Horreurs et exactions attribuées à l’OLP et aux groupes palestiniens au Liban. Par Nicolas Carras

L’OLP et certains groupes palestiniens présents au Liban sont responsables de multiples violences et atrocités qui ont profondément marqué la région. Parmi les exactions les plus notoires figurent les massacres de civils chrétiens, notamment à Damour en janvier 1976, où entre 300 et 500 habitants furent tués de manière barbare — femmes violées, enfants assassinés, certains brûlés vifs dans des églises — dans une opération menée par le Fatah, Saiqa et d’autres factions palestiniennes alliées à des groupes islamo-gauchistes libanais.

D’autres attaques similaires ont visé des villages et quartiers chrétiens du Sud- Liban, s’inscrivant dans un climat de revanche et d’impunité. Par ailleurs, l’OLP utilisait le Sud-Liban comme base pour lancer des roquettes et organiser des incursions contre Israël, provoquant des représailles israéliennes.

En interne, l’OLP n’a pas hésité à réprimer violemment ses opposants, qu’ils soient palestiniens dissidents ou libanais, par des prisons secrètes, assassinats et tortures. La présence armée palestinienne a également contribué à la radicalisation des milices chiites et chrétiennes libanaises, notamment la montée d’Amal, qui a combattu l’OLP avec une extrême brutalité lors de la « guerre des camps » (1985– 1988).

Ces violences et erreurs stratégiques ont mené à l’intervention israélienne de 1982, justifiée en partie par la volonté d’éliminer la menace de l’OLP à Beyrouth.

Avec les massacres de Sabra et Chatila (septembre 1982) commis par les milices chrétiennes phalangistes libanaises — pour rappel, la commission israélienne Kahan a toutefois conclu à une responsabilité indirecte d’Israël pour n’avoir pas empêché ces exactions, et Ariel Sharon, alors ministre de la Défense, a été contraint de démissionner de ce poste.

Au final, ces exactions ont profondément entamé la légitimité de l’OLP, tant auprès des populations libanaises que palestiniennes au Liban, ternissant durablement son image régionale malgré son combat pour la cause palestinienne.

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Face à cette histoire lourde de violences, l’aveuglement d’une partie des intellectuels français a été frappant. Au nom d’un tiers-mondisme romantique ou d’un anti-impérialisme abstrait, certains ont idéalisé l’OLP et sa figure tutélaire, Yasser Arafat, jusqu’à en faire un symbole quasi mythique de la « résistance », en passant sous silence les crimes, les dérives autoritaires et les stratégies cyniques. Gilles Deleuze lui-même a pu tenir des propos élogieux sur Arafat (« Grandeur de Yasser Arafat »*), comme si la cause suffisait à absoudre les moyens. Le paradoxe est d’autant plus fort qu’Arafat a été consacré sur la scène internationale par un prix Nobel de la paix, et célébré en France par de nombreux responsables politiques, médias et milieux culturels.

Cette fascination révèle moins la réalité du Proche- Orient que les projections idéologiques occidentales : un besoin de héros, fût-il construit sur un déni des faits, et une difficulté persistante à regarder en face la complexité tragique et les violences internes du camp que l’on prétend défendre.

Notes

*Un texte de Deleuze de 1983. À lire absolument afin de se rendre compte de l’ignominie de cet intellectuel de gauche concernant Israël.

© Nicolas Carras

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