
Comment argumenter face aux personnes qui réfutent l’existence de la Shoah ou qui minimisent le génocide de près de six millions de Juifs en Europe? En Pologne, le mémorial du camp d’extermination d’Auschwitz-Birkenau vient de développer une plateforme numérique pour lutter contre la désinformation.
« Le Zyklon B ne servait que pour désinfecter le camp de concentration »; « les cheminées du camp n’ont jamais fonctionné »; « les crématoriums n’auraient jamais pu brûler autant de corps »…
Voilà le type de propos négationnistes de plus en plus décomplexés sur les réseaux contre lesquels entend lutter le projet « Stop Denial » (en anglais). Il s’agit d’un mode d’emploi des comportements à adopter face aux contenus niant l’existence de la Shoah, dont on commémore cette année les 80 ans de la fin.
Ces discours sont de plus en plus nombreux, observe dans le 12h30 Bartosz Bartyzel, le porte-parole du mémorial d’Auschwitz-Birkenau: « Il y a quelques années, la désinformation et les théories négationnistes étaient de niche et restaient confinées à certains groupes bien précis. Mais elles atteignent de plus en plus le grand public. Je pense que c’est à nous tous, collectivement, de lutter contre », déclare-t-il.
Argumentaire prêt à l’emploi
Le protocole est simple: lorsque l’on tombe sur ce genre de contenu, il suffit de se référer au site internet du mémorial qui apporte une réponse documentée toute prête aux arguments négationnistes les plus courants, que l’internaute n’a plus qu’à copier-coller.
« Je ne pense pas qu’il soit possible de convaincre les négationnistes eux-mêmes », concède Bartosz Bartyzel. « Mais le problème, c’est que des personnes qui n’ont pas de connaissances sur le sujet sont vulnérables et peuvent finir par croire à une fausse version de l’histoire », note-t-il.
Des initiatives comme celles-ci semblent plus que nécessaires, à l’heure où les témoins du génocide s’éteignent et que le conflit entre Israël et Gaza occasionne une recrudescence du discours antisémite sur les réseaux sociaux.

Il était temps mais: ni oubli ni pardon, jamais.