Ce soir, en Israël, la flamme de la huitième bougie s’élève, droite et vibrante, comme une affirmation lumineuse contre toutes les ombres du monde. Elle n’est pas seulement la dernière étincelle d’une fête ; elle est l’apothéose d’un mouvement intérieur, le couronnement d’un combat millénaire : celui de la lumière face à l’obscurité, du sens face au vide, du courage face à l’adversité.
Chaque soir, une flamme nouvelle a rejoint les précédentes. Et ce geste simple, répété, a construit un brasier d’espoir. Cette progression, lente et déterminée, nous
nous enseigne quelque chose : la lumière n’éblouit pas d’un seul coup. Elle se conquiert. Elle s’accumule. Elle se transmet.
La huitième bougie est celle qui transcende. Elle ne se contente plus d’éclairer les maisons ; elle cherche l’horizon. Elle rappelle que la lumière n’appartient pas seulement au passé, aux miracles racontés, mais qu’elle éclot dans le présent, dans les gestes de solidarité, dans les rêves tenaces, dans les voix qui s’élèvent pour dire nous sommes encore là.
En Israël, ce chandelier rayonne dans un paysage tissé d’histoire et d’avenir. Chaque étincelle est un rappel du lien entre le sol
qu’on foule et l’espérance qui guide. Ici, la lumière n’est pas symbole abstrait : elle prend racine dans des familles réunies, des chants dans les ruelles, des enfants qui observent la lueur danser sur leurs visages émerveillés.
Mais il y a davantage encore. La huitième bougie, c’est l’invitation à dépasser le simple souvenir des miracles anciens pour devenir, nous aussi, créateurs de lumière. Elle murmure que la flamme n’est pas faite pour être seulement contemplée, mais prolongée : dans les actes, dans les paroles, dans l’engagement à rendre le monde moins sombre.
Ce soir, en Israël, la hanoukia nous rappelle que la lumière s’agrandit lorsqu’on la partage. Que les flammes, lorsqu’elles se rassemblent, n’effacent pas l’obscurité par la force, mais par la constance. Et que chaque être humain, humblement, peut être une mèche — prête à accueillir une étincelle.
Huit bougies. Huit soirs. Huit invitations à croire que la lumière n’est pas un accident de l’histoire, mais une vocation humaine.
Que cette lueur, dans les maisons et les cœurs, continue d’illuminer Israël et le monde — et que, même lorsque les nuits sont longues, elle nous rappelle que l’aube commence toujours par une seule flamme.
@Abraham Chicheportiche
