Tribune Juive

Violence antijuive en Judée et Samarie : attaques, idéologie, enseignement, et réalité vécue – Par Nicolas Carras

Article faisant suite à : « Concernant Ari Fuld »

« Ce n’est pas un conflit. C’est une lutte contre une idéologie antijuive. »

L’Autorité palestinienne n’a absolument pas mis fin à la violence antijuive en Judée et Samarie — bien au contraire. Malgré des milliards de dollars d’aide de la communauté internationale (États-Unis, Union européenne, donateurs divers), le flux de fonds n’a pas servi à désamorcer l’idéologie antisémite, mais à la perpétuer. Cet échec est total : cela fait des décennies que les attaques continuent et s’intensifient à certains moments, et l’Autorité palestinienne reste inféodée à une logique de violence, non de paix. Le président, Mahmoud Abbas, n’a pas été réélu depuis 2005, et son maintien au pouvoir est en partie dû à des soutiens internationaux. Par ailleurs, Abbas lui-même a tenu des propos antisémites à plusieurs reprises : il a évoqué des « complots sionistes » et défendu l’idée que certains Juifs contrôlent des médias et les finances mondiales — des tropes typiquement antisémites. Le fait que l’Autorité continue à enseigner cette idéologie, à récompenser les terroristes et à glorifier la « résistance » dans ses institutions montre que l’aide internationale n’a pas transformé ses objectifs, mais a simplement laissé en place un système idéologique violent et antisémite

Depuis les années 1990, les Juifs vivant en Judée et Samarie sont exposés à une violence terroriste persistante. Celle-ci fluctue selon les périodes, mais ne disparaît jamais. Les familles, les travailleurs, les automobilistes, les étudiants, les enfants, sont régulièrement pris pour cibles sur les routes, dans les implantations, aux arrêts d’autobus, à la sortie des écoles religieuses, ou dans les champs.

Les statistiques varient selon les définitions (« attaque significative » ou « incident hostile »), mais le phénomène est constant et documenté. L’antisémitisme dans la région n’est pas un facteur secondaire : il est doctrinal, explicitement enseigné, et inscrit dans un système culturel et politique durable.

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— Les manuels scolaires utilisés par l’Autorité palestinienne forment un système pédagogique cohérent où l’antisémitisme n’est pas implicite mais explicite, direct, permanent. Les chercheurs d’IMPACT-SE ont relevé l’absence totale de révision malgré les promesses de réforme faites aux États-Unis et à l’Union européenne. Le nom « Israël » disparaît presque intégralement des cartes, remplacé par « Palestine » entre le Jourdain et la mer, créant un cadre mental où l’existence même d’un État juif est effacée. Les Juifs y sont décrits comme « corrompus », « perfides », « oppresseurs », et des versets du Coran sont présentés de manière sélective, isolés de leur contexte, pour enseigner que les « enfants d’Israël » sont voués à « la destruction ». Plusieurs manuels illustrent des théories du complot juif : dessins de mains juives tenant la planète, représentation du monde contrôlé par deux bras, l’un coiffé du drapeau américain, l’autre de l’israélien, avec la légende « colonialisme culturel ». On retrouve aussi la reprise de motifs antisémites classiques : la cupidité, la manipulation, le pouvoir caché sur les médias et les banques. Dans les textes narratifs destinés aux classes élémentaires, les Juifs apparaissent comme des ennemis éternels de l’islam, des êtres qui trompent, trahissent, corrompent. La glorification du terrorisme est intégrée dans le matériel pédagogique : Dalal al-Mughrabi, responsable du massacre de la route côtière en 1978, est présentée à des élèves de CM2 comme une figure héroïque, modèle d’engagement et de sacrifice ; les questions de compréhension invitent les enfants à « expliquer son courage » ou à « décrire son rôle dans la lutte ». Le massacre des athlètes israéliens à Munich est qualifié d’« opération légitime ». Le langage administratif parle systématiquement de « l’entité sioniste » ou de « l’occupant », jamais d’Israël. Les exercices de mathématiques utilisent des exemples liés aux « martyrs », aux « résistants », aux « opérations de libération». Les problèmes d’histoire et d’éducation civique enseignent que le conflit n’est pas politique mais religieux : le Juif est l’adversaire ontologique, l’obstacle à éliminer. L’étude d’IMPACT-SE recense 210 extraits directs de haine antisémite ou d’incitation à la violence, sur un corpus de 290 manuels. Le système éducatif fabrique ainsi un imaginaire où tuer un Juif n’est pas un crime mais une continuité logique du récit national. Ce n’est pas un biais, ni un excès marginal : c’est l’ossature du programme scolaire.

