DIABOLISATION

Donald Trump, Benjamin Netanyahou, Javier Milei, Marine Le Pen… ont un point en commun. Ils sont diabolisés.
Pas un jour ne passe sans qu’un média, un commentateur, un « expert » ne traite le président américain, le premier ministre d’Israël, le président argentin… de fasciste et de nazi.
« Trump détruit l’Amérique » affirme The New Republic et Michael Klarman, professeur de droit constitutionnel à Harvard, explique sur son blog que « Trump est une menace pour la démocratie ».
« Peut-on dire que Donald Trump est un fasciste ? » demande The New Yorker. Mais la lettre d’information Axios y va plus franchement en affirmant que le meeting de campagne de Trump organisé au Madison Square Garden à la fin du mois d’octobre 2024 « rappelle un rassemblement nazi en 1939 ».
The Daily Beast a montré que « la photo de Trump qui orne la couverture du Time Magazine de la fin octobre 2025 est un subtil remake de la photographie d’Alfred Krupp, industriel allemand et criminel de guerre nazi, réalisée par Arnold Newman en 1963.
Mais non, mais non, affirme Slate, Trump n’est pas Hitler ! Il serait plutôt Francisco Franco, le dictateur espagnol.
Dans The Economist, Peter York, un gourou du design, analyse le bureau de Trump à la Maison Blanche et le caractérise comme l’antre d’un « dictateur chic ».
Concernant Marine Le Pen, son assimilation à Hitler repose sur sa filiation avec un père doté d’un solide passé d’extrême droite et sur quelques photographies d’elle qui prouveraient sa présence à un bal de l’extrême droite autrichienne – elle a toujours nié l’évènement –, ou aux côtés de deux nazillons de la scène lyonnaise » ou encore au fait que certains de ses proches ont des accointances nazies. En 2020, quand elle adjure les Français de se « réveiller », certains y ont vu un remake de « Allemagne, réveille-toi » (Deutschland Erwache) d’Adolf Hitler. Ce battage médiatique a généré des alliances « cordon sanitaire » entre partis de gauche, du centre et de droite pour empêcher le Rassemblement national d’accéder au pouvoir. « On ne débat pas avec le Rassemblement national, on le combat », affirme La Nouvelle République.
Quant à Benjamin Netanyahou, Le Monde diplomatique l’a campé en « réactionnaire, digne héritier de son père, Ben-Zion Netanyahou, partisan d’un courant du sionisme toujours positionné à proximité du fascisme : « Entre le sionisme révisionniste et les fascismes alors en pleine ascension, il y a plus que des ressemblances : une parenté », écrit le journaliste Dominique Vidal.
Pour AlJazeera, Bibi est le « parrain du fascisme israélien moderne ». Pour Haaretz, quotidien de gauche israélien, « Israël est au bord du fascisme ». Ne parlons même pas des ministres sionistes-religieux Smotrich et Ben-Gvir, membres de la coalition Netanyahou, auprès de qui les nazis (les vrais) sont présentés comme des enfants de chœur.
Le président argentin Milei a été traité de « nazi » sur les réseaux sociaux dès 2021 et l’ex-président Alberto Fernandez l’a accusé, en mars 2023, de représenter un « danger pour la démocratie ».Abonnez-vous maintenant
DES IDÉES DONT IL NE FAUT PAS DÉBATTRE
L’antinazisme, l’antifascisme et l’antiracisme sont les trois variantes d’un même mouvement d’intimidation. Trump, Milei, Marine Le Pen ou Netanyahou sont considérés comme ayant franchi les limites du convenable en politique. On ne débat pas avec eux, on les combat. « Cela fait un siècle qu’à gauche on fait le ménage en traitant de fasciste quiconque s’écarte de la ligne » explique le journaliste Jean Birnbaum dans un essai récent[1].
« Faire le ménage » signifie qu’il est interdit de débattre de certains sujets.
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© Yves Mamou