Paul Germon. Andalousie et Israël : deux poids, deux mesures ?

« Donc je suis pour une Andalousie libérée des usurpateurs espagnols, de Cordoba à Malaga, de Séville à Grenade ! Ces terres ont été prises aux Arabes par la force, alors qu’elles leur ont appartenu pendant sept siècles ! »

Cette déclaration, provocatrice, ferait bondir n’importe quel responsable politique espagnol. Et pourtant, elle s’inscrit dans la même logique idéologique que celle que bien des gouvernements — notamment l’Espagne actuelle — appliquent contre Israël.

Pourquoi donc, le gouvernement espagnol, si prompt à condamner Israël et à reconnaître « l’État de Palestine », ne se pose-t-il jamais la question de la légitimité de sa propre souveraineté sur l’Andalousie ?
Pourquoi glorifier la mémoire d’al-Andalus tout en niant celle de Sion ?

📜 Histoire comparée
• L’Andalousie fut conquise par les musulmans au VIIIe siècle, et ils y établirent une civilisation brillante, certes, mais issue d’une conquête armée, jusqu’à la Reconquista chrétienne du XVe siècle.
• Israël, de son côté, est la terre historique du peuple juif, où il a connu la souveraineté plus d’un millénaire avant l’arrivée de l’islam.
Chassé par Rome, le peuple juif a conservé son identité, sa langue, sa foi et son lien charnel avec cette terre, jusqu’à y revenir au XXe siècle — non par la guerre de conquête, mais par l’exil inversé.

⚖️ Deux récits, deux traitements

Ce que l’Espagne a reconquis par les armes, elle le considère comme un droit absolu.
Ce que le peuple juif a retrouvé par l’histoire, le travail, et la résilience, elle le nie comme une colonisation.

On ne cesse de vanter l’Andalousie musulmane comme un « modèle perdu », mais on diabolise Israël comme un « État de trop ».

Il est donc parfaitement légitime de poser la question : Pourquoi l’Andalousie ne serait-elle pas rendue au monde arabo-musulman si l’on suit la logique que l’Espagne applique à Israël ?

🌍 L’absurdité révélée

Évidemment, personne ne propose sérieusement de « libérer » Séville ou Cordoue au nom d’un héritage musulman.
Mais refuser aux Juifs ce qu’on glorifie pour d’autres peuples est incohérent, injuste et dangereux.

On ne peut pas pleurer al-Andalus et exiger la fin d’Israël.
On ne peut pas réclamer justice historique pour les uns et l’effacement historique des autres.

🕯️ Israël n’est pas un accident

Israël est le retour d’un peuple indigène sur sa terre.
Son existence n’efface pas les Palestiniens, mais elle ne doit pas s’effacer pour eux.

L’Espagne, si prompte à se faire le chantre des causes tiers-mondistes, ferait bien de regarder sa propre histoire avant de donner des leçons de légitimité.

L’histoire n’est pas un récit à géométrie variable.
Elle ne se plie pas aux humeurs idéologiques.
Elle se constate.

Et Israël est un fait historique, moral, et irréversible.

© Paul Germon

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4 Comments

  1. L’Espagne à en effet chassé les arabes au 15eme siècle. Mais je suis surpris que vous ne parliez pas d’Isabelle la catholique qui en 1492 a également viré les juifs ne voulant pas se convertir. Je considère cette période comme très importante.

  2. Merci Cher paul pour ce texte d une logique imperturbable!!!In bonheur de logique à officiel à mes voisins ici en Espagne hostile…,merci à toi de l avoir dit!

  3. Comme « beaucoup » d’autres Occidentaux la « cruelle » Espagne est dans une « grave » dérive spirituelle… ne croyez pas qu’ils ne crachent « leur venin » « que » contre Israël.

    Les Occidentaux sont de « très » grande cruauté entre eux… j’en ai fait les frais et je ne suis « pas la seule ».

    💫♥️🌺🇮🇱🌷🖐️⭐💃

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