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Nombre d’attaques terroristes antijuives : les ordres de grandeur

Les données du Shin Bet (reprises par l’INSS et d’autres organismes de sécurité israéliens) montrent : 3 436 attaques en 2023.

6 828 attaques en 2024 (année en cours dans les rapports).

Ces chiffres incluent l’ensemble des agressions répertoriées contre des civils et des militaires.

Sur vingt à vingt-cinq ans, les chercheurs estiment un ordre de grandeur de plusieurs dizaines de milliers d’incidents, possiblement entre 30 000 et 100 000 attaques cumulées, selon qu’on inclut ou non les jets de pierres (qui sont quotidiens dans certaines zones).

Sur deux décennies, les chiffres cumulés s’élèvent à plusieurs milliers d’attaques graves, estimées entre 2 000 et 6 000, selon les périodes d’escalade (2000-2006, 2015, 2022-2024).

Selon les bases de données d’ONG, de l’armée israélienne et des journalistes, plusieurs centaines de Juifs ont été tués en Judée et Samarie depuis le début des années 2000.

Quelques cas emblématiques illustrent la diversité et la répétition de ces violences.

Rabbi Meir Avshalom Hai (2009) : Rabbin, père de sept enfants, tué par des tirs près de Shavei Shomron. L’attaque a été revendiquée par les Brigades des martyrs d’Al-Aqsa.

Massacre Shabo à Itamar (2002) : Des terroristes entrent dans une maison d’Itamar, tuent une mère et trois enfants. L’un des survivants témoignera : « Ils sont venus pour tuer des Juifs, pas pour ‘résister’. Ils savaient qu’ils tuaient des enfants. » (Propos recueillis dans la presse israélienne de l’époque.)

Halamish (2017) : Un terroriste pénètre dans une maison, poignarde trois membres de la famille Salomon. L’un des voisins dira : « Ils sont venus pour tuer des Juifs lors d’un repas de shabbat. C’est tout. »

Huwara (2023) : Attaque revendiquée par un membre du Hamas contre deux frères israéliens dans leur voiture. Le père dira : « Mes fils n’étaient pas des soldats. Ils étaient tués pour ce qu’ils étaient. Des Juifs.»

Les habitants juifs de la région parlent de la réalité quotidienne de manière simple et directe.

« Ici, l’antisémitisme n’est pas une opinion, c’est une politique »

Un habitant d’Efrat, interrogé par Israel National News : « L’antisémitisme ici, ce n’est pas un individu isolé. C’est une politique. Une culture. Une éducation. »

« Ils apprennent à nos voisins que tuer un Juif est un devoir religieux »

Une femme de Kiryat Arba : « Nous vivons à côté de gens qui apprennent à leurs enfants, dès six ans, que tuer un Juif est un acte sacré. »

« La route est une tombola »

Jeune de Samarie : « Chaque fois que tu prends la voiture, tu joues la tombola. Pierres, tirs, couteaux. C’est une loterie quotidienne. »

L’antisémitisme enseigné dans les manuels scolaires de l’Autorité palestinienne

(Source : IMPACT-SE, étude 2024 sur 290 manuels et 71 guides pédagogiques)

Malgré les promesses faites aux États-Unis et à l’Union européenne, aucune modification significative n’a été apportée aux contenus pédagogiques utilisés en Judée et Samarie et à Gaza.

