
On les a espérés, on les a attendus ;
les enfants enlevés, les enfants disparus.
L’espoir est un cancer, à petit feu il tue,
et il nous éviscère quand il reste déçu.
Ils ne reviendront pas, ils ne reviendront plus ;
les enfants enlevés, les enfants disparus.
On les a étranglés, ils ont si peu vécu ;
ne jamais oublier la vie qu’ils n’ont pas eue.
Ils ne reviendront pas, ils ne reviendront plus ;
les enfants enlevés, les enfants disparus.
Tués dans un tunnel, et puis leurs corps rendus
contre des criminels sans honneur, sans vertu.
Ils ne reviendront pas, ils ne reviendront plus ;
les enfants enlevés, les enfants disparus.
Avant que d’étouffer, dernière chose qu’ils ont vue :
le visage exhibé de la haine absolue.
Ils ne reviendront pas, ils ne reviendront plus ;
les enfants enlevés, les enfants disparus ;
Avant que d’étouffer, derniers sons entendus :
les cris de leur maman, d’un coup interrompus.
Que peut-il donc penser, ce père seul dans la rue ?
Que vaut sa liberté sans ses enfants perdus ?
Il voit ceux qui reviennent, il écoute leurs voix.
Ressent-il de la haine, ressent-il de la joie ?
Et il y a ceux, obscènes, qui ont tué pour leur foi ;
est-ce que tous se souviennent des petits sous leurs doigts ?
Que peuvent-ils donc penser, ces miliciens barbus ?
Veulent-ils recommencer, jouissent-ils quand ils tuent ?
Ils tuent au nom de Dieu, ils se prétendent croyants,
mais il n’y a pas de dieu pour les tueurs d’enfants.
Pour les tueurs d’enfants, j’espère qu’il y a Satan ;
j’espère qu’il y a Satan, j’espère qu’il les attend.
© Marc Hellebroeck

Quel magnifique hommage, j’en ai pleuré d’émotion, mais aussi de rage contre ces infames terroristes. Je me suis souvent demandé ce que les enfants Bibas et leur mère ont vu et entendu au dernier moment. Les cris de haine, le rires salaces, des « Allah akhba ? Les pleurs de leur maman ? Shiri, a-t-elle vu ses enfants mourir avant d’être suppliciée ? Leurs visages innocents, la panique au visage de Shiri au moment de son enlèvement resteront à jamais dans ma mémoire, tout comme le corps supplicié de Shani Louk. Que leur sang tombe sur les assassins.