
Dans la nuit du 1er novembre, Mathis, 19 ans, est mort, percuté sur un passage piétons par un chauffard qui venait de se rendre coupable d’un refus d’obtempérer. Ceux qui ont regardé la vidéo du drame et entendu le bruit mou et atroce du choc ne pourront jamais oublier. Jamais.
Issu d’un orphelinat haïtien, Mathis avait été adopté par des parents français, échappant ainsi à la misère, au séisme meurtrier de 2010, ainsi qu’à la violence endémique des gangs haïtiens. Un bel avenir lui semblait promis, mais la France n’a pas su le protéger. La France a même rendu possibles les conditions de sa mort.
Mathis n’est pas une bonne victime…
Les photos de Mathis montrent un beau jeune homme au sourire solaire, le visage irradiant de bonté et de douceur. Il travaillait pour financer ses études. Que n’était-il Nour Atallah, « étudiante » palestinienne admiratrice revendiquée d’Hitler ! Science po Lille lui aurait accordé une bourse d’études et un hébergement gratuit ! Que n’était-il un « jeune » émeutier de banlieue ! On lui aurait attribué assistante sociale, psychologue et éducateur, tous financés par nos impôts ! Que n’était-il un chauffard allogène, roulant à grande vitesse et sans permis ! Les médias et les associations antiracistes en auraient fait un martyr, victime du « racisme systémique » !
Mais voilà, puisque Mathis n’était ni OQTF, ni racaille multirécidiviste, ni islamiste fiché « S », son destin brisé ne suscite aucune compassion dans la wokisphère médiatico-politique.
Un silence de mort
Comment qualifier le silence du chef de l’État, qui, à ce jour, n’a pas encore manifesté publiquement la moindre empathie à l’égard des parents de Mathis ? Pour celui qui avait jugé (avant le jugement), la mort du jeune Nahel « inexplicable » et « inexcusable », celle de Mathis serait-elle l’inverse ?
Comment qualifier le silence de Kylian Mbappé, pour qui Nahel était un « petit ange » ? Pourquoi Mathis, qui n’était pas un chauffard, est-il ignoré par le capitaine de l’Équipe de France et pourquoi n’est-il pas associé, lui aussi, au monde céleste ?
Comment qualifier le silence des associations antiracistes alors qu’un jeune homme noir vient de disparaître dans un déchaînement inouï de violence ? L’hypothèse d’une éventuelle dimension raciste dans ce drame sera-t-elle seulement examinée ? En d’autres termes, se posera-t-on la question, chez les antiracistes, de savoir si le chauffard aurait freiné dans le cas où, devant son véhicule, s’était trouvé un homme blanc vêtu d’un qamis, plutôt qu’un jeune homme noir en tenue civile ?
Comment qualifier le silence de nombreux médias concernant le sort tragique de Mathis ? Pourquoi la mort d’un jeune français d’origine haïtienne ne semble pas susciter la même intensité d’indignation que la mort d’un jeune français d’origine maghrébine ? Pourquoi ne pas accorder la même dignité post-mortem à Mathis qu’à Nahel ? Le curseur de l’indignation doit-il se déplacer selon l’origine ethnique ou religieuse supposée d’une victime ?
Comment qualifier le silence de Mathieu Kassovitz, qui ne s’est pas encore exhibé et mis en scène en larmes sur Instagram, comme suite à la mort de Nahel ? Qu’est-ce que Mathis aurait de moins que Nahel, pour justifier qu’on ne le pleure pas ?
Comment qualifier le silence de l’acteur Omar Sy, qui, à propos de Nahel, avait déclaré « mes pensées et mes prières vont à la famille et aux proches de Nahel » ? Sur quel(s) critère(s) se fonde Mr Sy pour déterminer quel enfant défunt mérite que l’on prie pour lui ?
Ignominie, l’absence de réaction des policiers qui n’ont pas neutralisé le chauffard quelques minutes avant qu’il ne tue Mathis ? Non, certainement pas. Depuis l’affaire Nahel, quel membre des forces de l’ordre souhaiterait être mis en cause par le président de la République en personne, accusé de racisme par les partis de gauche, mis au pilori par les médias wokistes et poursuivi par la justice pour avoir sans doute sauvé des vies en stoppant un chauffard circulant à grande vitesse sans permis ?
