

Âgé de 52 ans, ce natif de Jérusalem qui a passé les trente dernières années à militer politiquement et à tenter de jeter des ponts entre les deux parties au conflit n’est pas né pacifiste: il a rejoint le mouvement palestinien du Fatah à l’âge de 14 ans, pendant la première Intifada, et a passé 5 ans dans les prisons israéliennes pour des actes de violence commis pendant le soulèvement. C’est là que, à l’instar de nombreux responsables politiques palestiniens, il apprend l’hébreu.
Le voilà nommé, à sa libération, Secrétaire international du mouvement de jeunesse du Fatah, fonction qui le met en contact avec des représentants des mouvements de jeunesse israéliens. Il rencontre d’abord des jeunes du parti de gauche Avoda à Ramallah, Jérusalem et Tel Aviv, puis des jeunes du Likud, cette fois à Tel Aviv, Chypre ou aux États-Unis.
De cette période d’ouverture rare entre les deux adversaires idéologiques, Samer Sinijlawi a fait son credo d’aider chaque partie à comprendre le conflit « à travers les yeux de l’autre ».
Samer Sinijlawi, visage familier des médias israéliens, participe régulièrement à des groupes de travail universitaires où il défend la voix du mouvement palestinien pragmatique en faveur de la paix dans le débat israélien.
Sa force et sa spécificité? Il tient des réunions privées en tête-à-tête avec des hauts représentants de la Knesset, de la coalition au pouvoir et de l’opposition, des chefs de parti : « Je parle à tout le monde, à la gauche, au centre, à la droite. Ils ne se parlent pas entre eux », plaisante-t-il, montrant des photos de ses rencontres avec des législateurs israéliens de tous horizons politiques, y compris des personnalités que l’on ne s’attendrait normalement pas à voir discuter avec un représentant palestinien: « La plupart des Israéliens sont prêts à parler à un Palestinien qui frappe à leur porte. Je n’ai pas rencontré de problème particulier. La première rencontre est toujours tendue, brève et froide. Mais la deuxième rencontre commence à être plus détendue. À la troisième rencontre, vous commencez à voir un certain type de relation personnelle, et cela ouvre des portes ».
Le fait que Sinijlawi soit connu comme un proche collaborateur de l’ancien chef de la sécurité de l’Autorité palestinienne à Gaza Mohammad Dahlane a joué en sa faveur et lui a ouvert des portes auprès des membres de la Knesset, qui se souviennent que l’ancien chef de la sécurité de l’Autorité palestinienne à Gaza a lutté d’une main de fer contre le groupe terroriste palestinien du Hamas après les accords d’Oslo et fut chassé par le groupe terroriste en même temps que de nombreux dirigeants du Fatah. Grand rival du président Mahmoud Abbas, Dahlane sera expulsé du Fatah en 2011. S’il vit aujourd’hui à Abou Dhabi, et nie toute allégation laissant entendre qu’il assumerait un rôle de dirigeant dans la bande de Gaza d’après-guerre, de nombreux analystes pensent qu’il participera aux efforts de reconstruction grâce à ses liens étroits avec les dirigeants des pays du Golfe.
2 idées phare de Samer Sinijlawi
Le droit au retour des réfugiés palestiniens doit être « redéfini » comme un droit au retour dans un État palestinien plutôt que dans le lieu d’origine pour faire avancer un processus de paix entre Palestiniens et Israéliens, a estimé mercredi Samer Sinijlawi, politique palestinien: « Nous devons changer la manière de penser entre Palestiniens et Israéliens dans ce conflit. Et je peux suggérer des choses en la matière », a-t-il déclaré lors d’un court voyage à Paris, déplorant « le manque d’imagination» pour sortir de l’impasse ».
Le droit au retour: un obstacle majeur
Selon lui, le droit au retour doit être redéfini comme un droit au retour dans l’État de Palestine. « Pas à l’endroit où votre grand-père ou votre mère sont partis d’Israël, la majorité de la population de Gaza est réfugiée. Mais pour eux, le droit au retour signifie le droit de retourner à Ashkelon, à Haïfa, à Jaffa, à Nazareth. Maintenant, nous devons leur dire que le droit au retour signifie simplement rester à Gaza et ne pas être un réfugié », a-t-il poursuivi, plaidant en faveur d’une coexistence israélo-palestinienne.
