


Maurice Renoma signe une exposition visuelle et conceptuelle qui interroge notre époque sur l’intelligence artificielle et le transhumanisme. Face à l’accélération technologique, il pose une question essentielle :
L’homme est-il encore un sujet libre et pensant, ou déjà un objet programmé ?
L’exposition explore les grandes mutations contemporaines : la disparition progressive du libre arbitre, la transformation du désir en données, la remplaçabilité du corps, la domination des algorithmes et l’émergence d’un monde où l’IA décide à notre place.
Maurice Renoma donne à voir un être humain fragilisé, désincarné, en perte de repères. Loin d’une humanité augmentée, c’est une humanité menacée qui se dessine : uniformisée, privée de sa complexité, absorbée dans une réalité instable et artificielle.
L’homme est-il en phase de devenir le prolongement de la machine ou être avalé par la machine ?
Par une approche transversale et engagée, mêlant photographies modifiées, techniques mixtes et traitements algorithmiques, Maurice Renoma dépasse les frontières entre art, science et philosophie pour entrer en résonnance avec les grands enjeux éthiques, politiques et culturels de notre temps :
Quel sera le rapport du corps avec la quête de l’immortalité numérique avec l’effacement progressif de l’humain dans la société du tout-calculable ?
AUGMENTA est l’occasion pour nous de découvrir un nouveau monde où nous sommes des témoins impuissants et appelle à regarder la fragilité de notre humanité.


Exposition Augmenta au 129 bis rue de la Pompe 75016 Paris
À voir absolument
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Qui est vraiment Maurice Renoma ? un Créateur de mode audacieux et transgressif
Il considère la mode comme un art et propose des créations très originales : coupes sculpturales, matières inédites (tissus d’ameublement), couleurs franches, androgynie. On décrit souvent Renoma comme le styliste qui a “révolutionné la mode masculine”. C’est vrai, mais ce que l’on dit moins, c’est que Renoma a été l’un des rares créateurs à avoir compris que la jeunesse n’avait pas besoin d’un nouveau vêtement, mais d’un nouveau geste. Maurice Renoma n’a pas “modernisé la mode masculine”. Il a introduit du récit, de la fiction et un soupçon d’insolence dans un monde qui refusait encore l’imaginaire.
Ses pièces n’étaient pas simplement “osées” ; elles étaient conçues pour donner au corps une permission silencieuse : la permission de s’inventer ailleurs que dans les cadres bourgeois du Paris d’après-guerre.
Maurice Renoma semble avoir rêvé d’une mise en scène permanente, où les vêtements sont un prétexte pour raconter des vies. D’où cette impression qu’il n’a jamais “dessiné”.
Au début des années 1990, Renoma s’intéresse à la photographie, C’est pour cela que son passage à la photographie n’est pas une reconversion :c’est la même démarche, mais débarrassée du vêtement comme médium.
Il utilise la photo comme il utilisait ses vestes : pour créer un décalage, une étrangeté, une petite friction qui oblige à regarder autrement ce qu’on croyait familier.
© Sylvie Bensaid

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