
On sait que le Président Trump a déclenché une vague d’optimisme mondiale en présentant un plan en 22 points pour avancer vers la paix à Gaza et en Israël.
De nombreux pays arabes et non des moindres ont assuré Trump et les Etats-Unis d’un soutien actif et décisif pour que le plan soit appliqué.
En Israël Trump est adulé, ne serait-ce que pour le retour effectif des 20 otages vivants.
Mais rapidement, comme on pouvait s’y attendre, des obstacles importants apparaissent qui peuvent aller jusqu’à invalider le plan Trump.
Ce serait bien sûr très grave , d’abord pour les populations civiles concernées de part et d’autre, mais aussi pour les espoirs soulevés par la diplomatie lorsqu’elle réussit.
Dans un premier temps, si les otages vivants sont rentrés, le hamas n’a pas rendu, contrairement à ses engagements, de nombreux corps d’otages morts.
16 sont encore retenus à Gaza, ce qui est une entorse considérable aux engagements réciproques.
Le hamas prétend qu’il ne sait pas exactement où sont les corps à ramener .
Cela peut-être le cas pour l’un ou l’autre mais pas pour la grande majorité, ce qui pose le problème de la sincérité du hamas dans la volonté de restitution des corps.
Mais pire encore, le front gazaoui s’est réveillé.
Des attaques ont été menées contre les troupes israéliennes pourtant revenues sur des positions de repli convenues dans la bande de Gaza.
2 soldats israéliens ont ainsi été tués le dimanche 19 octobre en contradiction flagrante avec le plan Trump.
Israël ne peut pas se laisser à nouveau enfermer dans un bourbier à l’intérieur de Gaza sur des positions défensives.
En fait, cette situation revient à l’avant 7 octobre où le hamas avait l’initiative des attaques contre l’armée et la population israélienne, Israël se contentant de répliquer.
Le plan Trump était pourtant extrêmement clair.
Dès les otages revenus, le hamas devait désarmer en même temps qu’Israël effectuait un retrait progressif de son armée.
Le hamas prétend ne pas savoir qui attaque les Israéliens et se plaint des ripostes tout en annonçant qu’il ne désarmera jamais.
Israël de son côté ne veut pas insulter l’avenir et annonce qu’il suspend l’aide humanitaire et qu’il appliquera de façon renouvelée le cessez le feu à Gaza. Une formule difficilement compréhensible.
Il faut encore dire sur l’application insatisfaisante du cessez le feu que le hamas a massacré publiquement des dizaines de civils gazaouis lors d’exécutions sommaires scénarisées et diffusées à la télévision du hamas.
Bref, le cessez le feu semble à présent mort né, le Président Trump a beau menacer le hamas, les deux belligérants ont pour le moment repris le sentier de la guerre.
Certes 20 otages vivants ont été libérés et de nombreuses bonnes volontés s’expriment, y compris dans le monde arabe, mais comme il est long et ardu le chemin de la paix recherché par l’initiative américaine.
© Raphaël Nisand
Chroniqueur sur Radio Judaïca