passé terroriste.
Oui, l’Autorité palestinienne a « reconnu » Israël, mais de façon superficielle. Elle n’a jamais accepté la légitimité d’Israël en tant qu’État juif souverain, ce qui explique l’échec des négociations frontalières. L’Autorité palestinienne ne souhaitait aucune frontière, seulement une domination « du fleuve à la mer ». Quelques années plus tard, les Palestiniens ont déclenché la Seconde Intifada, expression la plus authentique de leurs convictions.
Même Salam Fayyad, figure emblématique du pragmatisme palestinien en Occident et Premier ministre de l’Autorité palestinienne de 2007 à 2013, s’est révélé être une illusion. Loué comme technocrate, bâtisseur d’institutions et réformateur prônant la non-violence, Fayyad a pourtant lui aussi rejeté toute véritable coexistence fondée sur la souveraineté juive. Il a su donner une apparence bureaucratique à l’État sans jamais modifier le dogme sous-jacent de la négation. Il s’agissait, une fois de plus, d’une modération de façade, et non d’une véritable approche.
Parallèlement, l’Autorité palestinienne continue de verser des allocations à des terroristes qui assassinent des Juifs, une politique qu’elle prétend publiquement avoir abolie mais qu’elle perpétue en secret. La persistance de cette pratique grotesque soulève une question évidente : pourquoi l’Occident continue-t-il de tolérer le mensonge de la modération palestinienne ?
La réponse réside dans un besoin psychologique occidental. L’appétit de l’Occident pour la paix — ou du moins pour l’apparence de la paix — est si vorace qu’il invente de toutes pièces un partenaire palestinien, fruit de ses vœux pieux. Les diplomates occidentaux désirent tellement qu’Israël puisse faire la paix avec quelqu’un qu’ils sont prêts à jouer la comédie.
L’Autorité palestinienne le comprend parfaitement et n’en croit pas sa chance. Quelques formules apaisantes en anglais, accompagnées de diatribes en arabe, et les canaux d’aide étrangère s’ouvrent. Les villas à Ramallah s’agrandissent ; les fantasmes à Bruxelles se nourrissent.
Il convient de souligner que l’étiquette de « modéré » est une construction occidentale, et non une auto-déclaration palestinienne. Ni l’Autorité palestinienne ni le Hamas ne se considèrent comme modérés ou extrémistes ; ils s’opposent simplement à l’existence d’Israël par conviction. Point d’introspection, point de réflexion morale ; seulement la guerre perpétuelle pour anéantir l’État juif.
La presse internationale, quant à elle, raffole de ses manichéismes moraux – héros et méchants, victimes et oppresseurs – réduisant le conflit le plus insoluble au monde à un scénario de bande dessinée. Ironie tragique, la couverture médiatique occidentale de la guerre à Gaza a elle-même démontré son incapacité à distinguer le bien du mal.
Une direction palestinienne véritablement modérée partirait d’une réalité : Israël existe, a le droit d’exister en tant qu’État juif souverain, et défendra ce droit avec une détermination sans faille. Ce serait le point de départ de la diplomatie, et non une concession arrachée à son terme.
Au lieu de cela, les dirigeants palestiniens ont traité chaque négociation comme une pause tactique, un répit entre deux attaques, une parenthèse diplomatique dans une campagne de rejet qui dure depuis un siècle. Les chancelleries occidentales tombent systématiquement dans le panneau, confondant obstination et dignité, et duplicité et nuance.
Ce refus a un coût exorbitant, et ce sont les Palestiniens qui en ont payé le prix fort : perte de crédibilité, de prospérité et absence d’État. Israël ne reconnaît aucune entité palestinienne apte à gouverner Gaza, non par arrogance, mais par expérience, et parce qu’il n’en existe aucune. Les dirigeants palestiniens sont corrompus, fanatiques et complaisants dans leur rôle de victimes.
La vérité, c’est que la « modération » palestinienne n’a jamais été qu’un vernis stratégique. Les ministres des Affaires étrangères qui s’extasient sur une « Autorité palestinienne revitalisée » ou un « processus à deux États réformé » n’ont aucune idée de ce dont ils parlent.
L’Occident invoque la « réforme » sans la définir, la « paix » sans conditions préalables et la « souveraineté » sans responsabilité. Tant que les Palestiniens ne reconnaîtront pas la souveraineté juive comme une vérité fondamentale – non pas une position négociable, ni une simple courtoisie diplomatique, mais un fait moral et historique –, ils resteront exclus de tout processus de paix, aussi élégant soit le langage dont ils dissimulent leur illusion.
© Nachum Kaplan

Il ne manque que macron sur la photo de cette bande de mafieux.