Tribune Juive

Sonia Mabrouk : un modèle pour les jeunes filles de la République française. Par Marc Hellebroeck

En arabe, Mabrouk (dérivé de Moubarak) signifie « chanceux ». On ne saurait mieux dire !

On dit que le charme peut parfois constituer un handicap pour les femmes qui exercent une profession intellectuelle. Nonobstant, Sonia Mabrouk parvient à faire passer au second plan un physique télégénique pour s’imposer comme une journaliste de très haut niveau, capable de rebondir sur tous les sujets et maîtrisant l’art délicat de poser les bonnes questions au bon moment, sans complaisance ni agressivité.

Franco-tunisienne, Sonia Mabrouk a déclaré : « Moi, je suis musulmane, mais j’adhère pleinement à la civilisation occidentale ». Quelle éloquente profession de foi…laïque ! Quel témoignage exemplaire d’une intégration souhaitée et réussie !

Mme Mabrouk est la preuve incontestable qu’il est parfaitement possible de venir d’un autre continent, d’être imprégné d’une autre culture et, néanmoins, d’adopter la France et de se faire adopter par elle, n’en déplaise aux moyenâgeux islamistes et à leurs idiots utiles de la gauche wokiste.

Une réussite au nez et à la barbe des salafistes !

Pour les patriarcaux islamistes (au moins aussi réactionnaires que l’extrême droite traditionnelle), Sonia Mabrouk est un cauchemar, un cauchemar doublé d’une insupportable provocation ! D’une part, ses diplômes renvoient n’importe quel intégriste sur les talibancs de l’école ; d’autre part, en plus d’être une femme instruite, elle est aussi et surtout une femme libre, soit l’ennemie ontologique de tout barbu salafiste ! Journaliste tête de gondole de plusieurs émissions sur de grands médias privés, écrivain, directrice de collection, elle démontre imparablement qu’une femme n’a absolument pas besoin d’un époux pour réussir une brillante carrière.

A elle seule et par l’exemplarité de son parcours professionnel inspirant, Sonia Mabrouk en a fait davantage pour la condition féminine que toutes les féministes intersectionnelles animées d’une complaisance malsaine à l’égard des exactions islamomachistes. Non, madame Sandrine Rousseau, votre combat militant contre la saucisse grillée au barbecue par le mâle occidental blanc et cisgenre ne libérera pas les femmes iraniennes prisonnières du tchador et n’épargnera pas la lapidation aux femmes afghanes !

A gauche : une réussite insupportable !

Du point de vue de la gauche wokiste, l’immigré ou enfant d’immigré qui réussit dans une profession intellectuelle supérieure constitue un fait social insupportable. En effet, à l’instar du raciste d’extrême droite, le bobo wokiste ne tolère un immigré ou un descendant d’immigré que si ce dernier a le bon goût d’être illettré, d’exercer un métier précaire et de demeurer dans la pauvreté. Il ne faudrait tout de même pas que la reproduction sociale des progressistes CSP+ de souche -qui vivent dans les quartiers consanguins et gentrifiés des métropoles- soit menacée par une résurgence de l’escalier républicain au profit des immigrés nantis d’un solide bagage universitaire !

Pour le « bobo » qui vote socialiste, écolo ou LFI, une Sonia ou un Kamel sont acceptables seulement comme femme de ménage et livreur de pizza Uber Eats ; ils sont même souhaitables, à condition qu’ils soient sans-papiers bien sûr, parce que, vous comprenez, à gauche, même si on est pour les impôts, c’est quand même cool de ne pas payer de charges sociales, et puis c’est une bonne action que de donner du boulot à celles et ceux qui sont des victimes congénitales de notre société forcément raciste…

