Après un colloque à l’assemblée nationale sur le Décret Cremieux, Philippe Zaouati nous raconte dans son livre « le Décret « publié chez « LEditeur À Part » , pas simplement une page d’histoire, il met en scène le moment très précis où le Décret Crémieux, encore adolescent, se retrouve menacé par une France déboussolée, une Algérie coloniale fébrile et une communauté juive propulsée malgré elle dans un statut exceptionnel .
Le Décret est un roman historique et intime qui mêle mémoire collective et destin personnel.
Par le biais d’Élie, le jeune Juif d’Algérie, le livre interroge ce que signifie appartenir à une communauté, à un pays, à une identité quand l’histoire, la colonisation, le déracinement et l’exil se croisent.
Avec Elie, l’auteur réinvente une mémoire Juive d’Algérie fragile et hésitante.
Il redonne à cette mémoire une ambiguïté féconde, un inconfort qui la rend plus vraie.
À travers cette intrigue historique romancée, l’auteur revient sur un épisode souvent méconnu — l’impact du décret Crémieux dans l’Algérie coloniale, et les conséquences anthropologiques, identitaires et sociales d’un statut accordé à une communauté, qui la distingue des autres.
Le livre ne se contente pas de retracer des faits, mais interroge les idées de justice, d’égalité, de réparation, et la difficulté de concilier Histoire coloniale et héritage personnel. Cela donne au roman une dimension actuelle, politique et introspective.
Le Décret invite à penser l’identité comme fluide, complexe, parfois douloureuse, mais toujours vivante.
Philippe Zaouati réussit une chose rare, montrer qu’un événement historique n’est pas seulement une décision administrative mais un accident intime.
© Sylvie Bensaid