Georges Perec. Cinquante choses qu’il ne faudrait tout de même pas oublier de faire avant de mourir

En novembre 1981, Georges Perec dans l’émission “Mi-fugue mi-raisin“, proposait sa liste de “cinquante choses qu’il ne faudrait tout de même pas oublier de faire avant de mourir”…

Georges Perec le 27 novembre 1978, jour de l’obtention du prix Médicis pour “La vie mode d’emploi”• Crédits : Ulf Andersen – Getty

On connaît le goût de Georges Perec pour les listes. Dans les « Notes concernant les objets qui sont sur ma table de travail », texte publié dans Les Nouvelles littéraires en 1976, puis repris à titre posthume dans Penser / Classer, il soulignait : « rien ne semble plus simple que de dresser une liste, en fait c’est beaucoup plus compliqué que ça n’en a l’air : on oublie toujours quelque chose, on est tenté d’écrire etc., mais justement, un inventaire, c’est quand on n’écrit pas etc. ». 

Ce n’est pas lui qui avait choisi le sujet de l’énumération qu’il établit ici, mais son camarade de l’Oulipo Jacques Bens, pour une séquence de l’émission de Bertrand Jérôme et Françoise Treussard « Mi-fugue mi-raisin ». L’exercice était le suivant : faire l’inventaire des Cinquante choses qu’il ne faudrait tout de même pas oublier de faire avant de mourir. Nous étions en novembre 1981, et Perec s’était prêté au jeu avec grand sérieux, bien qu’il n’ait compilé « que » trente-sept voeux. Parmi eux : faire une promenade sur les bateaux-mouches, boire du rhum trouvé au fond de la mer (comme le capitaine Haddock dans Le Trésor de Rackham Le Rouge), apprendre le métier d’imprimeur, faire une ascension en ballon, ranger une fois pour toute sa bibliothèque, aller aux îles Kerguelen, écrire pour de tout petits enfants… 

On se projette, à l’écouter, et l’on a immédiatement envie de composer sa propre liste, de la même façon que la lecture des Je me souviens (1978) invitait irrépressiblement à prendre la plume pour se souvenir à son tour. Un très beau moment de radio, teinté hélas a posteriori d’une dimension mélancolique : l’écrivain devait mourir quelques semaines plus tard, emporté par un cancer du poumon, le 3 mars 1982. 

  • Par Bertrand Jérôme, Françoise Treussard et Jacques Bens 
  • Avec Georges Perec 
  • Réalisation Claude Chebel
  • Extrait : Mi-fugue mi-raisin – Georges Perec, Les cinquante choses qu’il ne faut tout de même pas oublier de faire avant de mourir (1ère diffusion : 14/11/1981)
  • Archive Ina-Radio France

https://www.franceculture.fr/emissions/les-nuits-de-france-culture/nuit-de-l-oulipo-2-2-2-9-cinquante-choses-qu-il-ne-faut-pas-oublier-de-faire-avant-de-mourir-par-georges-perec

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