
A Toulouse, un certain Victor, 28 ans, comparaissait devant le tribunal correctionnel.
Pour avoir arboré, à la terrasse d’un café du centre ville, un maillot de l’équipe allemande floqué de la mention « arracheur 2 (de) kippa ».
Et pour avoir, quelques jours plus tard, exhibé un salut nazi sur Tik Tok.
Ces deux séquences étaient devenues virales.
Devant un président volontiers caustique et un brin persifleur, il se présentait sans avocat, le regard fuyant, l’air penaud.
Ses mots presque inaudibles se diluaient dans des pseudos excuses fredonnées du bout des lèvres.
Il a plaidé « la sottise. La blague, pour rire ».
… Lui qui paradait tel un coq devant sa ( basse ) cour, monté sur ses ergots et son égo… attablé face à une jeune fille, une poule ébouriffée qui caquetait devant tant d’audace.
Ses explications n’ont pas eu le don de faire rire les trois avocats, représentant 5 parties civiles au total.
L’ « idiot » ( puisqu’il se présente comme tel) a été renvoyé à ses chères études, invité plutôt à écouter du Woody Allen ou lire du Freud.
Mes excellents confrères, Maître Claire charbonnier, Maître Jacques Samuel et Maître Marc Sztulman, se sont hissés à la hauteur de l’évènement.
Leurs mots ciselés ont claqué comme autant de gifles calibrées assénées à la face de ce fâcheux.
C’etait le procès de « la banalité du mal » qui se diffuse en toute quiétude, sans obstacles tangibles.
Le procès de cet « antisémitisme d’atmosphère », qui gangrène notre société, sans que cela suscite un émoi XXL à la hauteur des enjeux.
Comme cela a eté rappelé à juste titre, c’était « une affaire d’antisémitisme avéré de plus », qui vient nourrir le flot incommensurable de ce tsunami dévastateur.
Les Francais juifs, qui représentent moins de 1 pour 100 de la population française, sont victimes de plus de 50 pour 100 des paroles et actes de haine.
« Il y a pire qu’avoir une âme perverse, c’est d’avoir une âme habituée », disait Péguy.
On ne sait plus quel électrochoc pourrait sortir les Français, dans leur ensemble, de cette torpeur, de ce somnambulisme qui semble les frapper.
Pour que sonne enfin l’heure de la révolte. Pour qu’ils hurlent en choeur que « cela suffit »!
Ce phénomène épidémique de ce virus mutant qui se propage ne devrait pourtant pas n’être « qu’une question juive », affaire des seuls Juifs.
Il abrase en effet l’ensemble des valeurs, piliers de notre ordre républicain.
Toutes ces vérités ont donc été fort bien déclamées par les avocats susmentionnés, dans un subtil alliage du fond et de la forme.
Les bafouilles du prévenu n’ont pas eu non plus l’heur de plaire et de faire rire le président.
Le prévenu a été condamné, en substance, à 6 mois de prison avec sursis, et à verser 1800 euros à chacune des parties civiles. Soit l’équivalent de 9000 euros au total.
Frapper au portefeuille, pour que la rémanence de cette « sottise » impacte durablement l’intéressé.
Pour signifier à ce délinquant, au casier judiciaire déja fourni, qu’une situation de chomage et d’instabilité personnelle ne constituaient nullement une excuse sociologisante audible…
… Et que rien ne justifiait un tel déploiement de haine antisémite.
Le voilà averti! Une éventuelle récidive de faits de même nature pourrait le conduire, cette fois, à de la prison ferme.
© Erick Lebahr
"Arracheur 2 Kippa": un homme arbore un t-shirt antisémite à Toulouse by @BFMTV – https://t.co/b5zy6CMjvl via @bfmtv
— cattan (@sarahcattan_) October 27, 2025

Excellente démonstration