Le véritable vainqueur de la guerre de Gaza. Par Andrew Fox

Andrew Fox

Le Qatar a le vent en poupe

Malgré l’annonce de Trump, il semble assez clair que la guerre de Gaza n’est pas terminée. L’accord de cessez-le-feu de Trump ne fait que la suspendre, le temps qu’elle se transforme en un conflit géopolitique d’un autre type.

La nature même des guerres modernes rend souvent difficile de déclarer victoire ou défaite. Prenons l’exemple d’Israël : il a remporté tous les combats à Gaza, tué des dizaines de milliers de membres du Hamas, et la guerre du 7 octobre, plus vaste encore, lui a conféré une sécurité militaire plus grande qu’elle ne l’a été depuis des décennies. Pourtant, sa réputation internationale est entachée, il est isolé diplomatiquement, le soutien international (y compris celui des Démocrates américains) a disparu, et Israël et les Israéliens peuvent s’attendre à des ennuis juridiques où qu’ils aillent, sous quelque forme que ce soit. Les Israéliens en vacances seront confrontés à des poursuites judiciaires malveillantes, les équipes sportives israéliennes seront interdites, et certains responsables politiques israéliens ne pourront pas voyager librement à l’étranger. La situation est désastreuse et dangereuse.

Le Hamas a subi une défaite militaire et ses alliés l’ont contraint à livrer les otages. Pourtant, la cause palestinienne est au sommet de la gloire internationale, Israël est un quasi-paria, le Hamas reste au pouvoir dans les zones de Gaza abandonnées par Tsahal et a l’occasion de préserver son pouvoir et son influence à Gaza à l’avenir. Il considérera tout cela comme un succès.

Au milieu de la fumée et des décombres de Gaza, un vainqueur inattendu a émergé loin du champ de bataille : le Qatar. Tandis qu’Israéliens et Palestiniens payaient le prix fort de la guerre, les dirigeants qataris ont su transformer le chaos en opportunité, démontrant leur sens stratégique et renforçant leur influence et leur prestige. Cela peut paraître paradoxal. Comment une petite monarchie du Golfe, qui finance ouvertement le Hamas, a-t-elle pu se voir couronnée artisane de la paix et actrice du pouvoir ? La réponse réside dans le double jeu habile du Qatar, qui exploite la diplomatie des otages, l’influence médiatique et les alliances occidentales pour retourner le conflit de Gaza à son avantage.

© Andrew Fox

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3 Comments

  1. Le Qatar grand vainqueur, c’est malheureusement vrai. Mais si on évoque à juste titre le double jeu parfaitement réussi de cette dictature féodale, corrompue et corruptrice, il ne faut pas oublier les « victimes consentantes » à savoir l’Occident et notamment les Etats-Unis. C’est le président Trump en voulant de toute force un « deal » – et le prix Nobel – qui a fait de ce pays, grand financier du terrorisme et soutien indéfectible du Hamas, un interlocuteur « sérieux », voir un « médiateur ». Si Israël a récupéré, et c’est heureux, les derniers otages vivants, il risque dans l’avenir de payer un prix très élevé.

  2. Cette analyse me semble erronée, les occidentaux sont bien plus intelligents que certains pourraient le penser, la preuve toute la puissance quelque part est actuellement entre leurs mains, et l’extrapolation une fiction. C’est eux n’en doutons pas qui manipulent le petit Qatar. Quand aux Israéliens, ils sauront consolider leur essentiel succès.

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