Pourquoi les médias taisent-ils l’origine pakistanaise des tueurs de Juifs en Australie?
Parce que nul ne veut admettre que le terrorisme a une religion
Les seuls médias ayant mentionné, dimanche 14 décembre, la nationalité pakistanaise des tueurs de juifs de Bondi Beach (Australie) sont les médias indiens. Oneindia, IndiaBlooms, News18, NDTV, Times of India et quelques autres.
Les grandes agences de presse Reuters, AP, AFP, Le Monde, France 24, Libération, Le Figaro (dans ses premières versions) n’ont pas mentionné non plus que les tueurs de Bondi Beach étaient pakistanais.
Le 14 décembre, en début de soirée, l’américain CBSNews mentionne le premier, la nationalité pakistanaise des tueurs de Bondi Beach. CBS cite des sources au sein « des services de sécurité américains ».
Le premier média français à avoir fait état de la nationalité pakistanaise des tueurs est le magazine Le Point, (“un père d’origine pakistanaise et son fils”) le 15 décembre vers deux heures du matin.
Sur X, un débat s’est engagé entre internautes pakistanais qui ont affirmé que les tueurs n’étaient pas pakistanais, mais afghans. Mais pakistanais ou afghans importe peu. Ce qui compte est de savoir s’il s’agit d’un attentat islamiste commis par deux tueurs musulmans.
Pourquoi les médias masquent-ils la nationalité des tueurs ?
Informer sur la nationalité, c’est donner au lecteur ou au téléspectateur, un élément de compréhension du mobile. Évoquer la nationalité des tueurs, c’est faire un lien implicite avec l’islamisme antisémite.
Pourquoi les grandes agences comme l’AFP ou AP n’informent elles pas sur la nationalité des tueurs ?
Parce qu’elles s’abritent derrière une neutralité procédurale. Les agences donnent des faits (lieu, bilan, état de l’enquête…). Elles se gardent bien de qualifier elles-mêmes un meurtre de masse en « attentat terroriste islamiste ». Elles attendent pour cela que la police ou un membre du gouvernement le fasse.
Cette logique professionnelle repose sur un principe : c’est le pouvoir judiciaire ou politique qui donne à l’information son caractère d’information. « il faut utiliser le mot « terroriste » avec attribution. On peut dire que les pays et les institutions les ont désignés ainsi (terroristes) mais on ne peut pas, nous (AFP), les désigner ainsi. Cette règle existe depuis plus de vingt ans, ce n’est pas nouveau ») explique Eric Wishart, chargé des principes éthiques à l’AFP.
L’AFP ou AP ou Reuters, revendiquent un principe de responsabilité, veulent éviter l’« amalgame » (islamiste/musulman) et surtout les contentieux. Quitte à produire un récit qui prive le citoyen de toute compréhension politique d’un meurtre de masse de juifs sur une plage australienne.
Cela a déjà été dit, mais il faut le redire: cette doctrine déontologique est en réalité une doctrine politique : un journaliste qui gomme l’origine et par conséquent la religion d’un tueur, s’inscrit dans un comportement moral: il veut éviter de stigmatiser l’islam et son alter ego, l’islamisme. Du coup, l’attentat de Bondi Beach apparait comme une catastrophe naturelle, un orage ou une inondation. Une fatalité. Les juifs, les pauvres, ont toujours été attaqués.
Cette doctrine n’est pas écrite, mais elle est intériorisée par les chefs d’édition, les chartes internes, la pression des réseaux sociaux, la crainte d’accusations d’ « islamophobie ».
Deux Poids, Deux Mesures
Curieusement, ces grandes agences qui craignent de stigmatiser l’islam, ne craignent pas de diffamer Israël. Quel rapport, direz-vous ? Si vous ne le voyez pas, on va vous l’expliquer : les tueurs qui ont assassiné des juifs à Bondi Beach, ont voulu “venger Gaza”. Ils ne l’ont pas dit, mais tout le monde a compris.
Bien qu’aucune juridiction internationale n’ait prouvé qu’Israël avait commis un génocide à Gaza, les agences de presse, les médias et les politiques ont martelé deux ans durant que l’action militaire israélienne à Gaza relevait du « génocide » et du « crime contre l’humanité ».
L’AFP, Reuters, AP… ont écrit d’autant plus facilement qu’Israël commettait un “génocide“ à Gaza qu’elles pouvaient citer des ONG militantes (Amnesty, HRW), des rapporteurs spéciaux de l’ONU très politisés comme Francesca Albanese, des universitaires engagés dans les genocide studies qui tous hurlent (sans preuves) au « génocide ».
Ces agences de presse auraient pu citer Amnesty ou Francesca Albanese avec prudence, en expliquant que l’accusation de génocide à Gaza n’était étayée par rien. Mais elles ne l’ont pas fait. Elles n’appliquent pas à Israël le même régime de preuve qu’elles réclament pour le terrorisme islamiste.
Ce traitement médiatique différencié ne relève pas d’une incohérence ponctuelle, mais d’un système de narration : le Palestinien est une victime quoi qu’il fasse, et il est légitime de tuer des juifs puisqu’ils se comportent comme des nazis en cherchant à rayer les Palestiniens de la carte.
Ce système de narration est difffamatoire. Et pratiqué à échelle planétaire, il produit des effets dans le réel : le meurtre de juifs.
Les médias ne veulent pas voir que :
- que la diffamation d’Israël produit de l’antisémitisme réel.
- Que la protection obsessionnelle des musulmans contre le racisme et l’autoprotection des médias contre « l’islamophobie » s’est construite au détriment de la sécurité symbolique et physique des Juifs.
Bondi Beach révèle crûment que :
des Juifs attaqués en tant que Juifs par des musulmans, en Australie, dans un pays sans lien direct avec Gaza, est le résultat d’un climat politique global où Israël est présenté comme la lie de l’humanité.
Bondi Beach n’est pas un accident isolé.
C’est le symptôme d’une tare idéologique occidentale : l’antiracisme antisémite.
© Yves Mamou
