Tribune Juive

Lettre ouverte à Philippe Baptiste, Ministre de l’Enseignement supérieur, à propos de Julien Théry. Par Philippe Bonifaci

Monsieur le Ministre,

Un professeur d’université, Julien Théry, vient de diffuser une liste de personnalités juives qu’il qualifie, sans trembler, de génocidaires.                          

Cet acte, qui emprunte aux méthodes les plus sombres de notre histoire, ne peut être minimisé, relativisé, ni noyé dans un flot de commentaires prudents. Il appelle une réaction immédiate, ferme et publique de votre part.

La question que beaucoup se posent aujourd’hui est simple :

Que comptez-vous faire ?

Car il ne s’agit plus seulement d’un dérapage individuel. Ce geste est le symptôme d’un climat idéologique qui s’installe, se répand, et trop souvent s’excuse derrière le paravent de l’engagement ou de la critique sociale. N’est-il pas temps d’admettre que certaines franges universitaires, au nom d’un militantisme présenté comme progressiste, basculent dans des positions radicales, ouvertement antisémites ?

Pendant des années, on nous a assuré, parfois sur un ton condescendant, que l’islamo-gauchisme dans les universités n’était qu’une chimère, une invention. Comment continuer à le prétendre lorsque, sous couvert d’antiracisme, certains universitaires se permettent aujourd’hui de désigner publiquement des individus en fonction de leur identité, de leur origine ou de leur appartenance supposée ?

Nous attendons de vous, Monsieur le Ministre, des mesures disciplinaires claires à l’encontre de l’enseignant concerné. Une prise de position publique rappelant les principes essentiels auxquels l’université ne peut déroger, et un plan pour empêcher que des dérives aussi graves ne se normalisent dans notre pays, et à fortiori dans nos universités. Celles-ci doivent rester un lieu où l’esprit critique s’exerce, et non pas un terrain où la stigmatisation  se donne des allures de pensée. À défaut d’une réponse forte, c’est votre crédibilité qui se trouverait engagée. Car, ne rien dire revient à cautionner, ne rien faire revient à laisser pourrir l’université de l’intérieur, ne rien assumer revient à abandonner vos responsabilités les plus élémentaires. 

L’université française mérite mieux que votre inertie. Le pays aussi. Votre silence serait plus qu’une défaillance, mais un signal, un feu vert donné à toutes les dérives. 

En deux mots : Une abdication.‌‌

© Philippe Bonifaci

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