Tribune Juive

Les liens financiers de Donald Trump et de ses proches avec l’État terroriste du Qatar. Par Frédéric Sroussi

L’émir du Qatar, Cheikh Tamim ben Hamad al-Thani et le président américain Donald Trump, lors d’une cérémonie de signature au Palais royal de Doha, le 14 mai 2025
AFP
Les États-Unis ont accepté mercredi 21 mai 2025 le cadeau d’un Boeing 747 offert par le Qatar au président Donald Trump
© Roberto Schmidt /AFP

Le 30 avril 2025, le fils du Président Donald Trump, Eric Trump, qui est en charge des affaires financières et commerciales de la famille Trump, se rendit au Qatar pour signer un contrat immobilier concernant un complexe de villas de luxe et un golf. Rappelons que le Qatar est l’État qui finance et accueille les chefs les plus importants du Hamas, et que ce pays est l’épicentre de la diffusion de l’idéologie des Frères musulmans dans le monde. C’est d’ailleurs de Doha, le 7 octobre 2023, que les chefs terroristes du Hamas regardèrent les effroyables images des massacres et des viols d’Israéliens en se réjouissant et en priant.

Voici ce que déclara le fils de Donald Trump lors de cette cérémonie de signature de contrat : « Nous sommes incroyablement fiers d’étendre la marque Trump au Qatar grâce à cette collaboration exceptionnelle avec Qatari Diar et Dar Global.» (AP, 1/05/25) 

La firme Qatari Diar est contrôlée par l’État qatari et Dar Global est une entreprise de construction saoudienne contrôlée par l’État saoudien…

Mais ce n’est pas tout, les conseillers de Donald Trump pour le Proche et Moyen-Orient, je veux parler de son gendre Jared Kushner et de son ami Steve Witkoff sont tous deux liés financièrement au Qatar, mais aussi à l’Arabie Saoudite. L’État saoudien via son fond souverain a investi 2 milliards de dollars dans un fond d’investissement dirigé par Jared Kushner. Quant à Steve Witkoff – comme l’a révélé Michael Pregent, ancien officier du renseignement américain pour l’US Central Command (CENTCOM) -, il fut renfloué en 2023 par le Qatar à hauteur de 623 millions de dollars après le fiasco d’une transaction immobilière concernant un complexe hôtelier nommé The Park Lane Hotel.  The Times of Israel explique que les liens commerciaux et financiers entre la famille Witkoff et le Qatar datent du premier mandat de Donald Trump lorsque Doha – ostracisé par les autres pays du Golfe pour son soutien au terrorisme et son alliance avec la République Islamique d’Iran – décida de se rapprocher de personnalités influentes appartenant au cercle restreint de Donald Trump, et c’est Steve Witkoff qui fut l’heureux élu. Depuis, des centaines de millions de dollars du fond qatari Apollo Trust auraient été investis dans la compagnie de la famille Witkoff…

Ce n’est pas tout puisque le fils de Steve Witkoff, Alex, n’a pas hésité à demander au Qatar d’investir des milliards dans la société immobilière de la famille Witckoff alors que son père Steve négociait dans le même temps avec ce même Qatar pour la libération des otages israéliens. Le Qatar prétend avoir refusé le financement. (NYTimes (26/09/25)

Ce sont donc ces deux hommes qui dirigent et contrôlent pour les États-Unis les négociations entre Israël et le Hamas, allié du Qatar. Ce même Qatar que l’ancien membre du service Action de la DGSE, Pierre Martinet, fut le premier à mettre en cause pour son implication dans les massacres du 7 octobre (avec l’Iran) lors d’une interview donnée à Tribune Juive. L’excellente et perspicace analyse de Pierre Martinet fut corroborée des semaines plus tard par Udi Levi, ancien haut responsable du Mossad de la Division du renseignement financier, qui décrivit le Qatar et l’Iran comme « les deux principaux coupables des massacres du 7 octobre ». 