Par conséquent, les parents français vont devoir s’habituer au fait qu’une police tétanisée se contentera dorénavant de ramasser les corps de leurs enfants broyés par les grosses cylindrées de chauffards multirécidivistes et multirelâchés par une justice multilaxiste. La vie de nos enfants passe après le risque d’émeutes communautaristes.
Le temps des monstres…
Cette dernière nuit d’Halloween, comme chaque nuit (et même chaque jour) en France, les monstres étaient de sortie. Pas les faux monstres, pas ces gosses inoffensifs déguisés en zombies, en vampires ou autres loup-garous et qui réclament des bonbons ; mais les véritables monstres, les monstres qui distribuent la mort à nos enfants avec une voiture, une arme automatique ou un couteau. Des monstres qu’un système judiciaire clochardisé par le manque de moyens laisse errer en liberté dans nos rues, des monstres auxquels ce même système judiciaire, putréfié par l’idéologie du laxisme compassionnel, offre nos enfants en holocauste.
Après Thomas, Elias, Philippine, Lola, Mathis et tant d’autres, comment se sentent aujourd’hui les élus qui n’ont pas voté les budgets nécessaires à une justice fonctionnelle ? Comment se sent le chef de l’État qui préfère dépenser des milliards pour mener une guerre en Ukraine, tandis que nos enfants sont tués ici, en France, et certainement pas par des Russes ? Comment se sentent les magistrats qui ont libéré encore et encore celui qui a tué Mathis ? Des juges-militants vont-ils afficher les portraits des parents de Thomas, Lola et Mathis sur un nouveau « Mur des cons » ?
A quel degré d’inhumanité, de cynisme ou de fanatisme idéologique sont donc tombées nos élites gouvernantes et judiciaires pour ne pas s’émouvoir de ces infanticides récurrents ? Comment peuvent-ils prétendre régenter nos vies, tandis que nos enfants sont violés, torturés, poignardés ou écrasés par des monstres qui n’auraient pas dû se trouver sur le territoire national ou qui n’auraient jamais dû quitter la prison ?
Le dénommé Chaoulia Abed E. , présenté comme le conducteur de la voiture qui a percuté mortellement Mathis, ne compte pas moins de 16 mentions à son casier judiciaire. Parmi celles-ci, on relève, outre la conduite sans permis et le trafic de drogue…la séquestration avec violences ! En clair, notre système judiciaire et nos gouvernants -qui poussent des cris d’orfraie contre l’extrême droite- ont validé la libre-circulation, dans nos rues, d’une sorte de néo-gestapiste adepte de la torture !
Finalement, qui sont les pires des monstres ? Les psychopathes qui tuent nos enfants ou bien les sociopathes qui laissent nos enfants être tués ?
La vie des enfants français compte !
Robert Badinter, mort à l’âge de 95 ans, vient d’entrer au Panthéon pour l’éternité ; « en même temps », des enfants français, comme Lola (violée, torturée et assassinée à 12 ans) ou Mathis (écrasé à 19 ans), entrent dans des cimetières anonymes. Aux enfants qui ne seront jamais grands, la patrie les ensanglante…
N’importe quel enfant de France aurait pu être la victime du chauffard, défoncé au protoxyde d’azote, qui a tué Mathis. Il y aura d’autres Mathis, d’autres Thomas et d’autres Lola. Nos enfants continueront à être sacrifiés sur l’autel du vivre-ensemble et du politiquement correct, tant que les monstres ne seront pas enfermés.
Monsieur le président de la République, mesdames et messieurs les journalistes de Libération, du Monde et des médias de service public, mesdames et messieurs les artistes, acteurs et chanteurs, messieurs les footballeurs, mesdames et messieurs les magistrats, mesdames et messieurs les militants antiracistes, mesdames et messieurs les parlementaires, la vie de tous les enfants français compte, quelle que soit leur couleur de peau et quelle que soit leur origine.
La vie d’un enfant français noir compte !
© Marc Hellebroeck