Pour rappel: Le droit au retour des réfugiés palestiniens est un principe politique, juridique et humanitaire, qui affirme que les Palestiniens, ayant fui ou ayant été expulsés de leurs foyers lors de la création de l’État d’Israël en 1948, et leurs descendants ont le droit de revenir dans leurs lieux d’origine, aujourd’hui situés en Israël ou dans les territoires palestiniens occupés. Ce principe politique fait de cette question un des obstacles majeurs pour résoudre le conflit israélo-palestinien.
Son credo: Motiver Israéliens et Palestiniens à commencer à imaginer la paix.
Foncièrement opposé au président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, il reconnaît que renoncer à son lieu d’origine est un processus « très difficile » qui devra être compensé. Mais il assure qu’il n’est pas utopique de motiver Israéliens et Palestiniens à commencer à imaginer la paix.
Les colons israéliens resteraient en Cisjordanie, mais dans le cadre d’un État palestinien. Ils seraient citoyens israéliens, résidents de l’État de Palestine qui, lui, serait pleinement responsable de leur sécurité
En outre, plutôt que de pousser les colons israéliens à quitter la Cisjordanie, il avance l’idée d’accepter que les Israéliens restent, mais dans le cadre d’un État palestinien. Ils seraient « bienvenus pour rester en tant que citoyens israéliens, résidents de l’État de Palestine qui, lui, serait pleinement responsable de leur sécurité ». Les frontières seraient libres dans les deux sens.
Il a enfin exhorté à organiser des élections démocratiques sans délai, convaincu que des candidats « pleins d’énergie » voulant instaurer la démocratie vont émerger.
Samer Sinijlawi, un nouveau type de diplomatie… « Pourquoi dois-je parcourir 10 000 kilomètres pour me rendre à Washington alors que les Israéliens sont à 10 kilomètres de moi ? Pour nous, la percée ne passera jamais par Washington, mais par Tel Aviv ».
Tribune juive

Personnage très intéressant, mais quelle est son influence réelle dans la société palestinienne ? Et peut-on s’imaginer vraiment des citoyens israéliens vivant dans un « état palestinien » en tant que résidents permanents ? Là où il a parfaitement raison c’est concernant cette chimère du « droit au retour » qui serait accordé aux Palestiniens et seulement à eux parmi tous les réfugiés du monde. Israël ne peut l’accepter, ça serait du suicide à moyen terme.
Le problème est toujours le même, quand on veut parler de droit international, on entre dans la polémique ou, avec les meilleures intentions, dans un monde imaginaire.
Le ministère des Affaires FRANCAIS poste le 29 septembre un avis admirable:
« le visa /n’est pas obligatoire pour Israël et la Palestine ». La simplification administrative est bien en route. L’absence de réponse crée un droit et l’absence de visa crée un pays.
Déjà la résolution ONU/194 du 11 décembre 1948 commençait de la façon qui triomphe depuis 77 ans: « ayant examiné la situation au moyen orient ». La situation est toujours examinée par des nombreuses résolutions mais le problème reste entier: les hostilités n’ont pas vraiment pris fin, la paix ne sera pas assurée par le « droit au retour » celui-ci créerait un déséquilibre de population qui changerait la situation d’origine qu’on voudrait rétablir, principalement le « droit à l’autodétermination » ne trouve aucun cadre géographique ou politique qui le permettrait.
Ces droits n’ont pas intéressé les millions de personnes déplacées par la 2°
guerre ou les nombreuses victimes contemporaines des dites « guerres civiles » en Afrique, en fait les crimes de dictatures.
Les EMIRATS ARABES UNIS, amis du pdt Trump, continuent de financer les crimes au Soudan, pays dont ils contrôlent une grande partie des ressources
alimentaires.
L’ONU ne persécute pas Israël par acharnement historique pour avoir été bafouée en 1946-1947, mais précisément parce qu’il s’agit d’une démocratie, reprochable par nature tandis que les nombreuses dictatures et régimes autoritaires, par nature, ne pourraient comprendre les principes humanitaires. Sans être méchants, nous pourrions trouver là une attitude d’indulgence paternaliste et colonialiste envers ces dictatures.
(site de l’ONU: « main.un.org »)
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