Tribune Juive

Le miracle économique israélien : quelques données mises en perspective. Par Joel Hanhart

Joel Hanhart



📍En pleine guerre, Israël défie toutes les prévisions avec un surplus budgétaire de 33 milliards de shekels, annoncé il y a quelques jours. Cette performance s’inscrit dans une trajectoire de soixante-quinze ans qui force l’admiration : d’un territoire désertique à une puissance technologique mondiale.

👉L’annonce de l’économiste Shmuel Abramson résonne comme un défi aux lois économiques conventionnelles. Alors que le pays mobilise massivement ses réservistes et subit des perturbations majeures, les recettes fiscales atteignent 550,2 milliards de shekels! Cette somme reflète la maturité d’un modèle économique qui a su transformer l’adversité en moteur d’innovation.

👉Remontons à 1950. Israël accueille des centaines de milliers d’immigrants dans un dénuement quasi-total. 75 ans plus tard, son PIB/habitant de 54 000 dollars dépasse celui de la France de 28%, rivalise avec le Japon et l’Allemagne. Cette ascension fulgurante s’appuie sur des fondamentaux impressionnants.

👉Premier indicateur : l’investissement en recherche et développement.
À 5,6% du PIB, Israël détient le record mondial absolu, distançant la Suisse (3,4%) et la France (2,2%). Cette intensité capitalistique dans la connaissance n’est pas un luxe mais une nécessité stratégique qui a créé un écosystème unique : 2e concentration mondiale de start-ups après Silicon Valley, plus de 400 centres de R&D de multinationales, un secteur high-tech représentant 11% des emplois mais générant 50% des exportations.

👉Entre 1950 et 1963, les dépenses réelles des ménages ont bondi de 97%. Entre 1955 et 1966, la consommation par habitant a explosé de 221% avec des taux de croissance dépassant régulièrement 10% annuels. Cette expansion traduit une transformation structurelle profonde, mobilisant une main-d’œuvre qualifiée issue de vagues migratoires apportant compétences et capital humain.

👉Le parcours ne fut certes pas linéaire. L’hyperinflation culminait à 450% en 1984. Mais le plan de stabilisation de 1985 permit un redressement spectaculaire, ouvrant la voie aux réformes libérales des années 1990. Depuis, le PIB/habitant a été multiplié par 2,5 en termes réels,une performance qui surclasse nettement les économies européennes établies sur la même période!

👉La comparaison avec la France est éloquente. Le PIB par habitant français, qui atteignait 4,8% de croissance annuelle dans les années 1960, stagne désormais sous 1% avec un taux d’emploi plus bas qu’en Israël, dette publique dérivant vers 120% du PIB contre 60-65% pour Israël.

👉 On anticipe pour l’économie israélienne un rebond à 5,2% en 2026, ce qui témoigne d’une confiance remarquable. Cette projection s’appuie sur des fondamentaux solides : réserves de change plaçant Israël au 17e rang mondial, secteur technologique en expansion continue, capacité démontrée à attirer investissements étrangers malgré les risques géopolitiques.

B »H.

© Joel Hanhart

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