Les premiers mots de Boualem Sansal aux media français

Libéré après avoir été emprisonné près d’un an en Algérie, Boualem Sansal, principalement invité de France 2 hier dimanche, a également accordé des entretiens auFigaro et à France Inter.

Des circonstances de son arrestation à l’aéroport à ses sentiments lorsqu’enfin sa gâce fut prononcée, -en passant par des anecdotes sur la vie carcérale, et les enjeux politiques et diplomatiques en cause, Boualem Sansal s’est exprimé, avec des « mots bridés », voire « dictés », selon certains commentateurs.

Si la lecture lui a été en grande partie inaccessible, les ouvrages disponibles étant principalement religieux, en arabe, et les rares livres en français, « abandonnés » par d’anciens détenus, « bouffés par les mites », l’écrivain a lu à 2 reprises « Notre-Dame de Paris » de Victor Hugo, ainsi que des œuvres de Montherlant et Maupassant, « deux de ses auteurs favoris », et a confié qu’écrire lui a été impossible et qu’il y a renoncé, redoutant les fouilles à l’improviste.

« Je n’ai jamais critiqué l’Algérie, je critique un régime, des gens, une dictature. […] Je contrôle chacun de mes mots. J’ai peur pour ma famille si je retourne en Algérie avec mon épouse, et j’ai peur que cette fois on arrête aussi mon épouse pour me contraindre davantage. Je pense à mes compagnons de cellule qui, je pense, vont être arrêtés et questionnés », a-t-il fini, avant d’adresser une pensée à Christophe Gleizes, le journaliste sportif français condamné en première instance à sept ans de prison ferme en Algérie pour « apologie du terrorisme » et dont le procès en appel aura lieu le 3 décembre.


Le Billet de Daniel Sarfati

Heureux de revoir sur le service public l’écrivain Boualem Sansal, récemment libéré des geôles algériennes. 

France Inter et France 2 avaient été, pendant son année de détention, d’une étonnante discrétion. Certains plateaux insinuant même que  Boualem Sansal était « d’extrême-droite », comprenez qu’il l’avait bien mérité. 

Sans parler de la secte « passionnément antisémite » LFI, qui avait voté contre une résolution demandant sa libération, et qui aujourd’hui se félicite du retour de Boualem Sansal en France. Je crains que LFI ne perde quelques électeurs en se réjouissant trop. 

Interviewé par Laurent Delahousse, j’ai trouvé Boualem Sansal d’une incroyable dignité. 

À aucun moment, il ne s’est plaint. 

Un an en prison, au secret, c’est autre chose que les 20 jours de Sarkozy à la Santé, et les 2 jours du ( Dr) Thomas Guenolé à Ashdod. 

Le cheveu court, amaigri, souriant, il a énuméré les raisons de son incarcération. 

En premier lieu, des représailles contre Macron qui avait approuvé la marocanité du Sahara Occidental. 

Mais aussi, le péché suprême : Boualem Sansal s’était rendu en visite en Israël. 

J’ai bien perçu que sa parole restait contrainte pour des motifs diplomatiques, mais on sent chez l’homme l’absence de peur devant le totalitarisme. Je pense que ce qu’il a à dire reste à venir. 

À l’heure où des fillettes voilées, à l’invitation de députés LFI, viennent assister à des débats à l’Assemblée Nationale, écoutons, en attendant , ce que nous dit Boualem Sansal dans son roman « Le village de l’Allemand ».

« Quand je vois ce que les islamistes font chez nous et ailleurs, je me dis qu’ils dépasseront les nazis si un jour ils ont le pouvoir. 

Ils sont trop pleins de haine et de prétention pour se contenter de nous gazer ».

© Daniel Sarfati


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