Hanouka n’est pas seulement une fête importante, mais, comme toutes les fêtes juives, elle est empreinte d’une profonde signification et recèle d’innombrables enseignements pour nous aujourd’hui. Un petit groupe de Juifs pieux, mené par Judas Maccabée (fils de Mattathias ben Johanan, le Grand Prêtre), a vaincu l’une des armées les plus puissantes de la Terre, chassé les Grecs de Judée (Israël) et reconquis le Temple. Ce processus de purification comprenait l’allumage de la célèbre menorah à sept branches avec de l’huile pure. Les Juifs ne disposaient que d’huile pure pour un seul jour ; il leur aurait fallu sept jours pour s’en procurer davantage et, miraculeusement, cette unique quantité d’huile leur a permis de tenir huit jours.
La première leçon de cette fête majeure est la suivante : n’ayez jamais peur d’être juif. Soyez fiers d’être juifs, assumez pleinement votre identité juive et agissez toujours en accord avec vos convictions juives. C’est précisément pour cette raison que nous allumons la menorah publiquement ou que nous la plaçons à une fenêtre ouverte sur l’extérieur. C’est une expression de défi et de fierté de notre identité juive. Juda a combattu une armée immense et l’a vaincue, car lui et les Juifs de son époque n’ont fait aucun compromis. Absolument aucun. Leur foi en Hachem et leur unité en tant que Juifs les ont rendus invincibles.
Plus profondément, nous allumons les bougies le soir, non pas pour le côté spectaculaire, mais parce que cela démontre que même une faible lueur peut percer les ténèbres. Nous ajoutons une bougie chaque soir pour nous rappeler que davantage de mitsvot (commandements juifs), une pratique juive plus rigoureuse, font rayonner davantage la lumière dans l’obscurité.
Ce que les Hasmonéens ont accompli fut miraculeux et constitue l’un des symboles les plus puissants de la foi et du courage juifs. Cela mérite d’être célébré avec enthousiasme.
Un aspect moins connu de l’histoire, et malheureusement toujours d’actualité, concerne les événements qui se sont déroulés bien plus tard. Les premiers rois hasmonéens étaient des Juifs justes ; ils ont suivi les traces de leurs illustres ancêtres Juda, Matsyahu et Shimon. Mais le pouvoir corrompt souvent, et ce fut malheureusement le cas des Hasmonéens tardifs qui se proclamèrent rois. N’étant pas descendants du roi David, ils violaient ouvertement la loi de la Torah. Nombre d’entre eux étaient corrompus, et leur règne fut désastreux à bien des égards pour les Juifs.
Une exception notable fut le règne exceptionnel de la reine Salomé Alexandra, dont la sagesse et la droiture permirent au peuple juif de connaître sa période la plus faste durant toute l’ère du Second Temple. À la fin de son règne, une guerre civile éclata entre ses fils Hyrcan et Aristobule. En 3698 (64 et 63 avant notre ère), ils commirent une erreur qui changea le cours de l’histoire. Cette erreur eut des répercussions très négatives pour le peuple juif, dont nous subissons encore les conséquences aujourd’hui.
Qu’est-ce qui a mal tourné ?
Au lieu de régler leurs différends en interne, comme toute nation souveraine se doit de le faire, ils invitèrent Rome, le plus grand empire du monde à cette époque, à jouer les médiateurs. Le dirigeant de l’époque, Pompée, n’ayant jamais manifesté d’intérêt particulier pour Israël, réagit en envahissant et en conquérant la terre juive. Bien que Rome ait exercé une certaine influence par le passé, elle ne s’était jamais directement immiscée dans les affaires de la Terre d’Israël. Pompée pressentait la division et la faiblesse du peuple juif et passa donc à l’action.
Pompée plaça ensuite Hyrcan sur le trône car, étant le plus faible des deux frères, il était facile à manipuler. Hyrcan était en réalité une marionnette. Plus important encore, le véritable pouvoir, installé derrière le trône, n’était pas juif, mais originaire d’Édom : il s’agissait d’Antipater.
Antipater eut par la suite un fils qui prit le pouvoir sur la Terre d’Israël. Nous connaissons tous son nom : le roi Hérode. À un moment donné, pour consolider son pouvoir, Hérode fit assassiner toute la famille hasmonéenne restante. Hérode était un homme cruel, et même s’il est encore aujourd’hui considéré comme un bâtisseur, son règne fut tout sauf bénéfique pour la Judée.
Après la mort d’Hérode, son fils devint roi. Son règne a directement mené à la conquête totale de la Judée, qui devint une province romaine sous le contrôle absolu de Rome. Ceci entraîna plusieurs révoltes juives, la destruction du Temple, la destruction complète de la Judée, l’exil des Juifs et le changement de nom de Jérusalem en « Aelia Capitolina » et de la Judée en – vous l’aurez deviné – « Syria Palestina », ce qui a directement engendré le mensonge que représente l’idée de « Palestine » comme patrie arabe autochtone.
Si Rome n’avait pas été invitée en Terre d’Israël, préservant ainsi la souveraineté juive, tous les événements tragiques associés à la période romaine n’auraient pas eu lieu. Les descendants de ceux qui ont combattu et vaincu les Grecs ont invité un ennemi encore plus puissant, le considérant comme un « allié ».
La leçon à tirer est claire : pour Israël, céder une partie de sa souveraineté à une puissance étrangère est toujours une erreur.
La question de l’unité juive est intimement liée à celle de la guerre civile juive. Le Premier Temple fut détruit à cause de l’idolâtrie, des relations sexuelles interdites et des effusions de sang. Le Second, quant à lui, fut détruit à cause de la haine gratuite (sinat chinam).
À l’heure où l’antisémitisme semble plus virulent que jamais, il est essentiel de se souvenir de la façon dont nous parlons les uns des autres. Accorder le bénéfice du doute à un autre Juif – et éviter les étiquettes et les jugements sévères – n’est pas seulement une preuve de bienveillance ; c’est une source de force.
L’expression « JINO » (Juif de nom seulement) est souvent employée à tort et à travers. Mais la vérité est simple : cela n’existe pas. Nous sommes tous juifs. Personne n’est « plus juif », personne n’est « moins juif », quels que soient sa façon de vivre, de penser ou de pratiquer sa religion. Chacun a son propre niveau de pratique et ses propres croyances – certaines de ces croyances peuvent légitimement nous préoccuper ou affecter la communauté – mais l’identité juive n’est pas sujette à débat.
Nombreux sont les Juifs qui se sentent déconnectés, tout simplement parce qu’ils n’ont pas reçu l’éducation, les outils ou les expériences nécessaires pour construire un lien durable avec leur identité juive. Ce n’est pas un échec, c’est une réalité.
Notre rôle est de déceler la pintele Yid, l’étincelle qui brûle en chaque Juif, et de l’aider à s’épanouir, quelle que soit la manière qui lui parle. Aujourd’hui, il est essentiel que chacun, quelles que soient ses origines et son niveau de connaissance, se sente partie prenante d’une même histoire et s’unisse contre toute force extérieure qui menace la souveraineté de notre patrie.
