Par Joel Hanhart


« J’ai tout fait pour protéger le peuple d’Israël. »
Ces mots, Matan Abergil les murmura avant de mourir à dix-neuf ans, une grenade serrée contre sa poitrine. Ils viennent d’être révélés par les services israéliens qui enquêtent sur le déroulement des terribles journées d’octobre, il y a presque deux ans.
Le 7.10.2023, jour de Sim’hat Torah, le Sergent Matan Abergil combattait près du kibboutz Nir Am. Sept soldats du bataillon 13 de Golani étaient piégés dans leur véhicule blindé, face à plus de cinquante terroristes du Hamas qui les assaillaient de toutes parts. Le véhicule avait déjà été touché par un tir de RPG, ses systèmes de communication détruits.
Soudain, une première grenade pénétra dans l’habitacle. Elle ne détona pas. Puis vint la seconde. Matan la vit, comprit qu’il n’y avait pas le temps de la rejeter. Alors il se retourna, l’attira contre lui et prit l’explosion en pleine poitrine. Pendant neuf minutes, gravement blessé, il put voir ses six frères d’armes saufs autour de lui. Puis il s’éteignit. Sans son sacrifice, aucun d’eux n’aurait survécu.
Ce même jour, à quelques kilomètres, Aner Shapiro, vingt-deux ans, non armé, se trouvait dans un abri anti-bombes près de Re’im avec vingt-sept civils fuyant le massacre du festival Nova. Quand les terroristes s’approchèrent, Aner se posta à l’entrée et cria : « Ne vous inquiétez pas ! Je suis soldat, mes camarades sont proches, je suis là. Tout ira bien. »
Sept fois de suite, il attrapa des grenades à mains nues et les renvoya dehors avant qu’elles n’explosent! À chaque fois, moins de trois secondes pour réagir, sans savoir combien de temps les terroristes avaient tenu les grenades avant de les lancer. La huitième le tua. Sur les vingt-sept personnes dans l’abri, seules sept survécurent – grâce à lui.
Messirout nefech, don de soi!
Le 26 juillet 2006, au cœur des combats de Bint Jbeil au Liban, le Major Roi Klein vit une grenade tomber entre lui et ses deux soldats. Le temps se figea. Il cria « Grenade ! » puis se jeta dessus en récitant le Chema Israël. Son corps absorba l’explosion. Après l’explosion qui le blessa mortellement, il trouva encore la force de crier à la radio : « Klein est mort ! Klein est mort ! » puis ordonna aux soldats venus le secourir de s’occuper d’abord d’un autre blessé. Il remit ensuite sa radio codée à un officier qui prit le commandement. Puis il mourut.
Le 11 février 1954, Nathan Elbaz, jeune immigrant marocain de vingt-et-un ans arrivé en Israël par l’Aliyat HaNoar après la création de l’État, démontait des grenades avec un camarade lorsque l’une d’elles s’activa entre ses mains. Dans l’instant qui suivit, il comprit qu’il ne pourrait la lancer sans tuer ses amis postés autour de lui. Alors il s’éloigna en courant et la serra contre sa poitrine. L’explosion le tua. Eux survécurent.
En cette veille de Kippour, puissions-nous être inspirés par la grandeur de ces hommes. Qu’ils intercèdent pour le peuple d’Israël !
Hy »d.
© Joel Hanhart

Que l âme de ces heros repose en paix .
C’est grâce au courage de ces hommes que vit Israël. Que leur mémoire soit bénie.