Problème, Sonia Mabrouk a fait des études brillantes, elle fait partie du cercle très restreint des personnalités médiatiques capables de générer de fortes audiences et elle gagne sans aucun doute très bien sa vie. Impossible, par conséquent, de la plaindre et de la victimiser ; inenvisageable également de se mobiliser pour protester contre une quelconque discrimination dont elle serait la victime ! Irradiante de culture, de talent et de succès, Sonia Mabrouk frustre par conséquent le bourgeois wokiste de sa drogue favorite : la condescendance paternaliste à l’égard des personnes issues de l’immigration, cette condescendance qui permet à ce même wokiste de se sentir moralement supérieur, alors qu’il est juste la version actualisée de la dame patronnesse du XIXème, épouse d’un membre du Comité des Forges. C’est une posture et une imposture que de jouer à Mère Térésa quand, tel un clone de Mme épouse Grégoire dans « Germinal », on distribue du pain et des vêtements usagés aux gosses rachitiques de la Maheude pour se donner bonne conscience… L’antiracisme d’une large partie de la gauche actuelle est devenu aujourd’hui une gratification morale que se décernent entre eux les habitants des immeubles haussmanniens.

Legrand, pas tant que ça…

En février 2024, sur l’antenne de France Inter -média public dont le pluralisme s’étend de la gauche jusqu’à l’extrême gauche- Thomas Legrand avait déclaré que Sonia Mabrouk n’était pas une « vraie journaliste »… Au-delà de l’inélégance -pour ne pas dire de la goujaterie- du propos, on s’interroge : qu’est-ce qu’un « vrai journaliste », selon Mr Legrand ? S’agit-il d’un journaliste qui, comme ledit Legrand, déjeune, en compagnie de son co-militant Patrick Cohen, avec des hiérarques du PS et affirme « faire ce qu’il faut » en ce qui concerne la candidature de Rachida Dati à la mairie de Paris ?

Sonia Mabrouk, Rachida Dati, curieuse récurrence…Mr Legrand, qui n’a jamais caché son engagement à gauche du spectre politique, aurait-il un souci avec les femmes issues de l’immigration maghrébine et qui réussissent dans les domaines du journalisme ou de la politique ?

Bombard flottait, Bompard a coulé !

Au mois d’octobre dernier, Sonia Mabrouk recevait le LFIste Manuel Bompard. Interrogé sans complaisance -ça a dû le changer des médias du service public- à propos du pèlerinage de son camarade de parti Thomas Portes sur la sépulture d’un terroriste, Mr Bompard s’est emberlificoté dans des mensonges puérils, des contradictions pathétiques et des digressions grotesques. Le coup de grâce fut donné quand la journaliste, le visage totalement impassible, a asséné au séide de Mélenchon un miséricordieux « n’en bafouillez pas ! », tandis qu’il se liquéfiait sur le plateau, dans l’impossibilité d’accuser compulsivement une femme d’origine tunisienne et s’identifiant comme musulmane d’être raciste et islamophobe.

Le front convulsé du politicien d’extrême gauche était celui d’un malheureux constipé depuis 3 semaines et qui, au moment de la tant attendue délivrance, trouve les toilettes occupées ! Ce fut un grand moment comique : je n’avais pas vu autant de grimaces depuis la performance de Louis de Funès dans « Fantômas » !

Olympe, Simone, Élisabeth et Sonia

En arabe, Mabrouk (dérivé de Moubarak) signifie « chanceux ». On ne saurait mieux dire ! Sonia Mabrouk est, pour reprendre une expression malheureusement galvaudée, une chance pour la France. Une véritable chance pour la France dans la mesure où elle représente un modèle inspirant de réussite professionnelle et d’intégration républicaine pour toutes les jeunes filles de France, quelles que soient leurs origines.

En cours d’Éducation Morale et Civique à l’école publique, on devrait présenter Sonia Mabrouk aux élèves comme une des grandes figures du féminisme, aux côtés d’Olympe de Gouges, de Simone Veil ou d’Élisabeth Badinter.

Qu’attend-on donc pour la nommer ministre de l’Égalité entre les femmes et les hommes ?

Merci, Sonia Mabrouk.

© Marc Hellebroeck

Source: rupture.mag  Sonia Mabrouk : un modèle pour les jeunes filles de la République française – Rupture

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