IMPACT-SE recense 210 exemples directs de contenus relevant : de la diabolisation du Juif, de conspirations mondiales, de déshumanisation, d’incitations à la violence.

Exemples cités par le rapport : Les Juifs sont décrits comme des « manipulateurs intrinsèquement corrompus ». Illustrations représentant les Juifs comme contrôlant le monde, reprenant des tropes nazis.

Le terme « Israël » est supprimé des cartes, remplacé entièrement par « Palestine ».

Les élèves apprennent que les « enfants d’Israël », « corrompus », sont « destinés à la destruction ». Israël est systématiquement appelé « l’entité sioniste » ou « l’occupant sioniste ».

Dalal al-Mughrabi (Fatah), responsable du massacre de 38 civils israéliens dont 13 enfants, est présentée comme une héroïne dans un manuel d’arabe de CM2.

Le massacre des athlètes israéliens à Munich (1972) est présenté comme « légitime ».

Les enquêtes d’opinion (Arab Barometer, Pew Research Center, Palestinian Center for Policy and Survey Research) montrent une hostilité structurelle envers les Juifs en tant que groupe, non uniquement envers l’État d’Israël.

Données indicatives :

Les sondages montrent régulièrement 80 % à 90 % de sentiments négatifs envers les Juifs (et non seulement envers « l’État »).

Dans certaines enquêtes, plus de 70 % des répondants considèrent qu’« il n’est pas acceptable de coexister avec des Juifs vivant dans la région ».

Une majorité absolue soutient les attaques contre des civils juifs lorsqu’elles sont justifiées par la « résistance ». Cette hostilité n’est pas seulement politique mais ethnique et religieuse, en cohérence avec les contenus éducatifs.

Pourquoi la violence persiste : une idéologie et une structure

Plusieurs facteurs convergent :

Les manuels scolaires reproduisent : les codes antisémites européens du XIXe siècle, les tropes nazis des années 1930, les fatwas antijuives de la période mandataire.

Les rues, camps, infrastructures de l’Autorité palestinienne portent les noms : de tueurs de civils, de responsables d’attentats contre des familles, de commanditaires de massacres.

Un terroriste qui tue un Juif ou sa famille reçoit un salaire mensuel croissant selon la gravité de l’acte. Les familles de terroristes morts sont également rémunérées.

Les montants dépassent parfois les salaires des fonctionnaires infirmiers ou enseignants.

La notion « Juif = colon = cible légitime » est omniprésente.

Même les Juifs non religieux, même les touristes, même les civils, sont classés comme « ennemis du peuple ».

Une situation structurelle, et non conjoncturelle

La violence antijuive en Judée et Samarie n’est pas un dérapage ponctuel. Elle n’est pas un accident. Elle n’est pas le produit d’une colère spontanée. Elle repose sur quatre piliers :

Un enseignement antisémite systématique dans les écoles de l’Autorité palestinienne.

Une culture politique qui glorifie les tueurs de Juifs en les représentant comme des modèles. Des incitations financières officielles, institutionnalisées par Ramallah.

Une population majoritairement hostile, non seulement à Israël mais aux Juifs en tant que tels.

Les Juifs vivant en Judée et Samarie décrivent leur réalité de manière simple : « Ce n’est pas un conflit. C’est une lutte contre une idéologie antijuive. »

Et une mère d’Ofra résumait ainsi : « Nous ne voulons pas de guerre. Nous voulons juste rentrer chez nous sans être tués sur la route.»

Chronologie des attentats meurtriers en Judée et Samarie (liste non exhaustive)

Source : Wikipedia

30 avril 2013 – Tapuah Junction : À l’intersection de Tapuah (Route 60, Samarie), un Palestinien, Salam As’ad Zaghal, poignarde l’Israélien Evyatar Borovsky. Il le désarme ensuite et, selon certains témoins, tire avec son arme.

Wikipedia

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© Nicolas Carras

Nicolas Carras est Créateur (vidéo – son – photo), artiste, poète

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