Tribune Juive

Sammy Ghozlan et SOS Racisme : la fracture des années 2000. Par Collectif des Vigilants

Entre 2001 et 2005, la France connaît une vague sans précédent d’actes antisémites : synagogues incendiées, enfants juifs agressés à la sortie d’école, insultes quotidiennes dans les collèges.

Face à cette explosion, deux visions s’opposent violemment.

D’un côté, Sammy Ghozlan, ex-commissaire de police et fondateur en 2002 du Bureau national de vigilance contre l’antisémitisme (BNVCA), reçoit des centaines d’appels de victimes.

Pour lui, la réalité est brute : la grande majorité des agresseurs sont des jeunes issus de l’immigration maghrébinenourris d’un antisémitisme importé et alimenté par la seconde Intifada.

De l’autre, SOS Racisme, alors pilier de l’antiracisme de gauche, refuse catégoriquement de désigner les auteurs par leur origine ou leur religion. « L’antisémitisme n’a pas de couleur », répète son président Dominique Sopo.

L’association met trois ans à réagir publiquement, puis lance en 2004 le fameux badge jaune « Nous sommes tous des Juifs allemands », perçu par beaucoup comme une opération médiatique tardive et hors sol.

Sammy Ghozlan ne décolère pas.

Dans les colonnes d’Actualité Juive et sur toutes les radios, il accuse SOS Racisme de « minimiser », de « nier la réalité » et de « sacrifier la sécurité des Juifs » pour ne pas stigmatiser les banlieues. « On n’a pas besoin de badges, on a besoin de plaintes et de condamnations », martèle-t-il.

Cette fracture, jamais vraiment refermée, reste l’un des épisodes les plus douloureux de l’histoire récente du communautarisme et de l’antiracisme à la française.

Sammy Ghozlan emportera cette amertume jusqu’à son départ pour Israël en 2015, et jusqu’à sa mort en 2023.

Exemples concrets de déclarations publiques :

Sammy Ghozlan, interview dans Actualité Juive (2004) :
« SOS Racisme a mis trois ans pour se réveiller. Quand on brûle des synagogues et qu’on agresse des enfants juifs, on n’a pas besoin de badges jaunes, on a besoin de plaintes, d’arrestations et de condamnations fermes. »

Dominique Sopo (président de SOS Racisme 2003-2012), sur France Inter (2005) :
« Il faut se méfier des discours qui essentialisent une partie de la jeunesse issue de l’immigration. L’antisémitisme n’a pas de couleur de peau. »

En 2011, le CRIF le suspend temporairement de son comité directeur pour « manque de concertation », suite à ses prises de position jugées trop solitaires.

Voici deux reportages de l’époque avec Sammy Ghozlan, « le guerrier de l’antisémitisme, mon ami ».

Montée d’ antisémitisme dans les banlieues

Craintes face à l’antisémitisme en France

Repose en paix Sammy, le combat continue.

@ Collectif des Vigilants


À propos du Collectif des Vigilants et de CHAR

Le Collectif des Vigilants a développé une démarche particulièrement dynamique fondée sur sa recherche permanente sur Internet et un réseau d’informateurs sûrs et dévoués, ainsi que sur son signalement rapide à la plate-forme PHAROS et à MICRA.

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Ø Les signaler aux autorités compétentes et sur les réseaux sociaux ;

Ø Initier ou se joindre à des plaintes ;

Ø Rendre publics des actes racistes ou antisémites ;

Ø Soutenir les victimes ;

Ø Préconiser des mesures pour contribuer à vaincre le racisme et l’antisémitisme.

Rapport 2024 (PDF)

Liste des victimes juives assassinées en France depuis 2000


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