« Le Monde et Libé » rivalisant d’infâmie à son encontre, le premier titrant sur ces Brigitte « Trente ans de sympathie pour l’extrême droite » et glosant ad nauseam: « Cinq fois condamnée pour des propos racistes, l’actrice, dont sa fondation a annoncé la mort dimanche 28 décembre, fut une compagne de route du clan lepéniste, la seule vedette à assumer ses idées d’extrême droite » et le deuxième sur « une furie d’extrême droite xénophobe et raciste », TJ rappelle, via Geneviève Leloup, que Brigitte Bardot « a fait bien plus pour les femmes que ces féministes de pacotille d’aujourd’hui », et notre amie Michèle Chabelski lui rendant au nom de nous toutes un hommage appuyé:
« Faut que je le dise quand même.
Quand je pense à Brigitte Bardot, je ne pense pas au cinéma.
Je ne pense pas aux animaux.
Je ne pense pas à Saint Tropez ni à la Madrague.
Non.
Je pense à moi.
À toute les choses que j’ai vues, enviées, faites, copiées, consciemment ou pas.
J’ai 13 ou 14 ans.
Des cheveux fins, frisottés, châtain foncé.
Je m’en fous.
Je veux les laisser pousser.
Et puis les crêper,
Faire une espèce de choucroute quoi..
Crêper tes cheveux? Non mais ça va pas glapit ma mere.
Si. Ça va bien.
Dame! Tout le monde se crêpe les cheveux, les tord à la va-vite dans une espèce de fouillis capillaire qui donne l’air de sortir de son lit , après une bonne demi journée passée devant la glace.
La faute à qui?
J’ai 14 ou 15 ans.
Je veux une jupe large. En Vichy.
Gonflée d’un jupon passé dans l’amidon.
Dansant à chacun de mes pas.
Accompagnée d’une paire de chaussures appelées rock and roll.
Ce sont des ballerines colorées entourées d’un élastique qui se détend quand on les enfile.
Copiées sur les ballerines Repetto des vraies danseuses.
J’ai enfilé un petit chemisier blanc sans manches sur ma grande jupe.
Il faut maintenant convaincre maman de me laisser charbonner mes yeux d’un trait d’eye-liner noir.
Ils sont déjà sombres, je plaide. Ça ne changera pas grand chose.
Ca reste interdit.
Je m’en fous. Je me maquille en douce chez une copine,
Je me démaquille presto avant de rentrer, des traînées noires sous les yeux signent mon forfait.
La faute à qui?
Et puis je grandis.
Bardot rencontre la célébrité.
La liberté aussi.
D’exercer le pouvoir de son insolente et incandescente féminité.
Sa grâce, sa flamboyante beauté , la fièvre de ses yeux, le miel de sa voix,la céleste splendeur de son corps de danseuse, brulé du feu d’un erotisme torride feront succomber la moitié du pays. L’autre moitié est deja morte.
Elle est libre, exaltée, rieuse, son âme est fraiche, son corps brulant, elle aime les hommes l’amour, la danse..
Deux yeux sont très insuffisants pour emmagasiner ces images, ces reportages
Mais la mémoire est un muscle ductile .
Elle se plie pour stocker ces photos d’une femme impudique parfois, audacieuse souvent, auréolée d’une couronne d’étoiles qui dansent autour d’elle.
Elle change l’axe du monde et dévoile un univers où la femme choisit, décide, se fait plaisir, aime désire, s’en va..
J’ai 18 ans.
On pique des ordonnances à l’hôpital où sévissent nos copains étudiants en médecine..
La pilule !!!!
L’amour à volonté, au choix, l’amour sage aussi bien sûr, mais l’amour choisi à deux, l’érotisme rôde, la morale???
Quelle morale ?
On fait du mal à qui?
Et là encore.
La faute à qui ?
Pas de larmes.
Pas d’adieu.
Une page française de tourne.
Il y a eu un avant.
Il y aura un après.
A star is dead.
Mais Brigitte est éternelle, ce morceau de France ne mourra jamais.
Brigitte est un mythe
Une créature céleste.
Un morceau d’histoire s’est écrit avec elle.
Je t’embrasse Brigitte, »
© Michèle Chabelski

Oui toute une histoire de liberté, nous embrassons Brigitte et nous lui disons Adieu.