Alors que Benyamin Netanyahou offrait à Donald Trump le modèle réduit d’un avion B-2 (en fait une mezouza en forme d’avion fabriquée à partir de métal provenant d’un missile iranien lancé contre Israël), le Qatar, lui, avait offert auparavant à Donald Trump un Boeing B-747 d’à peu près 200 millions de dollars pour remplacer Air Force One. Dur de faire le poids…

Le problème est qu’Israël pâtit gravement des relations financières entre Doha et Donald Trump. Ce dernier devant protéger ses investissements privés au Qatar dut tordre le bras de B. Netanyahou pour que le Premier ministre israélien stoppe la guerre à Gaza après les frappes légitimes de Tsahal contre le quartier général du Hamas à Doha. Aaron David Miller – chercheur au Carnegie Endowment for International Peace déclara au journal libanais L’Orient le jour concernant l’accord de cessez-le-feu à Gaza, qu’« aucun président n’avait exercé une telle pression sur un Premier ministre israélien ». De plus, rappelons l’incroyable et inédit accord de défense signé le 29 septembre 2025 par Donald Trump au profit du Qatar qui stipule que « les États-Unis considèrent toute attaque armée contre le territoire, la souveraineté ou les infrastructures critiques du Qatar comme une menace pour la paix et la sécurité des États-Unis. En cas d’une telle attaque, les États-Unis s’engagent à prendre « toutes les mesures légales et appropriées – diplomatiques, économiques et, si nécessaire, militaires – pour défendre les intérêts des États-Unis et de l’État du Qatar et pour rétablir la paix et la stabilité ». 

Le Qatar, soutien du Hamas, propagateur mondial de l’antisémitisme des Frères musulmans au travers de ses médias tels que Al-Jazeera ou AJ+ – est donc devenu intouchable ! Il est intéressant de noter que ce pacte de protection n’a jamais été proposé par les États-Unis à Israël…Cerise sur le gâteau, le Qatar possèdera sa propre base militaire dans l’État de l’Idaho aux États -Unis où il pourra faire voler plus aisément ses pilotes de chasse sur F-35…En fait, après avoir annoncé « l’installation d’une base de la force aérienne de l’Emirat du Qatar en Idaho sur le sol américain », le Secrétaire d’État à la défense américain Pete Hegseth, se reprit – après avoir essuyé de très nombreuses critiques – pour dire qu’il s’était « mal fait comprendre », et que cette base sera uniquement américaine. Il n’empêche que seront déployés aux États-Unis des pilotes qataris et leurs F-35 afin de pouvoir s’entraîner plus aisément. 

Dans l’émission « 60 Minutes » de la chaîne américaine CBS diffusée le 19 octobre 2025, les deux affairistes du Président Trump, Steve Witckoff et le gendre de Donald Trump Jared Kushner donnèrent une interview hallucinante dans laquelle ils prirent fait et cause pour le Qatar en critiquant l’attaque d’Israël sur le QG du groupe terroriste à Doha. Se « sentant un peu trahi » par Israël et pensant qu’Israël était « hors de contrôle », il fallut être « fort » avec Israël dirent à l’unisson Kushner et Witkoff, d’où le fait d’avoir fait pression sur Benyamin Netanyahou afin qu’il accepte un cessez-le-feu (alors qu’Israël était entré à Gaza Ville pour en finir avec le mouvement terroriste), et que l’État hébreu se soumette au diktat américain imposant la libération de 2000 terroristes qui iront rejoindre les rangs du Hamas et du Djihad islamique. 

Le 19 octobre, alors que le Hamas n’avait toujours pas rendu la totalité des corps des malheureux otages, en violation flagrante des accords trumpiens, le mouvement terroriste rompit une fois de plus le cessez-le-feu de manière dramatique en tuant un officier et un sous-officier israélien dans une attaque à la roquette anti-char. Trump, tenant à son « beau » cessez-le-feu osa prétendre que ce n’était peut-être pas le Hamas qui était le responsable de cette attaque meurtrière, mais des « forces rebelles » au Hamas. Donald Trump couvre donc le Hamas pour faire perdurer son accord qui met de nouveau gravement en danger la sécurité d’Israël. Trump et son gang de promoteurs immobiliers sans scrupule se moquent de l’avenir d’Israël et de sa sécurité. Seuls comptent pour eux leurs investissements au Qatar et le prestige que tire Donald Trump d’un titre auto-proclamé de « faiseur de paix ».

© Frédéric Sroussi 

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