
Ce matin, à Jérusalem, autour d’un simple café et d’un croissant partagés avec Jonathan Pollard et un jeune soldat solitaire, j’ai été frappé par une vérité rarement dite à voix haute : le courage n’est pas un slogan: c’est une présence.
Celle qu’on reconnaît dans le regard d’un jeune soldat solitaire qui se lève chaque jour pour défendre ce qui dépasse sa propre personne.
Ce soldat n’avance pas pour la gloire, ni pour l’applaudissement facile. Il avance parce qu’il comprend que certaines responsabilités ne peuvent être déléguées, que certains devoirs exigent de se tenir droit même lorsque personne ne regarde. C’est cette force tranquille, cette détermination sans bruit, qui forge les nations libres.
Pollard, de son côté, parle avec la gravité de ceux qui ont payé le prix de leurs choix, mais aussi avec la clarté de ceux qui savent que la fidélité — envers son peuple, ses valeurs, son histoire — n’est jamais un fardeau, mais un horizon. Sa présence rappelle que la loyauté authentique n’est jamais un accident: elle est une vocation.
Entre le jeune soldat et l’homme d’expérience, il existe un fil invisible : celui du courage moral, celui de ceux qui persévèrent même lorsque le monde doute, critique ou oublie. Ce fil est la véritable armature d’Israël — et de toute société qui aspire à rester debout.
Ce matin, j’ai compris que le courage ne naît pas des grands discours, mais du choix obstiné de rester fidèle à ce qui est juste, un pas, un acte, une journée à la fois.
© Jean Vercors