Tribune Juive

Mathis. Par JB Chikhi-Budjeia 

Mathis a été fauché de manière effroyable. J’ai une pensée pour ses parents qui vivent des heures atroces. En ayant regardé la vidéo et en ayant entendu le bruit de la percussion, j’ai été terrifié.

Mathis a été assassiné, peut-être pas au regard du droit, mais absolument à celui des faits. Il a subi la peine de mort, sans procès, sans appel, dans un geste meurtrier commis au volant par un multirécidiviste : énième conduite violente, déjà frappé d’une suspension de permis, trafic de drogue, etc. Bref, le portrait type de la racaille criminogène qui fauche incessamment, et on nous opposera, dans les cercles de notabilité, que l’institution judiciaire ne serait pas laxiste.

Je suis frappé par le silence assourdissant d’une certaine presse, plutôt de gauche, et par les tentatives de diversion des quelques élus, nous dit-on de gauche, qui se refusent à pointer le cœur du problème, le refus d’obtempérer, celui qui transforme le véhicule en arme par destination (et je ne développe pas sur les accusations indignes de « récupération politique », sport dans lequel la gauche est pourtant championne toute catégorie). Pourtant, la sécurité, le respect des citoyens, le partage de la route et de l’espace public, ne sont ni de droite, ni du centre, ni de gauche. Et non, il n’y a pas systématiquement une réponse de droite, du centre ou de gauche, mais parfois simplement la réponse juste (de la justesse de l’action dépend la justice de la réponse). Ici, la réalité est cruelle : le tueur n’aurait jamais dû être dehors.

Je pourrais développer sur l’indignité qu’il y a à extrême droitiser l’appel sécuritaire, je préfère rappeler ce que je dis depuis 15 ans : le laxisme, la dureté de façade de la droite et du centre (Retailleau et Nunez en sont deux parfaits exemples) et, surtout, la fascination hugolienne de la bobocratie encaviardée  de gauche pour les délinquants et les criminels sont les tracts et le carburant du RN. Le tragique de la situation m’interdit aujourd’hui de verser dans le sarcasme.

Je concluerai simplement en affirmant, à titre personnel, qu’il est tout à fait légitime que la police ouvrît le feu sur ces criminels de la route. Aujourd’hui, nous pleurons un jeune homme paisible, sans histoires, tandis que son assassin n’a pas été frappé. C’est cela le crime, c’est cela l’injustice.

© JB Chikhi-Budjeia 

JB Chikhi-Budjeia est historien

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