Proposé par Daniel Sarfati

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« Il y a exactement trente ans, un premier ministre qui voulait apporter la paix dans la région a été assassiné en Israël.
Le temps passe vite quand vous masquez des vérités.
Après l’assassinat de Rabin, beaucoup de voix ont essayé de nous rassurer, expliquant que le meurtrier était une pomme pourrie, une aberration qui ne reflétait pas l’état d’esprit de notre nation.
Trois décennies ont passé.
Itamar Ben Gvir, un raciste, condamné pour des actes criminels, qui avait participé aux manifestations qui brandissaient des pancartes dépeignant Rabin comme un traitre, a été promu de criminel condamné à Ministre de la Sécurité Intérieure.
Et l’homme qui se tenait sur une estrade devant une foule qui agitait des posters de Rabin en uniforme nazi, est devenu premier ministre.
Trois décennies ont passé.
Rabin est mort mais son héritage toujours vivant.
Vous pouvez le sentir dans l’air, comme une odeur inquiétante, une plaie que vous ne pouvez pas gratter, une douleur fantôme d’un membre amputé.
Il est là pour nous rappeler, à chaque moment, ce que nous avons été et ce que nous sommes devenus, et comment nous avons rapidement échangé nos rêves de bon voisinage et de justice, pour le fantasme messianique d’une guerre éternelle ».
Etgar Keret