L’épisode, méconnu, a été rappelé fin juillet par son petit-fils Aurélien Veil sur le réseau X

En 1952, sept ans après sa libération du camp d’Auschwitz, Simone Veil adressa une lettre au directeur de Siemens pour réclamer le paiement des six mois de travail forcé qu’elle avait effectués dans le camp de Bobrek, satellite d’Auschwitz.
L’épisode, méconnu, a été rappelé fin juillet par son petit-fils Aurélien Veil sur le réseau X. Âgée alors de 25 ans, l’ancienne déportée y demandait le « rattrapage » de ses salaires et, dans un trait d’humour noir, proposait de venir visiter l’usine « en tant qu’ancienne ».
Bobrek, où elle avait été envoyée après la sélection à Auschwitz, abritait une usine Siemens utilisant des déportés comme main-d’œuvre. Cette lettre, conservée et présentée lors d’une exposition à l’Hôtel de Ville de Paris en 2021, illustre à la fois la lucidité et l’ironie mordante de Simone Veil face à ses anciens bourreaux.
Comme dans d’autres sites industriels du IIIe Reich, l’entreprise utilisait la main-d’œuvre concentrationnaire, dans des conditions inhumaines et sans rémunération. Après la guerre, Siemens a reconnu avoir recouru au travail forcé, mais sans réparation financière individuelle systématique.
C’est la 3e dimension du complexe concentrationnaire nazi: outre l’internement et l’extermination, l’exploitation du travail forcé au bénéfice de l’économie 🇩🇪.
— Aurélien Veil (@AurelienVeil) July 31, 2025
À Auschwitz elle concernait les Juifs de 18 à 40 ans qui n’étaient ainsi pas envoyés immédiatement à la chambre à gaz.
Le courrier envoyé à Siemens par ma grand-mère a été conservé. Elle y fait preuve d’une réelle facétie où je la reconnais bien: elle propose, en tant que ‘Ancienne’, de visiter l’usine Siemens locale.
— Aurélien Veil (@AurelienVeil) July 31, 2025
Le courrier était présenté à l’exposition de l’Hôtel de Ville de Paris en 2021. pic.twitter.com/SejO3ZGLHd
— Aurélien Veil (@AurelienVeil) July 31, 2025

Merci pour cet article
Quelle femme admirable
Elle a mené toute sa vie le combat contre l’ignorance
et pensait toujours à la shoah
même au moment de mourir
Nous ne l’oublierons jamais
Ce pourrait être drôle si le fond n’était pas si tragique.
Et quelle leçon de dignité.
Que sont les hommes et femmes politiques devenus? A-t’on irrémédiablement brisé tous les moules?
PS : quelle fut la réponse de Siemens?